Bases-vie : l’OPPBTP mobilisé pour sensibiliser à l’hygiène sur les chantiers

Stéphane Vigliandi
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Base-vie sur chantier.

D’après la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam), 25 % des chantiers ne disposaient pas de bases-vie entretenues quotidiennement en 2022. Raison pour laquelle l’Organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP) s’associe aux acteurs du secteur en lançant une campagne nationale de sensibilisation jusqu’au 20 novembre 2023.

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Hygiène, sécurité et prévention : même combat ? Si la sécurité et la prévention doivent être l’alpha et l’oméga sur les chantiers, le respect de l’hygiène s’avère tout aussi primordial. Dans un communiqué publié ce 5 octobre, l’OPPBTP indique le déploiement d’« une large campagne de communication, de sensibilisation et d’accompagnement sur le terrain » à ce propos. Celle-ci a été lancée ce 9 octobre et se déroule jusqu’au 20 novembre prochain.

L’organisme professionnel rappelle d’ailleurs que « l’hygiène répond à des besoins élémentaires […] comprenant l’accès à une base-vie, à des installations d’hygiène, à l’eau, aux toilettes, la mise en place d’une zone dédiée aux pauses repas et la mise à disposition de vêtements de travail propres et adaptés ».

Ce sont là autant de préconisations que la crise de la Covid-19 avait mis en lumière pour que les artisans et leurs compagnons puissent « travailler dans de bonnes conditions d’hygiène [tout en se mobilisant] contre la contamination ».

Néanmoins il reste, a priori, encore beaucoup à faire. Dans une étude menée par la Cnam en 2022, « 25 % des chantiers ne disposent pas de base-vie mutualisée, raccordée ou entretenue quotidiennement » alors que les GIE temporaires commencent à se développer sur les chantiers tant en neuf qu’en rénovation.

Selon la Cnam, 70 % des chantiers de maison individuelle ne disposent pas de cabines de toilettes et 25 % ne disposent pas d’eau courante.

« Donner… l’envie et les moyens d’agir »

En préconisant les bonnes pratiques, l’OPPBTP et l’Acim-DLR (le regroupement des Acteurs de la construction industrialisée et modulaire, et de la Fédération nationale des distributeurs, loueurs et réparateurs de matériels du BTP et de la manutention) – aux côté de la Direction générale du travail (DGT) et la Cnam − entendent « préserver la santé de 1,4 million de salariés [...] en maintenant une hygiène optimale » sur sites.

Cette campagne nationale permet par ailleurs de pointer les carences en la matière. D’autant que l’OPPBTP estime que les marges de progrès sont importantes. Se laver les mains, pouvoir aller aux WC dans un lieu clos, manger des repas chauds ou encore s’abriter et disposer de l’eau courante durant les épisodes de fortes chaleurs tout comme le froid : il s’agit aussi – surtout ? − d’« une question de dignité » pour les femmes et les hommes œuvrant sur les chantiers.

La campagne nationale du 9/10 au 20/11/2023 veut « opérer un changement culturel sur le sujet de l’hygiène en faisant prendre conscience à tous les acteurs des opérations de construction des bénéfices et de leur intérêt à améliorer l’hygiène sur les chantiers ».

À chaque chantier ses solutions

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Bases-vie et besoins des entreprises.

Trois axes principaux

Le dispositif de l’OPPBTP s’articule autour de trois volets. Primo, la campagne de communication ambitionne d’« inviter [maîtres d’ouvrage, entreprises] à passer à l’action ». Avec pour leitmotiv  “Dans le BTP, l’hygiène c’est notre chantier !”. Cette action est déployée essentiellement sur les réseaux sociaux ». Autres supports : une série d’affiches basée sur les cinq fondamentaux de l’hygiène sur les chantiers.

Secundo, un dispositif d’information et de sensibilisation via un webinaire national “Hygiène pour tous, à chacun sa solution !” à destination des opérateurs, encadrants et chefs d’entreprise, animé par l’OPPBTP et les services de santé au travail.

Trois dates sont programmées : les 7, 10 et 15 novembre. Un site dédié est axé sur la pédagogie pour faire « découvrir des solutions pratiques, s’inscrire aux webinaires et accéder à une boîte à outils complète ».

Cette dernière comprend affiches et stickers fonctionnels, 40 solutions chantiers, fiches pratiques, e-learnings et le guide d’aide au choix élaboré par l’OPPBTP et l’Acim-DLR. Parmi les autres outils : un support d’intervention à destination des CSE et des réseaux de préventeurs.

Tertio, « une présence forte sur le terrain ». doit permettre d’accompagner les professionnels. Des conseillers en prévention de l’OPPBTP iront à la rencontre des entreprises « en vue d’analyser leurs besoins et engager une démarche d’accompagnement » sur plus de deux cents chantiers : diagnostic ciblé de l’état des chantiers – en particulier sur ceux de courte et moyenne durée.

Base-vie : les recommandations de l’OPPBTP, l’Acim et DLR

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Écolo • DLR promeut les toilettes sèches

Chasse au gaspi d’eau potable dans les lieux d’aisance sur les chantiers aussi ! Mi-février 2023, la fédération DLR qui représente les loueurs et distributeurs de matériel de chantier, a publié ses recommandations en matière de location de toilettes sèches mobiles (TSM). En quatorze pages, sa commission Sanitaires & Unités mobiles (SUM) détaille les éléments réglementaires, techniques, d’hygiène et d’exploitation.

Selon le SUM, « les TMS [troubles musculo-squelettiques : Ndlr] qui ne consomment pas un seul litre d’eau au cours de leur utilisation, s’inscrivent dans une logique d’économie circulaire ». Sur l’ensemble de la chaîne, elle contribuent « de façon transversale aux objectifs de développement durable de l’Agenda 2023 ». Les déchets ne sont transportés que par des loueurs certifiés “Vidangeur agréé” qui, au-delà de de 5 000 kg de fèces et d’urine à collecter et recycler, doivent recevoir le feu vert du préfet. Une couche supplémentaire pour la REP Bâtiment ?

Stéphane Vigliandi
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