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Pavé tok

Toujours plus de plâtre recyclé pour Placo avec Pari Plâtre

Grégoire Noble
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Pari Plâtre (77)

La filiale de Saint-Gobain vient d’ouvrir l’atelier Pari Plâtre, avec ses partenaires Serfim Recyclage (recycleur) et Bennes Service (collecteur de déchets). Installé à Quincy-Voisins (Seine-et-Marne), ce site a un objectif clair : augmenter la proportion de plâtre recyclé pour diminuer l’empreinte environnementale de ce matériau.

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C’est un site unique dans toute l’Île-de-France : sur 4 000 m², l’unité Pari Plâtre récupère les déchets du bâtiment, les trie et en extrait spécifiquement le plâtre afin de le traiter pour le réintégrer dans la production de plaques de plâtre neuves. Pour Serfim, partenaire de Placo (groupe Saint-Gobain), il s’agit d’une première installation francilienne, bien loin de ses terres rhônalpines. Collectés dans un rayon de 250 km alentours, les déchets du BTP sont pris en charge par un réseau d’une quarantaine d’entreprises en Île-de-France.

Lucile Charbonnier, directrice du Développement durable & RSE, explique : « Ramener le produit est plus intéressant financièrement et écologiquement. Mais c’est un vrai job ». Si le plâtre est recyclable à l’infini, il faut en revanche bien le caractériser et le séparer des autres matériaux qui risqueraient de polluer la ressource. Pour l’heure, Placo parvient à incorporer environ 20 % de gypse recyclé dans ses plaques de plâtre (sauf pour la plaque Habito qui n’en contient pas du tout), en s’adaptant sa recette en continu pour conserver l’équilibre entre matière première et secondaire. Le site Pari Plâtre pourra traiter, à lui seul, 30 000 tonnes par an en exploitant un seul poste, qu’il sera possible de doubler. Pour l’ensemble du territoire, Placo vise les 79 000 tonnes de plâtre recyclé en 2022, chiffre qui sera presque doublé dès 2025 (150 000 tonnes). Un chiffre impressionnant qui ne représente toutefois qu’une fraction du gisement national estimé à 600 000 tonnes. Selon Lucile Charbonnier, l’avantage environnemental serait très net pour le recyclage des déchets par rapport à leur enfouissement : il est évalué à 44 % d’émissions en moins, grâce notamment à un recours moindre à l’extraction de matière première.
 

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Bennes Service
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Chargeuse Pari Plâtre

67 000 tonnes de plâtre recyclées par Placo en 2021 (soit plus de 50 % du plâtre recyclé en France)

À Quincy-Voisins, l’outil industriel a nécessité un investissement de 3,5 M€ (dont 0,45 provient de l’Ademe). Pari Plâtre, grâce à ses quatre employés, alimente l’usine Placo de Vaujours située à une trentaine de kilomètres de là. La ligne V5, inaugurée en 2008, incorporait depuis son origine des déchets de production mais avec l’amélioration des process et la diminution de cette source interne, le groupe s’est logiquement tourné vers la captation de déchets du BTP. Un silo spécifique a été mis en place afin de stocker le gypse recyclé. La directrice du développement durable conclut : « Avec la mise en place de la filière REP nous aurons une matière de bien meilleure qualité car les déchets du bâtiment seront pré triés. Le taux de recyclage sera plus important grâce à un taux de rebut plus faible qu’aujourd’hui ». En portant à 30 % le taux de matière recyclée dans ses produits, Placo espère encore améliorer le bilan de cette économie circulaire.

20 tonnes de déchets traitées chaque heure

La ligne de tri de Quincy-Voisins ne fait que 80 mètres de long, soit 10 fois moins que la ligne de production V5 des plaques de plâtre de Vaujours. Mais sur cette petite emprise, elle traite 140 tonnes de déchets de déconstructions par jour, en provenance de toute l’Île-de-France. Plaques et carreaux de plâtre sont chargés dans une trémie d’alimentation et triés à la main par deux opérateurs qui retirent les éléments indésirables (bois, céramique, métal). Après passage dans un broyeur, les éléments de plâtre sont criblés dans deux trommels rotatifs qui éliminent les autres matières comme le papier ou l’isolant PSE. Le gypse secondaire finalement obtenu est stocké dans deux silos de 80 m3 avant d’être envoyé vers Vaujours par une noria de 4 camions/jour.

Grégoire Noble
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