Rénovation énergétique des logements : 5 leviers pour débloquer les travaux

Les Français sont toujours attachés à leur logement, mais malgré l'envie, ils peinent à le transformer. Selon l’étude Cetelem menée auprès de 12 574 Européens, dont 3 055 en France, 86 % des Français se disent attachés à leur habitat et 91 % en sont satisfaits. Le logement reste un repère stable, un espace de sécurité dans un contexte économique tendu. Mais cet attachement se heurte à la réalité financière : plus de deux tiers des Français ont dû renoncer à des travaux de rénovation énergétique, faute de budget. Une situation que reflètent d'ailleurs les dernières statistiques officielles ou issues des fédérations du Bâtiment . 

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Parmi les priorités exprimées, trois critères dominent : le prix, le sentiment de sécurité et la performance énergétique. Autant de sujets jugés essentiels, mais souvent sources d’insatisfaction. Face à la hausse du coût de l’énergie, 59 % des ménages déclarent vouloir réduire leur consommation, 40 % envisagent de nouveaux équipements et 42 % pensent à des travaux. Mais beaucoup hésitent à franchir le pas.

La rénovation énergétique n’est plus perçue comme un simple acte écologique. Elle devient un moyen de reprendre la main sur ses dépenses et d’améliorer son confort.
44 % des Français entreprennent des travaux pour faire des économies, et 47 % pour gagner en confort. Le confort est désormais au cœur des motivations : isolation, chauffage, ventilation, qualité de l’air intérieur… autant d’améliorations concrètes et mesurables.
En revanche, la motivation écologique recule : seuls 9 % des Français citent l’environnement comme raison principale, soit 9 points de moins qu’en 2024. Un signe que la conscience environnementale est désormais intégrée. 

« La question n’est plus pourquoi agir, mais comment agir concrètement. Les Français sont prêts à s’engager dans la transition énergétique, mais leurs décisions restent freinées par les contraintes financières, administratives et la recherche d’un retour sur investissement rapide. » Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem. 

• Le coût des travaux reste le frein numéro un, mais il n’est pas le seul. L’étude souligne d’autres obstacles importants :
• 20 % évoquent des démarches administratives trop lourdes,
• 18 % manquent de confiance dans les propositions reçues,
• 15 % dénoncent le manque d’artisans qualifiés,
• 15 % pointent un déficit d’information. 

Pour beaucoup, rénover son logement reste un parcours du combattant. Entre les devis, les aides, les démarches et la recherche de professionnels, la complexité décourage.

Quand les travaux sont réalisés, les bénéfices sont clairs. 60 % des ménages ayant rénové constatent une baisse de leur facture d’énergie, et 75 % jugent cette baisse à la hauteur, voire supérieure à leurs attentes. Ces chiffres confirment l’efficacité des rénovations. Au-delà des économies, les travaux améliorent le confort et la valeur du bien.
87 % des Français sont convaincus qu’un logement rénové a plus de valeur sur le marché immobilier. Et 58 % espèrent un retour sur investissement en moins de cinq ans. La performance énergétique devient ainsi un critère de valorisation à part entière, au même titre que la surface ou la localisation.

Les aides publiques jouent un rôle central, mais leur lisibilité reste un problème majeur. Seuls 11 % des Français savent quelles aides existent et comment y accéder. Sans elles, 60 % des propriétaires réduiraient ou abandonneraient leurs projets. De plus, 80 % ne connaissent pas les réglementations énergétiques en vigueur.
Cette opacité alimente la méfiance. Les dispositifs sont nombreux, souvent modifiés, et rarement expliqués simplement. Pour les ménages comme pour les artisans du bâtiment, cela complique la planification et fragilise la confiance.
La stabilité des aides et une communication claire apparaissent donc comme des leviers essentiels pour soutenir le marché de la rénovation.

Le financement des travaux reste un sujet sensible. Plus d’un Français sur deux (55 %) estime qu’il n’est pas normal de recourir à un crédit pour financer une rénovation énergétique. 
Mais les perceptions changent dès lors que la solution est intégrée au parcours. Ainsi , 55 % apprécieraient qu’un crédit soit proposé directement par l’entreprise réalisant les travaux, et 56 % souhaitent que le financement soit intégré au devis. 
Ce n’est donc pas le principe du crédit qui bloque, mais la complexité administrative qui l’accompagne.
Pour les artisans et entreprises du bâtiment, cela ouvre une piste : proposer des offres « clés en main » incluant devis, financement et accompagnement administratif. Une simplification qui pourrait lever nombre de freins.

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Autre constat majeur : le manque d’information. 56 % des Français se disent mal renseignés sur le coût réel des travaux, contre 49 % en moyenne européenne. Et ce ne sont pas les canaux institutionnels qui pèsent le plus : 73 % des ménages sont influencés par leurs proches, 62 % par des professionnels et artisans, loin devant les médias (44 %) et les réseaux sociaux (35 %).
L’étude confirme le rôle décisif des artisans de proximité : ils inspirent confiance, expliquent, rassurent et rendent la rénovation concrète. Leur expertise sur le terrain constitue un maillon clé pour convaincre les ménages de franchir le pas.

L’Observatoire Cetelem identifie cinq leviers stratégiques pour débloquer la transition énergétique des logements :
1.    Renforcer l’information et la pédagogie autour des coûts, des aides et des bénéfices concrets.
2.    Mettre en avant les résultats : économies réalisées, confort gagné, valeur patrimoniale accrue.
3.    Simplifier les dispositifs d’aides, avec des règles stables et un accès plus lisible.
4.    Intégrer les solutions de financement directement au parcours client.
5.    Soutenir le rôle des artisans, acteurs de confiance au cœur du dispositif.