Les diagnostiqueurs répondent à la mise en cause de leurs DPE

Grégoire Noble
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Yannick Aïnouche président diagnostiqueurs immobiliers

La chambre des diagnostiqueurs immobiliers (affiliée à la FNAIM) n’a pas apprécié l’étude menée par Hello Watt et le fait savoir. Elle répond, point par point, et rappelle que le DPE n’est pas un « prédicateur » de la consommation d’énergie d’un logement, qui dépend du mode de vie des occupants, mais qu’il s’agit d’un « indicateur » donnant une tendance de consommation.

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Yannick Aïnouche, le président des diagnostiqueurs immobiliers à la FNAIM, ne décolère pas : « Le moment est bien choisi. Alors qu’il prend un peu plus de poids avec les premières interdictions de location de passoires en vigueur depuis le 1er janvier 2023, cette étude tente d’accréditer la thèse selon laquelle le DPE n’est pas fiable, afin de permettre à ceux qui ne veulent pas faire de travaux de rénovation de trouver une échappatoire ; c’est purement scandaleux ». Pour lui, l’étude Hello Watt repose sur une méthodologie erronée, mettant en parallèle les étiquettes DPE d’un côté et les consommations mesurées par les compteurs connectés de l’autre (Linky et Gazpar). « Or les usages des uns et des autres varient fortement d’une personne à une autre. Un peu comme la consommation théorique d’une voiture affichée par le constructeur : l’automobiliste le sait, selon sa conduite, cette consommation reste souvent purement théorique, mais elle n’en est pas moins précieuse pour acheter un véhicule ».

La méthode conventionnelle de calcul de la consommation des logements (3CL) intègre un usage « standard » des occupants. Mais il reste normal d’avoir des disparités entre des personnes âgées isolées et des familles nombreuses qui disposent de beaucoup d’équipements numériques… Yannick Aïnouche conclut : « Le DPE n’est en aucun cas un ‘prédicateur’ de la consommation d’énergie d’un logement, puisque cette consommation est inhérente aux modes de vie de chaque usager. Mais le DPE est un ‘indicateur’ qui donne une tendance de consommation, tendance plus ou moins accentuée selon l’usage du logement par ses habitants. Bien entendu, une passoire thermique reste une passoire thermique, dès lors que l’appartement ou la maison en question serait mal isolé(e). Cette étude n’a aucun sens ». C'est dit.
 

Grégoire Noble
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