50°C à l’ombre : une expérience terrifiante vécue à Batimat avec les artisans du bâtiment
J’ai toujours aimé la chaleur. J’ai toujours craint le froid. Alors, quand Jean-Pierre Laherre m‘appelle et me propose de faire une expérience climatique à Batimat dans un camion chauffé à 50 °C à l’ombre, j’étais enthousiaste. Pourtant, tout n’allait pas se passer comme prévu.
Tout était parfaitement organisé. J’avais rendez-vous devant le hall 1 de Batimat avec Lucie Amand des Filles du BTP, Stéphane Aria qui a bien voulu abandonner les rennes du stand des BAT_ART ( hashtag signifiant les ARTisans du BATiment) pendant une heure, Romain Dondelinger alias le petit plombier à vélo, Mathis Behague alias TyMat’Elec, et Baptiste alias le plombier breton.
Il avait aussi Jean-Pierre Laherre, Virginie Lindo-Martinez, directrice de Publicité chez Zepros et Arnault Disdero, rédacteur en chef de Zepros Réno et Énergie. Le lendemain, ça sera au tour de Max Att, Max Trappe, Titi Cédric et Yann Cardona, tous les 4 plaquistes, de vivre cette aventure.
@maxtrappe.777 regarde dans 25 ans ta planète si tu te bouge pas#climat #ecologie #btp #mondiale ♬ Endless Travel - Tiko Tiko
Tout s’est parfaitement déroulé. Chacun d’entre nous vivant cette expérience selon ses capacités. Les plus jeunes, Mathis, Baptiste, Lucie et Romain, ont même fait des exercices physiques : une dizaine de minutes à pédaler ou à courir sur un tapis roulant. Les moins jeunes se contentant de supporter la chaleur et de faire des exercices de concentration et d’habilité. Avec Stéphane, on a aussi profité de l’occasion pour discuter et interviewer Christian Clot.
Connaissez-vous le chercheur et explorateur Christian Clot ?
En tout cas, vous avez certainement déjà entendu parler de l’un de ses projets : l’expérience Deep Time qui a fait la une de l’actualité en 2021. Pendant 40 jours, 7 femmes et 7 hommes ont vécu sous terre, dans la grotte de Lombrives en Ariège.
Jean-Pierre Laherre avait indirectement participé à cette expérience, car « Christian avait choisi l’XPS pour protéger les ordinateurs de sa mission scientifique. » Une occasion de démontrer le potentiel et l’efficacité de ce matériau isolant.
On a eu très chaud. Comme l’a dit Stéphane Aria dans l’une de ses vidéos : « Denis a décidé de me faire suer ! » Et j’ai réussi.
Une demi-heure à 50°C à l’ombre (qui correspond à 70°C en plein soleil) avec de la sueur et des visages qui ressemblaient à de grosses framboises, mais sans réelles difficultés. Un plan sans accroc digne de l’agence tous risques.
Et pourtant…
Il est midi trente. Je pars déjeuner avec Romain. La chaleur, ça creuse l’appétit. Bien sûr, on avait aussi soif, nos corps réclamaient de la fraîcheur et des sels minéraux. Moi, j’étais ravi de passer un moment avec Romain. Histoire de parler aussi de nos familles et de notre vie en dehors du bâtiment. On a vécu un vrai moment entre amis.
Sauf que j’avais un mal fou à m’exprimer. Je cherchais mes mots. Je parlais de personnes dont j’avais oublié le nom. J’avais l’impression de faire un « Alzheimer » précoce et accéléré. Je connais un peu cette maladie, car mon père en a souffert. Ces symptômes m’étaient familiers.
En plus, je bafouillais. Bon, ça m’arrive de temps en temps quand je vis une situation stressante. Mais là, c’était pire que d’habitude. On aurait dit Darry Cowl dans ses meilleurs sketches.
Je me suis dit que j’avais besoin de décompresser et me reposer quelques minutes avant de repartir de plus belle dans les allées de Batimat avec Lucie. Ma journée était encore longue. Le temps justement de publier la vidéo avec l’interview des Filles du BTP. Heureusement, j’avais tout préparé.
J’arrive sur le stand Téléthon où Jean-Pierre Laherre m’attendait. Je m’assois, je discute un peu avec lui, mais les symptômes n’ont pas disparu. encore des bégaiements, des trous de mémoire, la sensation d’être ailleurs, d’être dans les limbes. Je sentais que quelque chose n’allait pas bien. Au début, j’ai tout simplement pensé à un manque de sommeil. Mais c’était plus profond.
Je tente tant bien que mal de reprendre mes esprits et on commence la vidéo pour parler du 1er Téléthon de la filière du bâtiment. Je pose une question à Michaël Sanrey, responsable développement partenariats chez AFM-Téléthon. Et là, je m’emmêle complètement les pinceaux. Michaël tente de garder son sérieux, mais ça ne dure qu’une seconde. Il se plie littéralement en deux. Lucie, Romain et Jean-Pierre éclatent de rire aussi. Moi, je ne comprends pas. Que s’est-il passé ? Le mieux, c’est de voir l’extrait en question.
@denisgentilestoryteller J’ai pris les pieds dans le tapis 🫣 Pourquoi ? 🧐 Réponse dans mon nouvel article demain, la veille d’Halloween, sur le site Zepros Bati 😉 Merci @Brico_deco_and_cie Romain Michael et Jean-Pierre pour ce moment inoubliable #batimat #betisier #telethon #batiment ♬ Funny - Gold-Tiger
C’est vrai, j’avais annoncé la couleur en disant que je serais à Batimat pour mettre de la joie dans notre communication. Mais cette fois-ci, c’était complètement involontaire.
Sur le stand suivant chez Valobat avec Rami Jabbour, Lucie est inquiète. Elle me l’avouera plus tard. Elle me voit étrange. Je ne réagis pas à ses remarques comme si je ne savais pas où j’étais. Heureusement, elle prend la situation en main.
Le soir, au cours du dîner, on revient sur ces moments avec Lucie, Romain, mais aussi Cindy Plumbs, Hilanie Rousseau et Paulo da Silva. Et là, pour la première fois, je me rends compte que cette expérience climatique à 50°C à l’ombre avait eu des effets secondaires sur mes comportements.
Ce n’est pas la chaleur sur le moment que j’ai très bien supportée, mais ce sont mes réactions intellectuelles ou psychiques qui s’étaient effilochées. Comme si le réseau était de mauvaise qualité et que le débit de la connexion avec mon cerveau subissait des à-coups.
Forcément, je me dis que l’augmentation probable des températures ces prochaines années pourrait provoquer les mêmes conséquences, mais à plus long terme, sur des personnes comme moi. J’ai alors trouvé un nouveau sens à ma mission dans le bâtiment. J’ai plus que jamais envie de mettre en valeur la rénovation énergétique, les énergies renouvelables, le réemploi des matériaux, le recyclage, la construction durable et toutes les initiatives des entreprises et des artisans du bâtiment qui permettront de ralentir et d’éloigner le spectre du dérèglement climatique sur nos vies.
Christian Clot n’est pas venu à Batimat par hasard, car il sait que les acteurs du bâtiment, en particulier les artisans, ont un vrai rôle à jouer dans notre bien-être du futur.
Ils sont déjà les acteurs de notre bien-être actuel, car c’est grâce à leur travail que l’on peut bien se sentir chez soi. Mais ils ont une responsabilité encore plus grande. Et c’est le message que Christian Clot a voulu leur transmettre.
« Je pense que votre travail, aussi bien en tant qu’artisan qu’influenceur, est extrêmement important pour la prise de conscience que ça peut apporter… Par exemple, il y a plein de matériaux qui n’étaient pas sur le marché avant, vous les connaissez, il faut les utiliser. Il faut expliquer aux gens la nécessité de les utiliser. Comme vous êtes aussi des influenceurs, il vous appartient de continuer de passer la parole, et surtout de partager vos émotions, car c’est ce qui va faire changer les gens. Il n’y a que l’émotion qui fait changer les choses. »
C’est ce que j’ai essayé de faire en écrivant cet article à ma façon, en tant que storyteller. Car le storytelling est un fantastique vecteur pour capter l’attention des autres, les tenir en haleine, les faire rire, même de soi, parfois leur faire peur, transmettre votre passion et votre énergie. En d’autres termes, faire passer ces fameuses émotions.
Alors, on fait quoi maintenant ?
@denisgentilestoryteller @Brico_deco_and_cie @Aria Steph @TyMat'Elec et moi sommes dans un camion chauffé à 50°C à l’ombre 🥵 et on doit resoudre ce problème, aidez-nous svp 🤝 @Max ATT Rénovation 🏚️🏠 @Maxime @Yᗩᑎᑎ_ᑕᗩᖇᗪOᑎᗩ @titi cedric #chambreclimatique #50degrees #batimat ♬ son original - Denis Gentile Storyteller