La Capeb rappelle l’importance des TPE/PME du Bâtiment

La thématique du congrès 2025 de la Capeb était tout simplement : « L’entreprise artisanale du bâtiment : le modèle de demain », ceci afin de rappeler à tous les spécificités des TPE et PME de la construction. Car, selon Jean-Christophe Repon, président de la confédération, « il manque des éléments pour mieux les défendre auprès des élus locaux ». Le secteur du bâtiment est pourtant pourvoyeur d’activité, de plus-value et d’emplois non délocalisables. « Le modèle est parfois noyé dans d’autres modèles économiques, comme les indépendants, les auto-entrepreneurs, les micro-entreprises… », poursuit-il. « Il y a des opportunités pour les TPE qui maillent tout le territoire. Les Français nous font confiance. C’est un marché diffus et complexe où les artisans ne sont pas assez organisés ni assez visibles ». D’où le besoin de mieux se définir, pour être davantage reconnu.

Jérôme Fourquet (directeur de l'Ifop), l’un des invités de l'assemblée générale qui s’est tenue le 11 avril à la Mutualité (Paris), note en effet une très forte augmentation du nombre de créations d’entreprises, dont le nombre a été multiplié par deux entre 2017 et 2022, principalement avec le statut d’indépendant. Ceci en relation avec l’envie d’être son propre patron, de tenter l’aventure entrepreneuriale. Côté activité, l’évolution des modes de vie (familles monoparentales, vieillissement de la population) entraîne mécaniquement un accroissement de la quantité de travaux à mener, qu’il s’agisse d’adaptation des salles de bain et WC, de motorisation des volets/portails ou de remise à niveau de l’isolation.

Le vice-président des Affaires économiques de la Capeb, David Morales, déclare : « Nous sommes des petites souris discrètes, qui veulent le rester et ne pas devenir de gros rats ». Sur ce modèle à part des entreprises du bâtiment, il ajoute : « Nous nous appuyons sur des très petites équipes, 2-3 personnes. Il faut faire les chantiers, la gestion, la formation des jeunes, la prospection de nouveaux clients… Tout en ayant pas les moyens d’une grosse boîte ». Ces TPE/PME restent pourtant soumises à la même législation que les plus grandes entités, ce que la Capeb considère comme par tout à fait équitable.

De son côté, Jean-Christophe Repon s’est montré passablement agacé par l’absence de tout ministre durant ce congrès de la Capeb, alors que plusieurs étaient venus l’an passé. « Nous faisons des propositions constructives depuis 2 ans, il y a du travail qui a été fait pour lutter contre la fraude, pour accéder aux marchés publics, pour la simplification… Et il ne se passe rien. C’est même l’inverse qui se passe avec la création d’un label RGE pour la grande distribution ! Que dire de la loi expérimentale des marchés sans allotissement qui exclura les TPE de ces appels d’offre ! Les amendements ont tous été écartés, les décrets n’ont pas été passés, malgré ce qui nous a été promis. Nous défendons le Groupement momentané d’entreprises en co-traitance qui a sauté pour ‘cavalier législatif’ ». Très remonté, il entend faire davantage toner sa voix et celle de ses 61 000 entreprises adhérentes. Certains au sein de la confédération souhaiteraient suspendre les versements de prélèvements obligatoires, ce que le président n’encourage pas. Quel sera finalement le moyen d’action choisi ?