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L’écocontribution augmentera en 2025 chez Valobat ; voilà pourquoi

Grégoire Noble
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déchets chantier

L’écocontribution est fixée par chaque éco-organisme de la filière REP PMCB. Des barèmes sont fixés chaque année pour les différents types de déchets. Ils avaient déjà augmenté en 2024, et ce sera à nouveau le cas en 2025, mais dans des proportions moindres. Rami Jabbour, le directeur Marketing & Communication de Valobat, nous en dévoile les raisons.

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La filière REP avance, à un rythme soutenu : alors qu’elle n’existait que sur le papier en 2022, elle collecte aujourd’hui des milliers de tonnes de déchets de chantier. L’écocontribution existe pour mettre en place le réseau de collecte et de valorisation de ces matériaux, afin qu’ils ne finissent plus enfouis mais qu’ils soient traités et valorisés, voire réemployés ou réutilisés. L’un des quatre éco-organismes agréés, Valobat (le seul présent à la fois sur la catégorie 1 des déchets inertes et sur la catégorie 2 des non-inertes), est en cours d’élaboration de sa grille tarifaire pour l’année 2025. Et il devrait y avoir des évolutions, comme nous l’explique Rami Jabbour (directeur Marketing & Communication) : « Il y a une volonté forte de nos adhérents et actionnaires, que les barèmes soient applicables dès le 1er janvier 2025. Cette année, il y avait eu un décalage avec une mise en application des barèmes 2024 en mai ».

Une augmentation limitée

Ces barèmes avaient évolué fortement sur certaines catégories de déchets, comme par exemple sur les menuiseries ou les plastiques, où des prix avaient été revus à la hausse. « Sur la catégorie 2 (non inertes), l’écocontribution évoluera moins. Il y aura une hausse mais elle sera limitée à +50 % maximum et ce sur certaines familles de produits. D’autres n’évolueront pas ou très peu ». Point positif, en 2025, l’éco-modulation montera en puissance. Un système de bonus/malus qui permet aux industriels de valoriser l’éco-conception de leurs solutions. Rami Jabbour l’illustre comme suit : « Un produit dont l’écocontribution était de 4 € par tonne par exemple, pourrait passer à 2 €/t. s’il est éco-conçu ». Pour Valobat, l’écocontribution a un ainsi effet rapide sur la R&D chez les industriels, afin d’accélérer la réincorporation de matière première, à l’image de ce qui se fait pour les plaques de plâtre. « Du côté des menuiseries aussi, avec la création de démanteleurs spécialisés, une activité encore balbutiante il y a quelques années, et dont la pertinence du modèle économique vient de l’augmentation des volumes. Auparavant 3 % du verre plat était recyclé. L’objectif est de parvenir à 18 % en fin d’agrément ».

L’écocontribution augmentera proportionnellement avec les volumes collectés, mais elle devrait se stabiliser en 2026-2027, nous assure Valobat. « Le plus dur sera derrière nous. Nous serons alors en régime de croisière et les augmentations devraient être plus limitées ». Le directeur Marketing & Communication rappelle la rapidité de montée en puissance de toute la filière. Pour Valobat, l’activité a été multipliée par 4 entre 2023 et 2024, et elle devrait encore être multipliée par 3 en 2025. Soit x12 en 2 ans ! Rami Jabbour annonce fièrement : « Nous avons un dispositif de collecte puissant, avec plus de 5 000 points de collecte Valobat fin 2024, qui se répartiront entre 1 500 distributeurs, 300 déchetteries privées et 3 500 déchetteries publiques ». L’éco-organisme est en passe d’atteindre ses objectifs de valorisation : « Nous approcherons le taux de recyclage de 50 % pour la catégorie 2, et 75-80 % sur la catégorie 1. C’est une bonne nouvelle ! »

Quid de la REP Emballages pros ?

Côté professionnels, l’éco-organisme note l’explosion de la demande de reprise des déchets triés in situ. Sur les 6 premiers mois de l’année, environ 600 chantiers avaient été concernés. Sur les 6 derniers mois, ce sont 2 400 chantiers qui auront sollicité ce service ! Le seuil réglementaire de 50 m3 n’a même pas besoin d’être atteint pour justifier d’une demande d’enlèvement : l’éco-organisme consent à venir chercher des volumes inférieurs, du moment que des bennes de flux séparés sont installées sur le chantier. « En 2025, la prise en charge du traitement depuis les chantiers sera encore meilleure : pour les déchets inertes, elle était de 80 % en 2024, avec donc un reste à charge. Demain, elle sera prise en charge à 100 % ». De nouveaux services seront proposés aux entreprises, notamment la mise en place d’ambassadeurs du tri sur les chantiers.

Valobat prévoit également de travailler à compléter le maillage territorial, en couvrant les dernières zones blanches existant dans les régions les plus rurales où l’activité du bâtiment est faible, et dans les régions montagneuses où les accès sont difficiles. Autre axe de travail pour 2025, le déploiement des actions de réemploi identifiées cette année par des appels à manifestation d’intérêt. « Les vannes seront vraiment ouvertes sur ces financements », promet Rami Jabbour. Enfin, dernier gros sujet pour l’éco-organisme : l’entrée en vigueur de la REP Emballages Professionnels en 2025. Le directeur Marketing & Communication nous déclare : « Les acteurs industriels mais aussi distributeurs seront fortement impactés par cette REP. Valobat suit cela de près et proposera des services adéquats. Rappelons que nous sommes le seul éco-organisme à être présents sur toutes les catégories de déchets et donc les seuls à offrir un service complet ».

Grégoire Noble
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