
Crise du bâtiment : la Capeb alerte sur l’activité et l’avenir de MaPrimeRénov’

Carnets de commandes en recul, trésoreries fragilisées, 28 800 emplois perdus en un an : le bilan dressé par la capeb reste inquiétant. Et le contexte politique ne rassure pas la confédération qui redoute que les annonces sur MaPrimeRénov’ ne viennent encore accentuer la crise pour les artisans.
Alors qu’incertitude politique et économique se conjuguent, la conférence de presse de la Capeb du 4 septembre a confirmé la dégradation de l’activité des artisans du bâtiment. Au deuxième trimestre 2025, l’activité recule de -4 % au global, avec un -9 % pour le neuf et -1,5 % pour l’entretien-rénovation. Une tendance négative qui prolonge les trimestres précédents.
Quelques signaux encourageants apparaissent toutefois : un léger rebond des transactions immobilières et la baisse des taux bancaires commencent à produire leurs effets. Les mises en chantier progressent de +2,9 %, mais ce regain bénéficie surtout au logement collectif, et moins aux artisans.
Un 2ème trimestre 2025 toujours inquiétant pour les artisans
Pour les entreprises artisanales, la situation reste préoccupante :
- Carnets de commandes de 68 jours (soit quatre de moins qu’au 2e trimestre 2024)
- Solde d’opinion sur les trésoreries à -13 points
- Taux de marge en recul de -6 points
- 28 800 emplois salariés perdus sur un an.
La rénovation, qui permettait jusque-là d’amortir les crises du secteur, ne joue plus son rôle de bouclier. Même les travaux de performance énergétique, soutenus par les aides publiques, reculent de -1,5 % sur le trimestre et de -1,3 % en glissement annuel.
MaPrimeRénov’ dans la tourmente
La pause estivale de MaPrimeRénov’, concernant les travaux dits "d’ampleur" s’achève le 30 septembre. Mais les fuites sur les intentions du gouvernement inquiètent fortement la filière. Selon plusieurs sources, l’exécutif envisagerait de retirer l’isolation et les chaudières biomasse du dispositif pour les travaux monogestes, notamment.
Une décision incomprise par la Capeb. Son président, Jean-Christophe Repon, s’interroge :« Enlever ces deux monogestes en laissant les pompes à chaleur et les poêles n’a pas de sens. Réduire les aides non plus : elles ne représentent que 500 millions d’euros sur l’enveloppe globale de MaPrimeRénov’. L’enjeu n’est pas là. »
Pour lui, seul un parcours de travaux structuré peut répondre à la volonté de massification, mais aussi ouvrir réellement le marché de la rénovation énergétique aux artisans. A condition, toutefois que la proposition de délivrer le label RGE grâce à la reconnaissance d’une VAE chantier, soit enfin adoptée.
Pression politique et incertitude
Valérie Létard, ministre du Logement aurait, au cours de réunions pendant l’été, donné son aval à cette mesure. Mais le vote de confiance qui aura lieu le 8 septembre et aboutira, sans grande surprise à la chute du gouvernement pourrait tout remettre en cause. Quels seront les arbitrages retenus dans le décret que François Bayrou compte publier avant son départ : réduction budgétaire, maintien du dispositif actuel, introduction de nouvelles règles du jeu ? Il reste 3 jours pour convaincre de part et d’autre.
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