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Le puits canadien : principe, avantages et installation pour maison bioclimatique

, mis à jour le 09/09/2025 à 15h50
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Puits canadien

Vous cherchez à réduire vos factures de chauffage et à améliorer le confort thermique de votre maison de manière naturelle ? Le puits canadien, ou puits provençal, pourrait être la solution. 

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MEGABAN - ENCHERES VO MAT - S38 / S39
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Construire durable, ce n’est pas seulement choisir de bons matériaux : c’est aussi penser au confort intérieur et à la façon de limiter notre impact sur l’environnement. Le puits canadien s’inscrit dans cette logique, en régulant naturellement la température de l’air qui entre dans la maison.

Adapté aux maisons bioclimatiques ou aux projets de rénovation énergétique, ce système permet de conjuguer économie, écologie et confort. Mais comment fonctionne exactement un puits canadien ? Quels sont ses avantages et ses limites ? Et surtout, comment savoir s’il convient à votre logement ? On vous dit tout.

Qu’est-ce qu’un puits canadien ?

Le puits canadien, parfois appelé puits provençal, est un système simple et naturel pour réguler la température de l’air entrant dans une maison. Selon la saison, il préchauffe l’air en hiver ou le rafraîchit en été, réduisant ainsi le besoin de chauffage ou de climatisation.

Le principe ? Installer un tuyau enterré dans le sol à une profondeur généralement comprise entre 1,5 et 2 mètres. À cette profondeur, la température du sol reste relativement stable tout au long de l’année, autour de 10 à 14 °C. L’air extérieur passe dans ce conduit avant d’entrer dans la maison et subit ainsi un échange thermique naturel : il se réchauffe en hiver et se refroidit en été. C’est aussi simple que ça !

Comment fonctionne un puits canadien ?

Techniquement, le puits canadien est un échangeur air-sol enterré. Le terme “puits canadien” est souvent utilisé pour les systèmes destinés au chauffage passif, tandis que “puits provençal” fait référence à la même technique appliquée surtout pour rafraîchir l’air en été.

Le fonctionnement repose sur l’inertie thermique du sol : en profondeur, la température est constante, ce qui permet de transférer cette chaleur à travers l’air qui circule dans le conduit.

Concrètement, l’air extérieur circule au sein d'un tuyau enfoui dans le sol avant d’être distribué dans la maison. C’est la température naturellement stable du sous-sol qui fait tout le travail : elle réchauffe l’air en hiver et le rafraîchit en été. Résultat, un confort intérieur plus agréable au fil des saisons, sans surconsommation d’énergie.

Pour simplifier : prise d’air → conduit enterré → système de ventilation → diffusion dans les pièces.

Pourquoi choisir un puits canadien pour votre maison ?

Le puits canadien n’est pas seulement un équipement technique : c’est une solution naturelle qui offre de nombreux avantages à votre maison.

Les avantages écologiques

Le principal atout du puits canadien est sa capacité à réduire les besoins en chauffage et en climatisation. Moins de chauffage en hiver et moins de climatisation en été signifient moins d’émissions de CO₂, ce qui en fait une solution respectueuse de l’environnement.

Ce système fonctionne sans fluides frigorigènes et sans apport énergétique important : il est donc passif et silencieux, ce qui contribue à un confort durable dans l’habitat tout en limitant l’impact écologique.

À ce titre, il contribue directement aux objectifs RE2020, en optimisant la performance énergétique d’un bâtiment et en réduisant son empreinte carbone.

Les avantages économiques

En limitant la consommation d’énergie, les puits canadiens permettent de réduire significativement les factures de chauffage et de climatisation. Selon les configurations, il est possible d’économiser entre 10 et 20 % d'énergie sur la consommation annuelle.

Même si l’installation représente un coût assez élevé initial, le retour sur investissement est généralement constaté sur plusieurs années, surtout lorsqu’il est combiné à d’autres systèmes performants comme une pompe à chaleur ou un poêle à bois.

Le confort thermique

Le puits canadien contribue à stabiliser la température intérieure tout au long de l’année. En hiver, il préchauffe l’air, et en été, il le rafraîchit, offrant un environnement plus agréable sans variations brutales.

Couplé à une VMC (ventilation mécanique contrôlée), il participe également à améliorer la qualité de l’air dans les pièces, en assurant un renouvellement permanent tout en filtrant les particules et pollens extérieurs.

Le puits canadien : un système prometteur… mais pas sans contraintes

Le puits canadien a de quoi séduire : moins d’énergie consommée, une maison plus agréable à vivre et un geste concret pour l’environnement. Mais comme souvent, la médaille a son revers. Pour être efficace, ce système a besoin d’un terrain adapté, suffisamment grand et surtout bien drainé. La qualité du sol et la profondeur des conduits font toute la différence : un sol trop humide ou instable peut vite réduire les performances attendues.

Il faut aussi garder en tête que le puits canadien ne peut pas tout faire. Il contribue au confort thermique, certes, mais il ne remplace pas un chauffage classique lors d’hivers très rigoureux. Et mal installé ou mal entretenu, il peut même souffrir de gel ou d’excès d’humidité.

Quel est le prix d’installation d’un puits canadien ?

Installer un puits canadien représente un investissement initial compris entre 3 000 et 8 000 €, selon la taille de l’habitation et la complexité des travaux. Ce budget inclut la fourniture des conduits et accessoires (environ 1 500 à 3 000 €) ainsi que la main-d’œuvre pour le terrassement et la pose (2 000 à 5 000 €).

Le système peut s’avérer rentable sur le long terme et les économies d’énergie sont réelles : chauffage et climatisation peuvent être réduits de 150 à 400 € par an, selon la configuration de la maison et le climat local.

Le puits canadien peut amortir son coût sur une période de 10 à 20 ans.

De plus, certaines aides financières, comme le crédit d’impôt pour la transition énergétique, peuvent contribuer à réduire l’investissement initial. Pour une maison bioclimatique ou une construction neuve, intégrer un puits canadien est donc un choix à la fois économique et écologique.

Le puits canadien est-il fait pour ma maison ?

Le puits canadien n’est pas un système de chauffage ou de climatisation complet, mais une solution écologique et passive qui améliore tout aussi bien le confort thermique que la qualité de l'air.

Le puits canadien s’adapte particulièrement aux situations suivantes :

  • Construction neuve bioclimatique : la conception globale de la maison maximise son efficacité.
  • Rénovation lourde avec refonte du système de ventilation, permettant d’intégrer facilement le conduit enterré.
  • Climats continentaux où les écarts de température entre l’été et l’hiver sont importants.
  • Terrains spacieux et bien dégagé, qui permettent l’installation des conduits sans complications techniques.

Les situations où il vaut mieux réfléchir à deux fois avant d’installer un puits canadien

Certaines conditions rendent le puits canadien moins rentable ou plus complexe à installer :

  • Petit terrain (moins de 200 m² disponibles pour les conduits).
  • Sol rocheux ou humide, avec des coûts de terrassement élevés.
  • Maison déjà très bien isolée, qui limite les gains énergétiques.
  • Climat océanique doux, où les variations de température sont faibles.
  • Budget serré, le retour sur investissement pouvant prendre du temps.

Quelles sont les alternatives au puits canadien ?

Si le puits canadien n’est pas adapté à votre situation, d’autres solutions peuvent compléter ou remplacer ses fonctions :

  • VMC double flux seule, moins coûteuse mais moins efficace sur le préchauffage ou le rafraîchissement.
  • Pompe à chaleur air/eau, qui assure chauffage et eau chaude.
  • Puits canadien vertical ou géothermique, plus performant mais plus cher et plus complexe à installer.

Installer un puits canadien : ce qu’il faut savoir

Mettre en place un puits canadien ne s’improvise pas. Avant même de creuser, il faut vérifier que le terrain s’y prête. Une surface dégagée d’au moins 100 à 150 m² est nécessaire pour accueillir les conduits enterrés. Le sol doit être stable et bien drainé : les terrains rocheux ou les nappes phréatiques trop proches compliquent fortement le projet. Ce système s’adapte à la rénovation, mais il reste plus simple à prévoir dans une construction neuve. L’orientation et le tracé des conduits doivent, eux aussi, être pensés dès la conception pour maximiser les performances.

Sur le plan technique :

  • Les tuyaux sont posés entre 1,5 et 3 mètres de profondeur, à l’abri du gel. Fabriqués en PVC, en polyéthylène ou en grès, ils mesurent généralement entre 160 et 200 mm de diamètre, pour une longueur totale de 30 à 50 mètres selon la surface de la maison.
  • La pose respecte une pente d’au moins 2 % pour permettre l’écoulement naturel de la condensation. Une fois installé sous terre, le circuit s’intègre directement au système de VMC existant, simple ou double flux.

Une étude préalable est aussi requise pour analyser la nature du sol, la topographie du terrain et les besoins énergétiques du logement. Cette étape conditionne le dimensionnement du puits : longueur, diamètre du conduit, profondeur. Mal calibré, le système perdrait une grande partie de son efficacité.

Côté réglementation, le projet peut nécessiter une déclaration de travaux, en particulier si le plan local d’urbanisme (PLU) impose des contraintes pour les réseaux enterrés. Les installations doivent aussi se conformer aux règles en vigueur, notamment au DTU 68.3 qui encadre les systèmes de ventilation.

Le saviez-vous ?

Un puits canadien demande très peu d’entretien… mais il ne faut pas l’oublier pour autant. Un nettoyage régulier des conduits, un contrôle de l’humidité, une vérification de l’évacuation de la condensation et, si nécessaire, un traitement anti‑moisissures suffisent à préserver ses performances. Bien suivi, ce système peut fonctionner plus de 30 ans sans perte d’efficacité.

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