L’usine Siniat d’Auneuil en mode “Écoenergy”

La fabrication d’une plaque de plâtre n’est pas excessivement énergivore car il n’y a pas de cuisson, juste du séchage. Mais ce dispositif ne s’arrête pas à ces deux facteurs déjà primordiaux. « Les engagements forts que nous avons pris doivent être considérés étape par étape, explique Valérie Lebon, directrice générale d’Etex France Building Performance [dont fait partie Siniat NDLR]. Cette démarche prend du temps et demande de lourds investissements, de l’ordre de 30 M€ sur 3 ans. Démarré il y a une dizaine d’années, le chantier du recyclage du plâtre monte en puissance (voir encadré) et contribue à l’accélération de l’écoconception de nos produits en limitant au strict nécessaire l’extraction de matières premières vierges, source d’émissions de CO2 supplémentaires, tout en préservant les ressources. Ce changement de paradigme suscite un véritable engouement de tous les collaborateurs de l’entreprise et remet au goût du jour la fierté d’être un industriel qui contribue à une construction plus éthique et plus durable ».

Un nouveau séchoir high-tech
En novembre 2022, Siniat a mis sa production à l’arrêt pendant 3 mois pour changer son imposant séchoir. D’une longueur de 200 m et 8 m de hauteur, il datait d’une cinquantaine d’années et représentait environ 60 % de la consommation énergétique du site. Cet ancien équipement vient d’être remplacé par un séchoir nouvelle génération. Mis en service début 2023, il réduit de 20 %, soit 80 MWh, la consommation de gaz de l’usine, tandis qu’il augmente la vitesse de séchage, et donc la productivité de 10 % pour produire davantage (jusqu’à 50 millions de m2 de plaque de plâtre par an) en consommant moins d’énergie. 
Le changement du séchoir a nécessité un investissement de 15 M€ (soutenu à hauteur de 4,6 M€ par l’État via le plan France Relance). Au total, ce sont 5 900 tonnes de CO2 évitées chaque année, soit 20 % des émissions actuelles du site. 
À l’horizon 2026, la mise en place du nouveau séchoir sera prolongée par l’installation, via un partenariat, d’une nouvelle chaudière à énergie thermique (gaz et vapeur d’eau) à proximité de l’usine d’Auneuil. Ce combustible proviendra des filières locales de valorisation des déchets ou des matières biosourcées renouvelables provenant elles aussi de la région. Ce projet est en attente de validation de la subvention de l’Ademe. L’utilisation de cette énergie alternative et renouvelable permettra à Siniat de réduire encore de 60 % les émissions de CO2 et diminuera au total de 80 % la consommation de gaz du séchoir. 

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Doubler la part de gypse recyclé
Comme les produits plâtres sont recyclables à l’infini, la matière recyclée utilisée aujourd’hui à Auneuil représente 15 % et provient essentiellement des déchets des chantiers et des rebuts de production. Siniat veut aller plus loin et intégrer jusqu’à 30 % de gypse recyclé dans la fabrication de ses plaques. Pour ce faire, l’industriel a conclu un partenariat avec Ritleng Revalorisations, une entreprise spécialisée dans la collecte et le recyclage. Ce partenaire s’installera dès 2024 sur le site de l’Oise, ce qui permettra également de réduire le CO2 émis par le transport, soit plus de 4 000 camions par an.