Cité scolaire de Sartrouville : du bois à tous les étages

Les bâtiments d’éducation comptent parmi les plus ambitieux en termes de limitation de l’empreinte carbone et de qualité environnementale. La santé des futures générations et leur éveil à la préservation des espaces naturels amène un grand soin du détail dans leur conception. Et c’est bien le cas pour la future cité scolaire de Sartrouville (Yvelines) où c’est un ensemble de bâtiments utilisant la ressource bois de multiples manières, qui accueilleront 1 200 élèves dès la rentrée 2025. Un énorme projet qui mêle école maternelle, élémentaire, collège, avec des locaux partagés comme la cantine, le gymnase et un amphithéâtre.

Les toitures seront végétalisées sur 7 550 m², les eaux de pluie seront captées et stockées dans des bassins souterrains de façon à ne rien déverser dans le réseau des égouts, les énergies renouvelables fourniront ¼ des consommations électriques, le chauffage et l’eau chaude sanitaire seront produits par une chaufferie biomasse de 2 MW (alimentée en copeaux de bois) et, encore plus crucial, les bâtiments atteindront les exigences E+C- avec le niveau E3C1 en plus du label Biosourcé (42 kg/m²). Ceci grâce à l’usage extensif de béton de bois, de charpente bois (pour le gymnase) et de menuiseries bois-aluminium dans toutes les constructions.

Ce béton de bois Spurgin CS2, utilisé de façon extensive sur 7 000 m² de façades, « dans les limites de l’Atex pour l’épaisseur et les hauteurs », expliquent les intervenants du chantier. Le matériau, non étanche, nécessite de ce fait l’application d’un enduit projeté et une attention particulière au niveau des interfaces et de la gestion des eaux de ruissellement. Le granulat de bois est un coproduit (et non un déchet) provenant des éclaircissements et des opérations de trituration. Il est incorporé dans un CEM II/B pour obtenir le matériau de façade. Spurgin explique : « Le mur CS2 existe en 24 ou 30 cm d’épaisseur. Il peut monter en R+3 ou constituer alternativement les trois derniers étages d’une construction plus haute. Sa résistance mécanique est équivalente à celle de l’aggloméré, de 4 MPa. Le matériau ne bouge pas dans le temps, résiste aux variations de température, évite la condensation et le dessèchement tout en assurant un déphasage thermique de 17 heures. Il résiste au feu, aux insectes xylophages et aux champignons. Son bilan carbone est excellent puisqu’il capte et retient 17 kg CO₂/m² en 30 cm d’épaisseur ». En dehors de ces murs, les planchers sont réalisés en dalles alvéolaires, tandis que les escaliers intérieurs sont confectionnés en béton bas carbone Hoffmann Green.

Côté conception, les architectes ont évidemment opté pour du bioclimatique, en mettant l’accent à la fois sur « l’héliotropisme » (orientation par rapport au soleil) mais également sur la protection des petits occupants face aux vents dominants (sud-sud-ouest) et d’atténuation acoustique à l’échelle de l’îlot urbain, pour épargner les riverains des cris des bambins en récréation. Enfin côté systèmes électriques, une production locale sera assurée par du solaire en toiture (autoconsommation et revente du surplus). Pour assurer la qualité de l’air intérieur, une CTA double-flux à haut rendement sera installée, tandis que l’amphithéâtre bénéficiera d’une CTA thermodynamique indépendante avec des modules adiabatiques indirects pour assurer le confort d’été, en humidifiant l’air repris. Le tout sera piloté par une GTB qui optimisera la performance des installations.