Help-E, le robot porteur de charges tout-terrain

Stéphane Vigliandi
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Borobo, robot Help-E.

Développé par la start-up niçoise Borobo pour Eiffage, le robot suiveur Help-E est un porteur-tracteur d’une capacité de 80 kg. Le dispositif vise à réduire les risques de troubles musculosquelettiques (TMS) sur les chantiers. Et permettre aux compagnons de se focaliser sur des tâches plus techniques et à valeur ajoutée.

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Prévenir les chutes de plain-pied, lutter contre les pathologies lombaires, voire réduire tout risque de TMS… Lors de l’édition 2024 de l’Observatoire des tendances d’innovation dans le BTP, en janvier dernier, le véhicule de travail autonome tout-terrain de Borobo a fait l’objet d’une étude de cas.

Eiffage Infrastructures et la start-up niçoise y ont détaillé l’avancée d’une collaboration engagée en 2020. Leur tandem a abouti à la conception d’Help-E : un robot porteur de charges lourdes, autonome et tout-terrain (L : 1,10 m ; l : 70 cm ; H : 1,20 m ; poids : 110 kg) qui a été conçu pour répondre spécifiquement aux besoins des métiers de la major.

Fondé en 2019 et hébergé par l’accélérateur CEEI Nice Côte d’Azur, Borobo était à l’origine spécialisé en robotique coopérative pour redonner de l’autonomie aux personnes âgées et à mobilité réduite. La start-up précise sur son site internet que sa technologie est « multi-usages ». Et peut être « particulièrement utile dans le secteur du BTP » pour transporter des charges usuelles et pondéreuses telles que gravats, palettes, cartons, gros outillage électroportatif, etc.

Libérer l’ouvrier des contraintes

Après des centaines de tests menés par Borobo et le pôle Prévention d’Eiffage Infrastructures, plus de mille salariés ont fait des retours d’expérience sur l’utilisation d’Help-E en vue d’y apporter des améliorations techniques.

« Le but est d’éliminer les contraintes pour les collaborateurs. Pendant qu’ils ne portent pas de charges, ils effectuent des tâches plus valorisantes et techniques », argumente Vincent Besse, rattaché à la direction Prévention de la branche Infrastructures du groupe Eiffage, cité par notre confrère Nice-Matin.

Cet équipement s’adresse aux travaux de génie civil et routiers, mais également aux interventions en intérieur. Il peut transporter des charges jusqu’à 80 kg sur tout type de terrain (y compris sur des pentes jusqu’à 24 %) et tracter jusqu’à 400 kg.

Trois modes de pilotage

Le robot de Borobo s’utilise selon trois modes de fonctionnement. Il peut se piloter manuellement. En mode “suis-moi”, il accompagne le collaborateur en fonction de sa morphologie, la couleur des vêtements grâce à des caméras et de l’intelligence artificielle embarquée. En navigation autonome, il bénéficie d’une précision de géolocalisation à 5 cm.

Après d’ultimes réglages sur la cinquième version de son robot, Borobo souhaite passer rapidement à la phase d’industrialisation et de commercialisation. À l’image d’exosquelettes qu’utilisent maintenant à leur tour des entreprises générales du Bâtiment ou encore certaines enseignes de négoce dans leurs entrepôts, Help-E pourrait à terme ne pas avoir d’applications qu’auprès des seules majors du BTP. Alors à quand des cobots porteurs de charges beaux comme Borobo sur les chantiers en diffus ?

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Borobo, robot Help-E.
Stéphane Vigliandi
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