La construction métallique s’est montrée solide dans la tempête

, mis à jour le 11/02/2025 à 16h21
Grégoire Noble
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construction charpente métallique SCMF

Le nouveau président du Syndicat de la Construction Métallique de France (SCMF), Emmanuel de Laage, élu en décembre dernier, peut être satisfait : ce secteur particulier de la construction de bâtiments (non résidentiels) a fait mieux que résister. Les tonnages mis en œuvre sont en hausse, faisant de 2024 un point haut dans l’activité.

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Avec un coût de la matière première revenu à un niveau raisonnable, une productivité en constante amélioration et des tonnages d’acier mis en œuvre en progression, le bilan de 2024 pour la construction métallique française est plus que positif dans un environnement bien morose. Emmanuel de Laage, président du SCMF élu en décembre 2024 et Hervé Gastaud, délégué général du syndicat lui aussi nouvellement arrivé, se disent contents : « Le tonnage mis en œuvre en France a été de 790 000 t. (+3 %). Le rythme de progression a été de +2,5 % par an entre 2020 et 2024. Le chiffre d’affaires sectoriel s’établit aux alentours de 4 Mrds €. Côté investissements, les industriels ont renouvelé leur parc productif et disposent de nouveaux moyens de perçage, soudure et peinture, de mise en flux des ateliers et d’implantations optimisées. L’ensemble de la profession est inscrit dans cette dynamique ».

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tonnage acier

Une année 2025 en demi-teinte après 2024 point haut

Toutefois, tout ne sera pas rose pour le métal gris en 2025. Avec la stagnation des demandes de permis de construire pour des locaux non résidentiels (bâtiments industriels, agricoles, tertiaire, sportifs…) et des mises en chantier de moins en moins nombreuses, Emmanuel de Laage analyse : « Les perspectives sont moins bonnes que 2024. Le plus inquiétant est le nombre de chantiers commencés, en régression ». Compte tenu de l’incertitude économique et du moindre degré de confiance, l’activité de la construction métallique sera donc finalement impactée cette année. Hervé Gastaud, le délégué général du SCMF, ajoute : « Il y a aussi une inquiétude sur les marchés publics qui vont ralentir à l’approche des élections municipales du printemps 2026, avant de connaître un rebond à la fin de l’année ». Autre sujet de préoccupation, la situation des industriels européens de l’acier, après l’annonce de taxes américaines par Donald Trump sur les importations. Emmanuel de Laage explique : « Le marché sera moins ouvert, l’UE deviendra donc un marché de destination des productions extérieures, notamment chinoises. Il y aura donc une concurrence accrue en Europe avec une baisse des prix. Mais cette dernière pourra être compensée par la taxe carbone aux frontières… ». Le marché sera donc probablement chahuté en 2025.

Un premier plan stratégique pour la période 2025-2028

Intitulé « France Métallique » le premier plan stratégique du syndicat s’attellera à moderniser ce secteur industriel en améliorant sa compétitivité, en œuvrant pour la transition écologique, en développant les compétences des salariés, en poussant la numérisation et l’innovation et en faisant évidemment la promotion du métal comme matériau durable de la construction. Hervé Gastaud, raconte : « Pourquoi ce projet stratégique ? La démarche a été initiée avec nos partenaires et adhérents. Le plan, qui comprendra une trentaine d’actions précises sur 3 ans, commence de façon pragmatique et cohérente. En outre, nous préparerons les 140 ans du syndicat en 2026 ». Le SCMF s’interroge également sur la valeur ajoutée par l’adhésion, peut-être en proposant des services aux plus petits membres ne disposant pas, en interne, de ressources support (juridique ?). L’ambition pour l’organisme, sera de passer d’une centaine d’adhérents à 120 en fin d’année, et à recruter 20 nouveaux membres par an, dans un secteur qui regroupe tout de même 800 entreprises sur tout le territoire.

Grégoire Noble
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