Monaco garde la tête froide grâce à ses pieds dans l’eau

Grégoire Noble
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[Zepros Energie] À Monte-Carlo, la Méditerranée joue l'agent tempérant : avec une température stable toute l'année, l'eau de mer permet de rafraîchir les immeubles en été, et de les tiédir en hiver. Les installations de thalassothermie y sont de plus en plus nombreuses et performantes.

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La principauté de Monaco est un territoire plein de défis, par sa densité, son prix au m² et ses contraintes topographiques. Le Rocher est en effet coincé entre mer et montagne, adossé au relief et face à la Méditerranée. De ces conditions, les ingénieurs ont fait une force, dès 1963, en installant une première pompe à chaleur sur eau de mer pour réchauffer le stade nautique Rainier III (à gauche sur la photo). Depuis, de nombreuses installations de thalassothermie ont été réalisées, et plus de 80 PAC sur eau de mer tournent aujourd’hui sur tout le rivage monégasque. Elles alimentent en calories le centre des congrès Grimaldi Forum, le Musée océanographique et les établissements de la (bien nommée) Société des Bains de Mer.

Afin de limiter davantage son empreinte carbone, le gouvernement princier a décidé d’interdire la consommation d’énergies fossiles pour le chauffage comme le fioul, dès 2022. L’alternative verte (ou « bleue ») consiste à raccorder les immeubles aux boucles thalassothermiques en développement dans les quartiers du Larvotto (plages) et de la Condamine (port). L’eau de mer, prélevée à une profondeur où sa température est constante à 14 °C, permet de réchauffer en hiver et de rafraîchir en été les constructions qui y sont reliées, avec des émissions de gaz à effet de serre réduites de 80 %. La responsable Finance & Innovation au sein de la Missions pour la Transition énergétique monégasque Virginie Haché-Vincenot, explique dans les colonnes de Monaco Tribune : « La thalassothermie est bien plus efficace pour se chauffer que de simples radiateurs électriques (…) Le système reste également sans incidence sur le milieu marin, où l’eau est pompée puis rejetée, et comporte beaucoup moins de risques associés que la géothermie qui nécessite des travaux de forages ». La Principauté aura raccordé tous les immeubles prévus en 2023, diminuant de 7 % son bilan carbone. Un exemple que semble suivre Marseille (réseau Massileo).

G.N.

Grégoire Noble
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