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Le digital, un levier pour accompagner la reprise des artisans

Jérémy Becam
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Pour soutenir les commerçants et artisans de l'Hérault impactés par le Covid-19, le cabinet de transition digitale AJM a lancé un dispositif d'aides gratuit. La jeune start-up a reçu de nombreuses demandes de la part d’entreprise du BTP et délivre ses conseils pour se démarquer sur le web.

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Dans le monde de l’après-confinement, pour garder le lien avec les clients, leur proposer des services adaptés et réussir à les fidéliser, il faudra plus que jamais avoir une forte présence sur Internet (site internet + réseaux sociaux). Pourtant, les petites structures (TPE, indépendants) sont loin de maîtriser ces outils : elles sont nombreuses à ne pas disposer d’un site web ou à savoir quels sont les plateformes et les outils qui peuvent les aider à dégager rapidement de la trésorerie. Dans ce contexte difficile, le cabinet de transition digitale AJM a décidé de les soutenir en lançant une opération solidaire : un dispositif d'aides gratuit, spécialement conçu pour les commerçants et artisans de l'Hérault. « Nous avons mis en place la possibilité pour les entreprises d’être accompagnés sur le digital. Elles peuvent soit nous appeler afin de poser leurs questions, soit par message sur Facebook. Ils peuvent ainsi nous poser de nombreuses questions sur n’importe quel sujet lié au digital. L’une des interrogations qui revient le plus souvent ces derniers jours, c’est la création d’emailing à destination des clients. Nous conseillons des outils digitaux pour optimiser leur campagne emailing et avoir un impact plus important. Il y a une grande différence entre les résultats qu’espèrent obtenir une entreprise grâce au digital et la réalité. Il faut connaître les bases et les bons outils qui sont pour la plupart gratuits », explique Quentin Gibellin, le fondateur d’AJM.

"Auparavant, les artisans comptaient beaucoup sur le bouche-à-oreille"

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La start-up créée en 2017 a mis en place ce service depuis la mi-avril et compte déjà plus de 100 demandes d’information dont plus d’un tiers provenant des entreprises du BTP. « Nous avons de nombreuses demandes de la part des artisans du BTP. Une partie d’entre eux reste peu digitalisée. Cette demande s’est concrétisée vers la fin du confinement et le début du déconfinement. Auparavant, les artisans comptaient beaucoup sur le bouche-à-oreille pour se faire connaitre. Aujourd’hui, avec cette crise sanitaire, cela ne suffit plus et ils en ont conscience », ajoute Quentin Gibellin.

Mais alors, comment une TPE ou une PME peut-elle se démarquer sur le web et sur les réseaux sociaux. Si avoir un site internet reste primordial, le cabinet AJM affirme que la proximité est la stratégie la plus importante. « La reprise peut être difficile pour certains professionnels. Ils doivent donc miser sur le digital pour se démarquer et trouver de nouveaux clients. Le premier outil qu’ils peuvent utiliser, c’est Google My Business. C’est entièrement gratuit et il suffit pour eux de mettre des photos, de renseigner les services proposés et de poster quelques actualités. C’est la meilleure solution pour être référencé au niveau local. Si la page de l’entreprise est bien gérée, elle apportera du chiffre d’affaires et des avis clients positifs. Pour les plus petites entreprises ou les artisans travaillent seuls, il ne faut pas hésiter à passer par les applications de services entre voisins. De nombreux particuliers cherchent des prestations comme des réparations de fuite, des travaux de peinture ou des rénovations de toiture par exemple. Pour se démarquer, il faut miser sur la proximité. Pour les TPE, nous avons tendance à déconseiller d’investir massivement dans un site internet et de miser davantage sur les services de proximité pour grandir petit à petit », détaille Quentin Gibellin.

Des artisans encore plus digitalisés depuis le confinement

Les professionnels du BTP semblent avoir compris l’enjeu du digital ces dernières années et notamment durant le confinement. Au fil des semaines, Zepros a interrogé différents artisans sur l’impact de cette crise sanitaire sur leur entreprise. Si la plupart d’entre eux ont maintenu leur activité, ils ont également eu plus de temps à consacrer à leurs réseaux sociaux et à leur présence sur le web. « Cela fait plusieurs mois que j’essaye d’être actif sur les différents réseaux sociaux et notamment sur LinkedIn. C’est un réseau professionnel où il est plus facile de faire de la prospection. Je me suis lancé à mon propre compte depuis six mois maintenant et la moitié de mon chiffre d’affaires est généré grâce à LinkedIn. Quand je fais un post, que ce soit une photo ou une vidéo, j’essaye toujours de récupérer un client fiable », explique Nicolas Paul, électricien et dirigeant de la société Paul Access Energy à Lille . Même position de la part de Jocelyn Ruin, responsable commercial chez Robbe Menuiserie & Domotique : « étant donné que l’activité est au ralenti, nous avons souhaité miser sur le digital. Nous essayons d’augmenter notre présence sur les réseaux sociaux, d’améliorer notre référencement et de sensibiliser l’ensemble de nos équipes au digital. Nous sommes obligés de nous démarquer et de séduire de nouveaux clients ».

D’autres entreprises ont profité du confinement pour se lancer sur les réseaux sociaux. « Nous n’utilisions pas du tout les réseaux sociaux auparavant. Nous avons décidé de communiquer dessus durant cette crise car je me suis rendu compte que de nombreuses entreprises de notre secteur étaient présentes sur les réseaux sociaux. Je me suis donc mis à poster du contenu et je m’aperçois que ces informations sont beaucoup relayées. Aujourd’hui, nous utilisons les réseaux sociaux uniquement à destination de la profession et non pour faire de la prospection. Nos clients nous contactent davantage via notre site internet. Finalement, lorsqu’un réseau professionnel est bien géré et régulièrement mis à jour, il apporte des clients », commente Stéphane Soucasse, gérant de l’entreprise Elec’Gaz Maintenance.

Jérémy Becam
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