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Yesss Électrique crée Yes55, sa filiale dédiée aux bornes de recharge

Stéphane Vigliandi
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Recharge d'un véhicule électrique.

Alors que le marché français des infrastructures de recharge de véhicules électriques (IRVE) a bondi de près de 60 % en 2022, Yesss Électrique devient à son tour opérateur de bornes de recharge. Et déploie sa propre structure interne qu’il a baptisée Yes55.

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Entre le marché de la rénovation énergétique, la récente loi EnR ou encore le plan gouvernemental Sobriété, les IRVE représentent – avec les équipements d’autoconsommation photovoltaïque notamment – l’un des autres segments stratégiques pour les installateurs. Les enseignes positionnées sur les métiers du second œuvre technique, elles, multiplient des initiatives.

Lors de la publication ce 7 février du baromètre mensuel de l’Avere (l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique), Clément Molizon, son délégué général, soulignait que « 2023 sera l’année où nous atteindrons la barre symbolique des 100 000 points de recharge publics. […] L’année commence bien : la dynamique doit toutefois se maintenir et s’intensifier avec, comme souci, l’amélioration constante de la qualité de service et l’expérience utilisateur ».

Filiale hexagonale du britannique Yesss Group, Yesss Électrique continue de monter au créneau sur ce segment. Il lançait fin 2020 un premier catalogue en ligne dédié à l’e-mobilité. Désormais, le distributeur intégré apporte sa propre solution pour répondre à la forte demande sur un marché de l’IRVE poussé par les réglementations européennes et françaises.

Le marché français des IRVE au 31/01/2023
• 31 341
stations de recharge
• 2 291 391 kW de puissance installée
• 85 284 points de recharge ouverts au public, à +57 % sur 12 mois glissants
 L'objectif des 100 000 bornes devait initialement intervenir en 2021. Il ne devrait être atteint qu’au cours du second semestre 2023.
• Près de 90 % des points de recharge proposent une charge lente.
(Source : Baromètre ministère de la Transition énergétique/Avere-France, élaboré par Gireve)

Solution de supervision

À partir du 1er mars 2023, la structure créée en interne et dénommée Yes55* est opérationnelle au niveau national. Selon la direction de Yesss Électrique, « Yes55 devient notre nouvelle solution de supervision exclusive » en tant qu’opérateur de bornes de recharge plug & play. C’est-à-dire de l’installation des stations de recharge à leur maintenance (voir encadré ci-dessous).

Le dispositif adresse le seul marché BtoB et se définit comme « adapté à tous les professionnels pour une implantation sur les parkings ouverts au public (centres commerciaux, hôtels, restaurants, centres de loisirs, etc.) ». Yes55 cible également les flottes d’entreprise et les mobilités domicile/travail de leurs salarié.e.s.
* Pour mémoire, le plan européen “Fit for 55” (pour “Paré pour l’objectif 55”) adopté en juillet 2021 par la Commission européenne. La loi européenne sur le climat impose aux 27 États-membres de l’UE de réduire d’au moins 55 % leurs émissions de GES d’ici à 2030 vs 1990.

Qu'est-ce qu’un CPO ?
Un charge point operator ou “opérateur de bornes de recharge” est une société exploitant une infrastructure de recharge. Elle est responsable de l’implantation des stations de recharge et de l’installation du matériel. Elle s’assure aussi du bon fonctionnement et de la maintenance des bornes.

“Tout-en-un” et interopérabilité

Les équipes dédiées au service Yes55 prennent en charge l’intégralité du projet : l’étude technique, le montage des dossiers de prime Advenir (voir ci-dessous), l’accompagnement dans la qualification et le conseil vis-à-vis des réglementations en vigueur, le paramétrage et la mise en service des bornes de recharge, enfin la gestion et l’exploitation complètes des infrastructures.

Par ailleurs, Yesss Électrique qui endosse ainsi le statut d’interlocuteur unique, précise que les solutions techniques proposées sont adaptées à « tous les modèles de voitures électriques et interopérables avec toutes les solutions de paiement ».

Autres arguments commerciaux mis en avant ? « La monétisation des bornes : notre modèle économique génère des revenus issus exclusivement des commissions sur les recharges payantes », précise le distributeur.

Enfin, Yes55 propose plusieurs autres fonctionnalités telles que la restitution mensuelle des revenus, l’édition d’indicateurs de l’état du réseau, le redémarrage des bornes à distance ou encore l’envoi d’un rapport trimestriel. Actuellement, la France est le troisième pays le plus équipé d’Europe, mais assez loin derrière les Pays-Bas et l’Allemagne qui concentrent la moitié du parc de bornes installées.

Prime Advenir : des subventions plus sélectives en 2023

Créé en 2016 dans le cadre du plan gouvernemental “Objectif 100 000 bornes”, le programme Advenir soutient financièrement les initiatives de décarbonation des transports et des mobilités (ZFE-m). Il vise à encourager les Français à passer à la mobilité électrique.

• Il s’appuie sur le mécanisme des CEE (certificats d’économie d’énergie).

Au 1er janvier 2023, la prime Advenir pour les parkings privés de flottes professionnelles a été supprimée. Le montant de la subvention était de 40 % depuis 2020, puis a été abaissé à 30 % en août 2022.

• La prime destinée aux points de recharge ouverts au public est reconduite en 2023. Les montants en vigueur en 2022 sont maintenus : à  hauteur de 30 % pour une puissance installée entre 3,7 et 11 kW AC (plafond : 1 000 € HT) ; également de 30 % pour une puissance supérieure à 140 kW DC (plafond : 9 000 € HT).

• La surprime additionnelle de 300 € HT par point de recharge pour les bornes à la demande en voirie est maintenue.

Marché de l'IRVE : un business-model à stabiliser
Dans un communiqué diffusé le 17 février dernier, l’Autorité de la concurrence a indiqué « s’autosaisir pour avis afin d’analyser le fonctionnement concurrentiel du secteur des infrastructures de recharge pour véhicules électriques ».
Dans « un secteur en cours de structuration » où des acteurs multiples interviennent (opérateurs de recharge, opérateurs de mobilité, plateformes d’interopérabilité, etc.), le “gendarme de Bercy” souhaite formuler « des recommandations susceptibles de favoriser » les rouages de la concurrence.
 Dans son avis, elle pourrait aussi communiquer « éventuellement » des éléments « utiles à l’évaluation concurrentielle sous l’angle du développement durable ».
Elle devrait remettre son avis au cours du premiers semestre 2024, assorti le cas échéant de recommandations.

Stéphane Vigliandi
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