Un nouveau « plan de bataille » pour le solaire

Rose Colombel
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Bruno Le Maire à Manosque

En déplacement dans les Alpes-de-Haute-Provence (04), Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et Roland Lescure, ministre délégué en charge de l’Industrie et de l’énergie, ont annoncé de nouvelles mesures pour soutenir la filière photovoltaïque et favoriser l’émergence d’une offre de panneaux solaires français.  

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« Il faut un plan de bataille pour le solaire », a introduit Bruno Le Maire, lors d’un discours prononcé à Manosque, alors qu’il visitait le parc photovoltaïque de la Fito, exploité par EDF. « Dans un temps où l’énergie va être un des biens les plus précieux pour notre économie, notre compétitivité et notre capacité à réindustrialiser le pays, il faut utiliser des ressources qui sont disponibles », a déclaré le ministre de l’Economie. 

Sur l’énergie solaire, il a appelé à accélérer « pour déployer plus vite et plus rapidement les moyens dont nous avons besoin ». Revenant sur l’objectif à 2050 de 100 GW de production solaire, il a précisé : « Nous sommes à peu près à 19,3 GW (hors Corse et Outre-Mer), il nous reste un sacré chemin à parcourir ». Il a ainsi proposé de fixer un cap à court terme avec 6 GW de capacités installées en plus chaque année, contre 2,7 GW en 2022 et 3,2 GW en 2023. 

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Pour y parvenir, plusieurs annonce, notamment l’attribution d’un soutien public à de 1,3 GW de nouvelles capacités photovoltaïques de puissance importante depuis le début de l’année, la hausse de 38 % du rythme de déploiement des petites installations de panneaux solaires sur les parkings et bâtiments ou encore la mise à disposition de fonciers.

Des panneaux fabriqués en France et en Europe

Le pacte solaire vise également à faire émerger une offre industrielle française. A ce titre, les pouvoirs publics rappellent que les deux projets de gigafactories initiés par Carbon et Holosolis, représentant respectivement 1,5 Md d’euros et 700 M€ d’investissements totaux, ont d’ores et déjà déposé une demande d’agrément pour le crédit d’impôt vert (C3IV). Le critère d’éligibilité basé sur le contenu carbone des panneaux solaires sera révisé dans les prochaines périodes de l’appel d’offre bâtiment « afin d’éviter les contournements ». Bruno Le Maire a également annoncé la mise en place d’une prime bas carbone visant à compenser le surcoût d’acquisition de panneaux plus vertueux, ainsi que la mise en œuvre des nouveaux critères du règlement européen Net Zero Industry Act (NZIA) qui fixe une cible pour 2030 à au moins 40% des panneaux installés « Made In EU ».
 

La filière déjà mobilisée

De nombreux acteurs* ont rejoint le mouvement. Les développeurs de projets se sont engagés à recourir à davantage de panneaux français dans leurs achats tandis que les producteurs vont se regrouper au sein d’un Groupement qui portera leurs intérêts, une mobilisation nécessaire pour : 

  • Bâtir une filière industrielle solidaire équipant les parcs de panneaux européens et français pour produire d’ici à 2030, 3 à 5 GW sur la chaîne de valeur du silicium, 5 à 10 GW de Lingots & Wafers, 5 à 10 GW de Cellules, 3 à 5 GW de Verre solaire et 3 GW d’Onduleurs ; 
  • Donner de la visibilité et dérisquer les projets de gigafactories. 


*Les signataires à ce jour : Apex Energies, Enerplan, Sun’R, CSF NSE, PowR Group, TSE, Baywa r.e. France, SNCF ENR, CEA-liten, Tenergie, Orion Energies, Holosolis, DualSun, SER, InnoEnergy, Technique solaire, Boralex, Oscaro Power, Tenergie, Lidl France, Afilog, Carbon, TSE, IPVF, Neoen, MyLight 150, Smart Energy, Terre et Lac Solaire, Générale du Solaire, Eiffage.
 

C'est dit !

« La signature de ce Pacte représente un engagement politique fort du Gouvernement pour rebâtir une industrie solaire en France et nous nous en félicitons. Pour que la volonté politique exprimée à travers ce pacte se traduise dans les faits, il est maintenant indispensable que les arrêtés tarifaires et les futurs appels d’offres introduisent des systèmes de bonification qui récompenseront les acteurs privilégiant la production locale. La création d’un « Induscore » constitue notamment un outil prometteur qu’il faut faire émerger rapidement », déclarent Jules NYSSEN, Président du SER, et Daniel BOUR, Président d’ENERPLAN.

Rose Colombel
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