RGreen Concept : « le “Yuka des EPI » ?

Stéphane Vigliandi
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Déployée depuis début 2020 dans son réseau RG Safety, la démarche du Groupe RG ambitionne de fournir aux professionnels des informations objectives pour les aider à choisir et acheter dans une logique plus éco-responsable.

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À l’origine du projet lancé dès la fin 2018, il y a un constat. « Hormis les labellisations du type Fair Wear, Oeko Tex ou Ecolabel entre autres, l’univers des EPI [équipements de protection individuelle] ne dispose actuellement d’aucun véritable système de “notation RSE” des produits. Pourtant les enjeux de la RSE font partie de nos fondamentaux depuis de nombreuses années. À travers RGreen Concept, il s’agissait de traduire ces enjeux pour pouvoir évaluer les EPI les plus vertueux », rappelle Anthony Rochette.

Directeur des opérations au sein du Groupe RG, il a piloté ce dossier avec Michaël Visinali, le directeur adjoint aux grands comptes. Au total, plus d’un an passé à « traduire les demandes du terrain sur les enjeux de la RSE » avec des contacts réguliers auprès d’organisations professionnelles comme l’OPPBTP. Un panel de clients a même été consulté pour apporter quelques correctifs avant de valider RGreen Concept.

Concrètement, « il s’agit de donner de la visibilité “verte” et éco-responsable sur l’ensemble de notre plan de vente et tous nos fournisseurs quels qu’ils soient, souligne Anthony Rochette. Notre philosophie ? Que chaque utilisateur professionnel puisse choisir ses EPI en connaissance de cause et en toute bonne foi. »

Le concept a été officiellement dévoilé courant février. Initialement, l’ensemble de la base articles (soit environ 70 000 références) devait être identifiée et scorée fin mars 2020. En raison de la pandémie de Covid-19, cette étape devrait être achevée d’ici à fin avril ou tout début mai.

Des gants de protection aux casques de chantier, en passant par les lunettes… : pour chacun des quatre critères (voir encadré "Quatre critères objectifs", ci-dessous), les EPI sont notés de 1 à 4 planètes. Un repère jugé « simple et visuel » selon le distributeur.

EN PHOTO • Anthony Rochette, directeur des opérations au sein du Groupe RG.

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EN PHOTO • Quatre exemples d’EPI référencés chez RG Safety et évalués en termes de RSE avec le système visuel de notation de 0 à 4 Planètes, en vert. (Photo : © Groupe RG)

Un vrai défi en amont

Pour chaque item, les fournisseurs doivent, en quelque sorte, montrer patte blanche. « Pour établir le scoring, les marques doivent fournir une pièce justificative pour tous les items RGreen Concept. Il n’était pas question de s’appuyer sur du déclaratif. Ce point est essentiel. C’est “la” clé de voûte pour que notre dispositif soit viable et fiable sur le long terme », argumente le manager.

Comment ça marche ? Pour tous les critères, RG effectue lui-même des audits sur l’ensemble des points passés au crible. Avec un bémol : « Le critère lié au taux d’emploi des matières et produits recyclés peut s’avérer parfois complexe à établir. Par exemple, dans le cas de chaussures de sécurité, il y a souvent plus d’une quarantaine de composants au total. C’est un réel défi que nous nous sommes lancés, mais il est réalisable et… réaliste », convient Anthony Rochette.

De là à en faire « un référentiel sur le marché » ? « Pourquoi pas ! D’autant que nous ne sommes pas partis de zéro pour bâtir RGreen Concept, poursuit-le manager. Le groupe s’est appuyé sur sa politique RSE, mais aussi sur les fondamentaux du Global Compact des Nations Unies. » Depuis 2007, le multispécialiste en EPI adhère en effet au Pacte mondial de l’ONU via le Global Compact France*.

* Présidé par Jean-Pascal Tricoire (PDG de Schneider Electric), le Global Compact France est une association qui rassemble environ 1 300 entreprises de toute taille (près de 45 % de PME) et engagées dans le développement durable

Le “Yuka des EPI”

Actuellement, « près de 90 % des produits référencés ont déjà obtenu la note ”1 Planète“, car la grande majorité de nos fournisseurs partenaires sont eux-mêmes engagés dans une logique de RSE. Sur les autres critères, nous allons avancer au fil de l’eau. Actuellement, ce sont une quarantaine de marques au catalogue général [à date] qui ont intégré le mécanisme RGreen Concept. Il est envisagé de faire aussi rentrer dans cette boucle vertueuse nos activités de sérigraphie et de broderie », détaille Anthony Rochette.

Pour ne pas amputer son offre commerciale, le distributeur conserve néanmoins les références notées ”O Planète“. Pas de déréférencement en prévision, a priori ! « Même s’ils ne cochent pas aujourd’hui une ou plusieurs cases du RGreen Concept, ces équipements protègent quoi qu’il en soit les hommes et les femmes au travail : c’est le B.A.-BA de nos métiers », concède le directeur des opérations.

Avant de préciser que « le concept de scoring ne vise pas à imposer aux acheteurs et utilisateurs un type de produits en particulier. Le but est de fournir une information la plus objective possible en termes d’éco-conception et d’éco-responsabilité de notre offre ».

Si quelques rares fabricants auraient – pour l’instant – été réticents à entrer dans RGreen Concept, « la démarche éveille sans doute encore un peu plus les consciences sur nos actes d’achat et la manière dont nous consommons.

C’est un peu aux EPI, ce que Yuka et le Nutriscore sont au secteur alimentaire », estime Anthony Rochette. Dès 2021, l’enseigne sœur EPI Center pourrait d’ailleurs bénéficier d’une adaptation de RGreen Concept qui se définit comme « une mécanique partagée et partageable », selon le Groupe RG. Et d’ores et déjà le distributeur évoque d’autres étapes en préparation.

D’ici à trois ans, les critères d’évaluation devraient devenir encore plus sélectifs. Dans le viseur d’Anthony Rochette : « Aboutir à une éco-classification qui ait vraiment du sens ! »

FOCUS • Face à la crise du Covid-19

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Dès le début de la crise sanitaire, le multispécialiste en EPI (RG Safety et EPI Center) avait déployé un plan global pour poursuivre son activité et, notamment, répondre aux besoins des OIV (opérateurs d’importance vitale) en EPI respiratoires.

Sur les fonctions support, environ 15 % des collaborateurs sont en télétravail. En revanche, sur le pôle logistique, les équipes d’astreinte sont sur le pied de guerre pour approvisionner en toute sécurité les 20 sites français RG Safety et les 66 agences EPI Center.

Sur un marché des masques FFP2 à saturation, le distributeur s’est très vite déporté sur des solutions alternatives du type FFP3 et demi-masques. Comme d’autres acteurs des EPI, il a aussi proposé sa solution alternative : l’intégration de visières en polycarbonate sur les casques de chantier.

EN PHOTO • Dans sa nouvelle plateforme logistique , près de Reims, le Groupe RG assure les approvisionnements de ses grands comptes et des entreprises en compte depuis le début du confinement, mais dans le strict respect des gestes "barrières".

Stéphane Vigliandi
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