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Crise du bâtiment : pas de croissance économique sans le Bâtiment pour la FFB

, mis à jour le 11/09/2025 à 10h02
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Chantier bâtiment en construction

Comme en 2024, l'année 2025 a été rythmée par les changements de gouvernement et une incertitude permanente dans le secteur du bâtiment. Ce mercredi 10 septembre, Olivier Salleron, président de la FFB, dressait le bilan de 2025 et affichait ses priorités pour redresser le cap. Un message directement adressé au nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, déjà attendu au tournant...

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Une conjoncture faible, qui peine à tenir

Les estimations de la FFB à début septembre viennent confirmer une troisième année de recul pour l’activité du secteur à -3,4% en volume. Depuis la fin 2022, la chute cumulée s’établirait alors à -9,5%, avec une conséquence déjà visible sur l'emploi.

Sur le premier trimestre 2025, on compte presque 30 000 emplois (dont 22 000 salariés) qui ont été détruits dans le bâtiment par rapport à la même période sur l’année passée. Malgré tout, les chefs d’entreprises de plus de dix salariés montrent un brin d’optimisme sur l’emploi salarié du secteur.

Plus en détails, les chiffres du logement sont en baisse : -12,5% pour les ventes de logements des promoteurs entre les premiers semestres 2024 et 2025, avec une intensification au deuxième trimestre 2025 (-16,2% par rapport au deuxième trimestre 2024).

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Tableau évolution de la promotion immobilière

C’est un peu plus encourageant au niveau des autorisations, avec une progression de +3% pour les surfaces autorisées sur les sept premiers mois de 2025 par rapport à la même période l’an dernier.

De même pour les mises en chantier, qui progressent de +9,3% sur cette même période janvier/juillet 2025 par rapport à 2024.

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Tableau évolution du logement neuf

Des attentes de continuité gouvernementale, non sans remise en question

Dans un contexte d’incertitude sur le plan politique, la FFB justifie ses attentes quant au nouveau gouvernement : « le premier ministre ne sort pas de nulle part, il ne pourra pas dire qu’il nomme son gouvernement sans savoir, nous serons très exigeants avec lui, même plus qu’avec ses prédécesseurs ».

Selon la FFB, le maintien de Valérie Létard au poste de ministre du logement est essentiel dans cette optique de continuité, la FFB a d’ailleurs salué son engagement auprès des professionnels du bâtiment.

Ces derniers veulent la mise en place d’un statut de bailleur privé dès janvier (promesse faite par l’ancien premier ministre François Bayrou) ainsi qu’une réexamen de MaPrimeRenov’, qui a pris « une énorme gifle » suite au décret publié ce mardi 9 septembre.

Le président de la FFB Olivier Salleron, interrogé quant à un retour en arrière sur ce décret affirme : « Si ce n’est pas possible de revenir en arrière, il va falloir dire la vérité aux français, que la rénovation énergétique n'est plus d’actualité ». Des mots forts, témoignant d’une réelle volonté de la FFB  en faveur d'une stabilité du dispositif de MaPrimeRenov’.

« Plus de 50% des entreprises du Bâtiment n’en ont pas besoin »

Autre sujet brûlant abordé par la FFB ce mercredi 10 septembre, la REP PMCB. Comme l’a souligné son président, « payer jusqu’à 3% sur des produits, pour que les déchets soient récupérés gratuitement, et que cette REP ne soit efficace qu’à 7% crée une vraie colère chez les adhérents FFB ».

Il juge le système mis en place trop ambitieux et mal calibré pour éviter des surcoûts exponentiels. Olivier Salleron reproche au gouvernement d’obliger des professionnels qui gèrent très bien leurs déchets à payer pour un service moins efficace que ce qu’ils avaient à la base.

La FFB compte ainsi sur le moratoire pour aboutir à une refonte totale du système, sous peine de s’exposer à un retour des décharges sauvages. D’autant plus que certains éco-organismes ont suspendu leur service de récupération des déchets (pourtant obligatoire, même en période de moratoire).

« Des voies ont été tracées, notamment par Valérie Létard, il faut maintenant creuser ces sillons. Car, faute d’action rapide, le bâtiment devra adapter sa voilure et les besoins, se contraindre encore plus. »

La FFB souhaite donc tout reprendre à zéro au niveau de la REP afin de ne pas perdre ce qui a été commencé et d’offrir de vraies solutions éco-responsables aux professionnels du bâtiment, tout en ne les endettant pas.

Tous ces enjeux seront sans doute débattus en détails lors du sommet de la construction organisé par la FFB le 16 octobre.

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