Kiloutou vise (lui aussi) la neutralité carbone pour 2050

Stéphane Vigliandi
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EN PHOTODepuis 2010, le groupe Kiloutou réalise déjà le bilan carbone de ses matériels de location pour informer et sensibiliser les clients sur les émissions des équipements utilisés. Il vient d'annoncer appuyer sur l'accélérateur pour réformer son parc de machines et sa flotte interne au fil de l'eau.

[Zepros Négoce] À son tour, le n°3 européen de la location de matériels de chantier entend « accélérer sa transformation environnementale » pour répondre aux enjeux de la loi Énergie-Climat de 2019. Première étape : baisser de 40 % ses émissions de CO2 directes et indirectes d’ici dix ans.

Après les majors du BTP, des industriels des matériaux de construction et certaines enseignes du négoce Bâtiment, les professionnels de la location dévoilent leur feuille de route visant à réduire l'empreinte carbone de leurs activités. Après Loxam et son offre “bas carbone Loxgreen”, le concurrent Kiloutou a annoncé la semaine dernière qu’il « accélère sa transformation environnementale ». Engagé dans une démarche RSE depuis 2014, le groupe affiche ses objectifs : réduire de 40 % ses émissions directes de CO2 d’ici à 2030 comparées à 2018 tant sur le périmètre d’activité directe du groupe (flotte, matériels, transports, agences) qu’indirecte. Dans son viseur ? « Atteindre la neutralité carbone en 2050 » comme l’impose la loi Énergie-Climat promulguée en novembre 2019. D’après une étude collective de juin 2019 menée par SGS Search, Climate Neutral Group et CE Delft, la location de matériels de chantier « peut conduire à des réductions significatives [des émissions de GES et de CO2] de l’ordre de 30 % et parfois de plus de 50 % ».

Afin de frapper fort, le loueur va notamment accélérer le renouvellement de sa flotte de poids lourds pour livrer le matériel sur les chantiers. Actuellement, son parc recense 27 PL roulant au gaz naturel liquéfié (GNL) ou comprimé (GNC). À l’image d’autres acteurs du BTP, Kiloutou ambitionne également de développer la mobilité “propre” pour la livraison du dernier kilomètre en ce qui concerne les seuls petits matériels. À Marseille, il a d'ailleurs engagé une phase pilote pour expérimenter l'exploitation de vélos et remorques motorisés électriques. En complément, il dispose d'ores et déjà de 23 fourgons GNC pour livrer ce type d'équipements sur les chantiers. En termes d’offre à la location, la priorité, là aussi, est donnée aux matériels à énergie alternative (hybride, bi-énergie, électrique, réglementation Stage V en vigueur dès 2021). « En France, 37 % du parc matériel de terrassement et d’élévation proposé par Kiloutou fonctionne dès aujourd’hui avec des énergies plus responsables », souligne le groupe dans un communiqué. Autre levier ? Le déploiement prévu d’une gamme rassemblant plus de 3 000 matériels alternatifs en France pour « aider les acteurs du BTP dans leur politique “bas carbone” » et les accompagner à la mise en place d’éco-chantiers comme l’impose la future RE 2020 dont l’entrée en vigueur devrait être reportée de l’été 2021 à début 2022. Pour mener à bien cette stratégie, Olivier Colleau qui préside le groupe Kiloutou, « va rencontrer les parties prenantes naturelles de l’entreprise (salariés, clients, fournisseurs, fédérations professionnelles, donneurs d’ordre), mais aussi des experts (chefs d’entreprise, État, élus locaux, ONG, scientifiques, chercheurs...) », précise-t-il. Ces échanges doivent permettre de définir des objectifs mesurés via de nouveaux indicateurs d’impact sur les activités directes et indirectes du loueur. S. V.

RAPPEL • Stratégie nationale bas carbone

Du 20 janvier au 19 février 2021, le gouvernement met en consultation publique la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Il s’agit des deux principaux outils pour piloter la politique énergétique et climatique de la France qui ambitionne la neutralité carbone de l’économie du pays à l’horizon 2050. Ces deux feuilles de route doivent encore être adoptées par décrets. Sur le volet Bâtiment, la future RE 2020 fait actuellement l'objet de vives discussions entre les professionnels et le gouvernement.

Stéphane Vigliandi
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