[Interview REP PMCB] Valobat répond aux attaques de la Capeb et de la FFB

, mis à jour le 27/03/2025 à 17h45
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Hervé de Maistre, président de Valobat

La mise en œuvre de la REP PMCB n’est décidément pas un long fleuve tranquille. Dernier épisode en date, la décision de Valobat d’augmenter ses barèmes d’éco-contribution à partir de juillet prochain, suscitant des réactions successives et plutôt violentes de la FFB et de la Capeb. Pour Zepros, le président et le directeur marketing de l'éco-organisme réagissent et clarifient leur décision.

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Déchetterie mobile Passenaud
(crédit : IP)

A une journée d’intervalle, la FFB, puis la Capeb, ont décidé de faire part de leur mécontentement, en termes différents, mais avec les mêmes arguments. En cause, l’augmentation des tarifs d'éco-contributions de Valobat, hausse qui intervient, précisent-elles, alors même que la ministre vient d’annoncer un moratoire sur la REP PMCB et l’ouverture à partir d’avril d’une large concertation pour procéder à la refondation de la filière. Un moratoire et une refondation d’ailleurs plutôt applaudis par toutes les parties prenantes, car si le déploiement en cours de la REP est une réussite non contestable au regard de l’ampleur du chantier, il n’en demeure pas moins que des difficultés persistent sur le terrain et que certaines modalités nouvelles qui devaient être mises en œuvre en 2025 posaient de nombreuses questions. 

Ce mécontentement et cette incompréhension, Hervé de Maistre, président de Valobat, dit le  « comprendre » et même  « partager » le jugement d'« un mécanisme actuel pas idéal ». Mais le responsable veut rappeler la raison d’être de l’éco-organisme :  accélérer l’économie circulaire, mais aussi son statut d’organisme à but non lucratif. « Nous nous devons de financer la gestion des déchets. Notre décision d’augmenter les barèmes a été prise lors de notre Comité des Parties Prenantes par un vote majoritaire le 24 mars. Une séance à laquelle la FFB et la Capeb ont été conviées, comme toujours, pour échanger et partager les différentes positions. »


 [à lire pour rappel : [Filière REP, le 1er mai 2022]

« Le moratoire ne met pas fin à nos obligations de services »

Hervé de Maistre insiste sur deux points : « Premièrement, il faut décorréler les deux actualités : d’un côté notre démarche entamée il y a plusieurs mois de faire évoluer les barèmes, de l’autre la décision récente du ministère de fixer un moratoire pour réfléchir. Deuxièmement, dissiper rapidement le malentendu : Il doit juste permettre d’entamer la concertation pour une refondation de la filière. Les deux mots sont importants et certains n’ont retenu que le mot moratoire, en l’interprétant. Car un moratoire n’est pas l’arrêt de la REP, et ne met pas fin à nos obligations de services ». 
 Dans le contexte actuel, y avait-t-il nécessité d’augmenter les tarifs ? Oui répond le responsable. 

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Rami Jabbour, directeur marketing et communication VALOBAT

Ramy Jabbour, directeur marketing de Valobat renchérit, chiffres à l’appui : « Nous avons assuré la reprise sur chantier de 50 000 petits et moyens chantiers ; accompagner le déploiement de 4000 points de collectes distributeurs et déchetteries, et déployer le service de collecte au sein de 500 entrepôts d’entreprises du Bâtiment. Lorsque nous avons fait notre plan de marche 2025, nous avons évaluer de façon réaliste que la collecte de déchets allait être multiplier par deux par rapport à 2024 ». C’est à cette demande croissante de services et à cette augmentation des volumes que répond donc logiquement selon Valobat, l’évolution des barèmes.
 

Clarification sur les hausses réelles

Sur l’autre angle d’attaque choisi par la Capeb, le détail des hausses par produits, là-encore, Valobat s’explique en deux temps. En précisant que les hausses ne concernent ni les déchets inertes ni le bois, et que sur les autres familles de produits, les éco-modulations viennent largement réduire la hausse. Exemple avec la fenêtre qui de +58% avancé par la Capeb, verrait la hausse s’approcher en réalité des 20%, c’est-à-dire au final 0,1% du prix d’une fenêtre.

Loin de minimiser les difficultés et les points de blocage rencontrés par les entreprises, et réaffirmant son accord sur la nécessité d’une remise à plat du dispositif, pour « assurer la soutenabilité et l’acceptabilité de la filière », Valobat, on l’aura compris, tenait à clarifier les raisons et le calendrier de cette prise de décision de faire évoluer ses barèmes. 

Une mise au point avant même de participer dès ce début avril aux premières réunions de concertation, qu’il espère sereines et constructives. « Mais en attendant », réaffirme Hervé de Maistre pour conclure, « le déploiement de la REP ne s’arrête pas et nous avons obligation à assurer la continuité de services aux entreprises et collectivités qui nous le demandent et faire face à la réalité économique ». 

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