Étude Altares : les défaillances d'entreprises au plus bas
La quatrième analyse trimestrielle réalisée par Altares, montre une fin d'année plus compliquée pour les entreprises mais sur l'année, le niveau de défaillances est historiquement bas. Le Bâtiment et plus globalement le secteur Construction reste sur ce terrain un très bon élève.
Les procédures de redressement judiciaire
Les typologies d’entreprises
Peu importe la taille de l’entreprise, la décroissance du nombre d’emplois menacés est constante. Les PME de 2 à à 40 salariés font cependant face à une augmentation des liquidations judiciaires de 6 %. Dans les PME d’au moins 50 salariés, l’année 2021 a vu 187 d’entre elles faire défaut, soit 102 de moins qu’en 2020.
Le secteur de la construction
Les régions et leurs couleurs
La France métropolitaine s’illustre dans l’étude au travers d’une carte, agrémentée de trois couleurs possibles pour chaque région. Parmi elles, quatre sortent du lot avec un bilan positif : l’Occitanie (- 15,9 % en 2021), le Grand Est (- 14,5 %), l’Île-de-France (- 9,1 %) et la Provence-Alpes-Côte d‘Azur (- 6,9 %).
Six autres régions se maintiennent sur le 4ème trimestre malgré un recul des défaillances sur l’année : c’est le cas de la Bretagne (-21,8 % en 2021 et +1,0 % sur le T4), l’Auvergne-Rhône-Alpes (- 12,4 % ; +4,1 %), la Nouvelle-Aquitaine (- 11,6 % ; + 1,4 %), la Corse (- 31,1 % ; + 2,2 %), la Normandie (- 26,9 % ; + 3,2 %), et la Bourgogne-Franche-Comté (- 17,3 % ; + 7,7 %).
Certaines régions, au contraire, connaissent une rapide déchéance au cours du 4ème trimestre. Les Pays-de-la-Loire, qui affichent une amélioration sur l’année, voient une rapide dégression sur le T4 (- 10,9 % en 2021 et + 10 % sur le T4). Les Hauts-de-France enregistrent également (- 16,2 %) mais un revirement sur T4 (+22,9 %). Enfin, le Centre Val de Loire avec un léger recul sur l’année (- 3,2 %) puis une forte augmentation des défauts en fin d’année (+21,8 %).
Le premier chiffre de cette étude révèle un taux de défaillance d’entreprises au plus bas sur les 35 ans dernières années. Il s’établit à 28.371 défaillances sur l’année 2021, soit inférieur de 12 % par rapport à 2020, ou encore de 45 % par rapport à 2019. Un niveau global de défaillances qui s’avère bas, expliqué par les aides mises en place au printemps 2020 et prolongées en 2021 (Fonds de solidarité, Prêt Garanti par l’État, exonération ou report de cotisations et activité partielle).
Un propos qui peut se montrer rassurant de prime abord, mais à relativiser avec une remontée du nombre de défaillance en fin d’année. Cette observation se justifie par les difficultés d’approvisionnement en matières premières, l’envolée des prix ou le débranchement progressif des aides.
« Soutenues par une reprise vigoureuse et par un débranchement tardif et progressif des aides, les entreprises résistent encore à la crise sanitaire, explique Thierry Millon, directeur des études Altares. [...] Avec 30 000 défaillances enregistrées sur l’ensemble de l’année 2021, la performance est tout de même remarquable ! La fin de l’année a en revanche été plus compliquée avec une remontée notable du nombre de procédures collectives engagées [...] ».
Un quart des procédures est concentré dans le secteur de la construction. Il passe donc à l’orange avec 7.509 défaillances. Si le gros œuvre passe dans le rouge (+1,1 %), le second œuvre reste dans le vert (-5,5 %). La maçonnerie générale, elle, tient (1,4 %). Plus compliqué, la construction de maisons individuelles, avec un bond de 10 %, ou encore les travaux publics avec une hausse de 9.1 %. Au plus haut, toujours selon le nombre de procédures lancées, le secteur de l’immobilier affiche +9 % pour les agences, et +56 % pour la promotion immobilière. De manière générale, c’est donc une hausse de +8,4 % pour la construction et +12,9 % pour le bâtiment.