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Le mec du bâtiment qui aime écrire. Interview d’Alexei Starkov

Denis Gentile
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Alexei Starkov, le mec du bâtiment qui aime écrire sur LinkedIn

Dans ses posts, Alexei Starkov, le mec du bâtiment sur LinkedIn, raconte les coulisses du bâtiment.

Dans cette interview, il va plus loin. Alexei se confie en nous emmenant en voyage de la Sibérie à la Côte d’Azur en passant par la Côte d’Ivoire, en évoquant ses différences comme sa passion pour l’écriture et en parlant des problèmes du bâtiment sans langue de bois.

Avec son associé, Fabrice Pytelewski, Alexei a une entreprise de rénovation à Nice : Nice Travaux Rénovation. C’est tout près de chez moi. Alors, je lui ai donné rendez-vous sous le soleil de Cannes au milieu de la nature et avec vue sur les matchs de tennis du parc Montfleury.

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Le mec du bâtiment qui aime écrire

Les artisans aiment les réseaux sociaux. Plus exactement, les bons artisans du bâtiment aiment les réseaux sociaux. Mais, en général, ils préfèrent Tik Tok, Instagram et YouTube. Ils préfèrent les vidéos à l’écrit. Toi, en revanche, tu as choisi LinkedIn. Pourquoi ce choix ?

« J’aime écrire. Je suis Russe, mais j’ai toujours été bon en français. Avant mes 30 ans, j’avais même commencé à écrire mon autobiographie, car je ne voulais pas oublier les détails de ma vie de jeune adulte. J’ai même écrit un livre qui s’intitule « On a tous le droit à un corps parfait ». C’était sur l’alimentation. Écrire, c’est vraiment quelque chose qui m’attire. LinkedIn était donc le réseau parfait pour moi.

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Alexei Starkov, le mec du bâtiment qui aime écrire
Alexei Starkov, le mec du bâtiment qui aime écrire

Deuxième raison, j’aime bien lire sur les réseaux sociaux. Quand je lis quelque chose, j'apprends. Quand je regarde une vidéo, ça me divertit, mais j'apprends moins. Même si j'apprends quand même en regardant une vidéo, ça reste du divertissement. En revanche, si je lis un truc, je l'intègre bien. C’est un format qui me plaît.

Troisième raison, je voulais faire de la communication sur ma société. Depuis 3 ans, mon chiffre d’affaires reste le même et je veux briser ce plafond de verre. Je devais aller chercher une nouvelle clientèle sur d’autres canaux. C’est un ami, Arnaud Cheminant, qui m’a inspiré. Il a démarré son réseau sur LinkedIn. Aujourd’hui, il a plus de 10 000 abonnés. Il a développé un club qui regroupe des professionnels de l’immobilier, le Baron Club.

J’ai donc eu envie de prendre la parole à mon tour sur LinkedIn. »

Justement, sur LinkedIn tu te présentes avec cette phrase : « Dans la vraie vie, je construis et je rénove. Sur LinkedIn je documente ma vie d’entrepreneur ». Pourquoi est-ce que c’est si important de communiquer pour un artisan ou une entreprise du bâtiment ?

« D’abord pour gagner en visibilité.  Je me suis dit, si je trouve 10 architectes qui me donnent ne serait-ce qu’un chantier par an, cela me donnera les 10 chantiers supplémentaires que je recherche.

Je ne me contente pas d’écrire pour le plaisir, mais c’est aussi essentiel pour moi d’être impactant. J’ai demandé des conseils à des personnes comme Sandie Giacobi, une experte en marketing que tu connais bien aussi. Un autre ami, Lucas Baldinger,  m’a aidé à structurer mon profil et mes posts. Par exemple, il m’a conseillé de développer des posts autour d’une seule idée. J’avais tendance à mettre trop de matière. »

Le mec du bâtiment sur LinkedIn

Tu es « le mec du bâtiment » sur LinkedIn et cela permet de te différencier par rapport aux autres. Et ça marche, puisque je t’ai remarqué et j’ai eu envie de faire ton interview. Mais est-ce que tu as eu plus de contacts avec les architectes depuis que tu as commencé à poster régulièrement (Alexei publie 3 posts par semaine) ?

« J'ai eu une première collaboration avec un architecte. J'en ai eu deux autres qui ont pris contact avec moi. On a chiffré. Pour l'instant, ce n'est pas signé, donc on ne peut pas mettre ça dans le chiffre d’affaires.

En revanche,  le réseau grandit plus vite. La visibilité est vraiment plus importante. » 

Quel est le principal avantage de LinkedIn ?

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LinkedIn me permet de sortir de ma procrastination !
LinkedIn me permet de sortir de ma procrastination !

« Ça me permet de sortir de ma propre procrastination ! Comme j’écris et j’annonce des choses dans mes posts, je suis obligé d’aller de l’avant.

Par exemple, je vais lancer dès la rentrée un super outil : le calculateur de travaux en ligne. Je l’ai déjà expérimenté chez des clients. Nous avons simulé ses travaux en moins de 5 minutes. Le client a rapidement signé le devis. C’est super efficace. En communiquant sur cette application, ça m’oblige à avancer sur ce projet important.  »

Quel est le principal inconvénient de LinkedIn ?

« La visibilité ! (rires) Je reçois des demandes de clients pour des rénovations sur Paris, 3 maisons et un appartement récemment. Ils me suivent sur LinkedIn et ils cherchaient une entreprise sérieuse pour faire les travaux. Mais Paris, c’est vraiment trop loin de Nice. »

Quel est le conseil que tu donnerais à un artisan qui veut percer sur LinkedIn ?

« Il doit avoir de la patience. C’est un travail sur le long terme. »

Quels sont les artisans que tu aimes suivre sur LinkedIn et sur les autres réseaux sociaux ?

« J’aime beaucoup Stéphane Aria, Laurent Aubel, mais aussi Rudin le carreleur qui travaille dans notre région et Grégory Valency qui est en train de lancer l’application « kelkun ». Je voudrais aussi citer, même s’ils ne sont pas des artisans mais ils travaillent dans le bâtiment, Cédric Prats et Jean-Bernard Melet d’Eldo. »

Ce sont des amis de Tokster que l’on connaît bien. J’en profite pour vous conseiller de visionner l’interview sur YouTube d’Alexei par Jean-Bernard Melet. 

Le mec du bâtiment sur la Côte d’Azur

J’habite dans les Alpes-Maritimes depuis pratiquement 20 ans. J’ai déménagé, car j’ai fait construire une maison. C’était un rêve de gamin, car je venais souvent sur la Côte d’Azur avec mes parents pendant les vacances scolaires. Je me disais qu’un jour je viendrais vivre ici. Mais cette maison est venue gâcher mon rêve. Des mecs du bâtiment ont gâché mon rêve ! Malheureusement, les artisans et les entreprises du bâtiment sur la Côte d’Azur ont une très mauvaise réputation. Est-ce que toi tu es conscient de cela ?    

« Oh oui ! J’en suis conscient, car je récupère beaucoup de chantiers de clients déçus. Hier, j’ai rencontré une personne qui s’occupe de prêts immobiliers. Quand elle accorde des prêts pour la construction d’une maison ou une rénovation, elle prévient ses clients en leur disant : « Êtes-vous prêts ? Car vous devez savoir que 2 couples sur 4 divorcent parce que les travaux ne se passent pas comme prévu ! » Par exemple des travaux commencés et jamais terminés, des fenêtres jamais livrées et des artisans qui se volatilisent.

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Nice Rénovation Travaux, l'équipe au complet avec Alexei
Nice Rénovation Travaux, l'équipe au complet avec Alexei

Heureusement, tous les artisans ne sont pas comme ça. Sauf que les meilleurs artisans sont souvent submergés de travail.

Pour une entreprise comme la mienne, le recrutement est fondamental. Je sais que je peux compter sur mes 14 employés qui interviennent dans tous les corps d’état. Je n’ai pas besoin de sous-traiter les travaux. On s’occupe de la rénovation de A à Z. »

Je vais compléter ta liste des mauvaises pratiques qui sont courantes ici : chantiers sales et en désordre, non-respect des délais, finitions bâclées, insultes et menaces aux clients, pièges tendus dans les contrats sous prétexte de payer moins cher, critiques gratuites envers ses collègues,  malfaçons comme des murs qui devraient être construits avec des parpaings à bancher, mais qui sont posés simplement sans armatures  métalliques ni béton, défaut de conseil, méconnaissance totale sur les nouveaux produits et les solutions en matière de rénovation énergétique, etc.

« Il se passe des choses inconcevables. J’ai été appelé sur un chantier dernièrement par des particuliers désespérés. Comme les fenêtres n’avaient pas encore été livrées, les artisans ont continué à faire des travaux à l’intérieur de la villa. Ils ont même posé le parquet ! Le chantier n’était ni hors d’eau ni hors d’air, résultat le parquet va prendre l’humidité et va gondoler.

Le client raisonne trop souvent comme s’il allait prendre un billet d’avion. Il compare les prix et choisit le vol le moins cher. Ce vol pas cher fera le job, car il t’amènera d’un point A à un point B. Mais dans le bâtiment, ça ne marche pas comme ça. L’artisan pas cher ne t’amènera jamais à destination sans encombre. » 

Le bâtiment, c’est devenu open bar !

Pourquoi en arrive-t-on là ? C’est quoi le problème ?

« Le problème, c’est qu’en France, dans le bâtiment tu peux travailler sans rien ni diplôme ni compétence. Tu es cuistot et demain tu peux te convertir dans le bâtiment. On laisse des personnes toucher une truelle ou un marteau sans rien leur demander. Ils ne savent rien, lls ne savent pas, par exemple, ce que c’est que le multicouche et souvent, ils ne savent même pas parler français !

Il faudrait que n’importe quel peintre soit bien inscrit à la chambre des métiers et qu’on puisse vérifier ses compétences. Auto-entrepreneur, c’est bien, mais pas dans le bâtiment. Il y a des plombiers qui n’ont pas un statut de plombier, mais d’auto-entrepreneur. Même chose avec les maçons, les plaquistes, etc. 

S’il n’y a aucun contrôle, n’importe qui peut travailler dans le bâtiment, c’est open bar ! »

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Des finitions impeccables, Nice Rénovation Travaux
Des finitions impeccables, une image rare dans la région

Pour moi, te rencontrer et faire cette interview, c’est une partie de ma revanche. Je ne vais pas me venger en dénonçant les mauvais artisans, mais en mettant en avant ceux qui travaillent dans les règles de l'art et qui ont le souci du client. 

Depuis 7 ans avec Tokster sur Zepros, on veut vous mettre en valeur. Mais comment fait-on pour choisir les bons artisans ?

« Un bon artisan, c’est d’abord quelqu’un qui aime le bâtiment. Le reste coule de source.

Comment reconnaître un bon artisan ? C’est simple, il y a des signes qui ne trompent pas : je reconnais un bon artisan quand il arrive à l’heure et quand son camion est propre et bien ordonné.

Quand j’embauche quelqu’un, je m’attache surtout au côté humain. Si je vois qu’il est proactif et qu’il s’implique dans ce qu’il fait, alors je peux lui confier un marteau ou un tournevis

En revanche, j’ai vu un jeune, qu’on avait pris en contrat d’apprentissage, qui tapait avec un marteau comme un bourrin et avec nonchalance. Je l’ai regardé dans les yeux, j’ai compris qu’il n’avait pas dormi, alors je l’ai arrêté immédiatement et je l’ai renvoyé chez lui une semaine pour qu’il réfléchisse à ce qu’il veut vraiment faire. Le centre de formation m’a rappelé en me demandant ce qu’il avait fait. Je leur ai dit que s’il avait continué, il se serait blessé. Cette histoire a fait tout un pataquès.  La sécurité sur un chantier, c’est essentiel. On ne rigole pas avec ça. Le gars est revenu, mais son attitude n’a pas vraiment changé et il n’est pas allé au bout de son alternance.

Si je vois un gars qui est ponctuel, attentif et ordonné, même s’il  ne maîtrise pas encore le métier, je me dis qu’il peut apprendre avec moi et mon équipe. Ça vaut le coup d’investir, plutôt que perdre son temps avec un mec qui n’a pas envie. »

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Chantier propre Alexei Starkov
Un chantier propre et ordonné

Sécurité, implication passion, mais aussi propreté. Tout ça, c’est important pour toi.

« Oui, encore un détail à mettre en avant sur la propreté d’un chantier. Avant de commencer les travaux, on va poser une bâche pour protéger le sol, c’est quelque chose de résistant, contrairement à un polyane qui va se déchirer à la première occasion. »

Quel est ton plus beau chantier sur la Côte d’Azur ? Raconte-nous.

« Mon plus beau chantier, c’est avant tout ma plus belle rencontre humaine.  J'ai adoré quand j'ai pu rendre service à des gens qui m'ont fait confiance.

Ils avaient vendu leur appartement pour acheter une maison, car ils attendaient un heureux événement et qu’ils avaient donc besoin de plus d’espace. Il fallait absolument tenir les délais. On avait 4 mois et pas un jour de plus pour terminer les travaux : la trémie d’escalier, tous les sols, la transformation du garage en habitation, etc. On a même terminé plus vite que prévu. Ils étaient ravis.

Mon plus beau chantier, je ne le juge pas par la couleur de la peinture, le prix du carrelage qu’on a posé ou la piscine avec vue mer, mais c’est lorsqu’on a répondu à un besoin de vie et que c’est une réussite. »

De la Sibérie à la Côte d’Ivoire

Qui es-tu ? D’où viens-tu ?

« Je suis né en Sibérie, mais dès l’âge de 12 ans, j’ai vécu en Côte d’Ivoire. J’ai étudié dans une école française à Abidjan. »

Passer du froid sibérien au climat chaud et humide de la Côte d’Ivoire, c’est une sacrée transition, non ?

« C’était facile, car on étais partis en juin, c’était l’été en Sibérie. Il faisait déjà 35°C ! »

35°C en Sibérie, mais ne fait-il pas toujours froid en Sibérie (rires) ?

« C’est simple, de juin jusqu’au 20 août, c’est l’été. Les 10 derniers jours d’août, c’est l’automne. Il pleut et les températures chutent. Dès le 1er septembre, il neige et c’est l’hiver. Le printemps, c’est en mai. Les derniers flocons tombent et la neige commence à fondre. »

Est-ce que le froid sibérien a forgé ton caractère ?

«  Oui, il y a peut-être un trait de caractère que j’ai hérité de mes origines. C’est la gnac, car quand il fait froid, on n’est pas ramolli ! »

Qu’est-ce qui a changé quand tu as commencé à vivre en Côte d’Ivoire ?

« En Russie, j’étais assez mauvais à l’école. Étudier ne m’intéressait pas. J’étais plutôt manuel, je me souviens que je bricolais mon vélo.

Quand je suis arrivé au collège à Abidjan, tout a changé, j’étais complètement déraciné, je n’avais plus mes copains. Et là, apprendre la langue française m’a passionné. Dès les premiers mois, j’étais déjà meilleur en dictée en français que je ne l’étais en russe. »

Est-ce que tu peux me raconter quelque chose de ton histoire qui fait que tu es là aujourd’hui ?

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Alexei Starkov à 15 ans à Abidjan
Alexei Starkov à 15 ans à Abidjan

« C’est le bâtiment qui m’a appelé, c’est lui qui m’a choisi. 

Mon père avait acheté un ancien domaine en Côte d’Ivoire avec des bâtiments à l’abandon et envahis par les plantes. Il a fallu tout déblayer, désherber et réhabiliter les 16 bungalows. On a quand même pu récupérer les ossatures, refaire un peu de maçonnerie et redonner vie à ce lieu.

J’ai commencé à faire ça quand j’avais 15 ans et c’est pour ça que je travaille dans le bâtiment aujourd’hui. »

Si tu étais un outil qui correspond à ta personnalité et que tu aimes utiliser sur les chantiers, tu serais…

« Si j’étais un outil, je serais un multi-tool Milwaukee. C’est très pratique. Tu peux t’en servir pour faire des coupes au ras du sol ou dans les angles, pour poncer, etc. Il suffit de changer la lame en fonction du type de travaux. » 

De l’ancien et des anciens

Si tu étais un matériau ?

«  Si j’étais un matériau, je serais du bois. J’adore le bois. C’est un matériau qui se travaille bien et qui traverse les époques. »

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Alexei Starkov avec Denis Gentile au Parc Montfleury à Cannes
Alexei Starkov avec Denis Gentile au Parc Montfleury à Cannes

L’interview est terminée Alexei et si on allait boire un café pour parler d’autres choses. De quoi pourrait-on discuter ?

« Je peux parler de tout, je m’adapte à mon interlocuteur. Comme on est dans un centre sportif avec des courts de tennis, je pourrais te raconter que dans la propriété de mon père en Côte d’Ivoire, j’ai construit un terrain de tennis. J’avais coulé tout le béton. 

Ce sont de bons souvenirs. »

Je connais une artisane, Lucie Amand, qui a aussi construit un terrain de tennis. Est-ce que tu aimes le tennis ?

« J’aime bien jouer au tennis, car je trouve que ça entretient bien le cardio. Je vais de temps en temps à Valberg, une station de montage dans les Alpes du Sud. L’air est plus frais, c’est agréable. Là-bas, je joue au tennis avec ma femme.

Sinon, j’aime bien aussi la moto pour aller faire des balades dans l’arrière-pays niçois. Je n’y vais pas assez à mon goût. »

Comme tu aimes écrire, je me demandais ce que tu aimais  lire en dehors des réseaux sociaux ?

« Je préfère lire des livres qui m’apprennent quelque chose dans un domaine ou sur des techniques.  Par exemple, j’ai lu un livre sur comment fabriquer un escalier sur voûte sarrasine. Je trouve ça magnifique. C’est une technique de construction ancestrale. On en trouve beaucoup dans les anciens bâtiments à Paris. Quand tu les regardes, tu te demandes, mais comment ça tient ? C’est fascinant. Et là aussi, c’est une technique qui traverse les époques. »

On sent que tu es curieux et que tu aimes apprendre en t’interrogeant sur le passé.

« Oui, j’aime les vieilles bâtisses. J’aime regarder un beau plafond en me demandant, mais combien de temps les artisans ont-ils passé à le réaliser ?

J’adore surtout discuter avec les personnes âgées. J’adore ça. Tu apprends énormément en les écoutant. Ils te racontent l’époque qu’ils ont vécue et que toi bien sûr tu n’as pas connue. Je me souviens d’un client qui me disait que dans les années 80 les taux d’emprunt étaient de 12 ou 15 % alors que de nos jours on se plaint quand ces taux montent à 4 %.

Je trouve que ces personnes sont des librairies vivantes »

Ce n’est pas étonnant de ta part, car tu as grandi en Afrique où le respect des anciens est un aspect important de leur civilisation. Comme dans ce proverbe : « L'homme jeune marche plus vite que l'ancien. Mais l'ancien connaît la route. » 

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La même façon de croiser les bras que mon oncle qui était maçon
La même façon de croiser les bras que mon oncle qui était maçon

Tu me rappelles quelqu’un que je connais bien et que j’admire. C’est mon oncle. Lui aussi vient d’un autre pays, l’Italie. Et comme toi, il a voyagé et vécu dans d’autres pays comme le Liban. Il a 83 ans et il était maçon. Il l’est encore un peu, mais pour le plaisir de faire quelque chose de ses mains. C’est une librairie vivante. Il se souvient de tout ce qu’il a vécu et de tout ce que la vie lui a appris. Comme lorsqu’il travaillait dans le Liban en guerre des années 80. Il a une culture énorme et c’est à chaque fois un enrichissement de l’écouter sur les sujets les plus improbables.

Il te ressemble aussi, car il a la même façon que toi de croiser ses bras musclés. 

Daprès toi Alexei, c’est la musculation qui fait ça ou c’est le métier ?

« Je pense que c’est le métier qu’on fait. »

Merci Alexei, on conseille à tous les lecteurs de cet article sur Zepros Bati de lire et réagir à tes posts sur LinkedIn !

Denis Gentile
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