Les tempêtes hivernales, une incroyable source d’énergie

Grégoire Noble

[Zepros Énergie] La tempête Ciara, qui a soufflé sur le nord du pays et de tout le continent, a amené la France à battre son record de production éolien. L’Allemagne parvenait de son côté à réduire fortement son empreinte carbone en diminuant drastiquement sa consommation de charbon, compensée par la puissance des aérogénérateurs. Les événements météorologiques intenses se montrent favorables aux EnR.

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Si l’été est la saison du photovoltaïque avec de belles et longues journées ensoleillées, l’hiver est bien celle de l’éolien, avec des vents puissants et soutenus, venus de l’Atlantique. Après avoir battu un premier record au mois de décembre 2019, la filière éolienne française vient à nouveau de rehausser son meilleur score ce dimanche 6 février 2020 à la mi-journée. La barre des 13 GW de puissance déployée a été atteinte, soit un facteur de charge de 78 %. Pendant une grande partie de la journée, les presque 8 000 turbines ont couvert 19 % de la consommation électrique de l’Hexagone, soit plus que l’hydroélectricité (6,4 GW), le pompage (2,5 GW) et le photovoltaïque (3,5 GW) réunis. Au même moment, en Allemagne, dont le parc est quatre fois plus développé qu’en France, la puissance déployée dépassait largement les 40 GW, permettant à Berlin de se passer temporairement d’une grande partie de ses centrales à charbon, très polluantes. L’empreinte carbone outre-Rhin est même descendue à seulement 130 grammes de CO2/kWh (soit le tiers de son niveau habituel), grâce à 65 % d’électricité décarbonée.
Rappelons que la filière éolienne est en constant progrès en France, avec un parc de 16,5 GW de puissance raccordée à la fin de 2019, dont 1,36 GW de capacités nouvelles (+9 %). De plus en plus de régions dépassent aujourd’hui le gigawatt installé : les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine ont franchi ce seuil et rejoint la Bretagne, le Centre-Val de Loire, l’Occitanie, le Grand Est et les Hauts-de-France. Ces deux dernières régions restent les plus propices et les plus dynamiques, regroupant à elles deux près de la moitié des puissances nouvelles de métropole en 2019. Le Syndicat des énergies renouvelables indique que le nombre de projets en développement totalisent un volume de 12,7 GW supplémentaires (dont 3 GW en offshore). Côté production, les éoliennes françaises ont généré 34,1 TWh d’électricité l’an passé (+21,3 %), grâce à un facteur de charge en hausse à 24,7 % de moyenne (contre 22,8 % en 2018). Le SER estime que les nouveaux modèles de machines, plus perfectionnées, seraient mieux à même de capter davantage de mouvements d’air. À noter que les tempêtes hivernales sont bien loin de mettre à mal les turbines, capables de résister et de continuer à produire avec des vitesses de vents élevées. Paradoxalement, si les éoliennes tiennent bon, cela semble être moins le cas du réseau électrique lui-même dont un certain nombre de lignes ont été endommagées lors de la tempête Ciara... De là à penser qu’il faudrait enterrer le réseau (mais pas les hélices), il n’y a qu’un pas.
G.N.
Grégoire Noble
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