Activité et emploi : les artisans du Bâtiment font mieux que résister
La complexité de la situation que nous vivons depuis maintenant presque un an n’a pas entièrement entamé le moral des artisans du Bâtiment. Chiffres à l'appui, la Capeb dresse un bilan 2020 supérieur aux attentes et mise sur un retour à la croissance en 2021, sous certaines conditions toutefois.
Le bilan de l’année 2020 démontre « l’agilité des petites entreprises qui ont su rebondir » se réjouit Jean-Christophe Repon, le président de la Capeb lors de la présentation des chiffres d’activités. Avec une croissance de +1,5 % sur le 4ème trimestre, l’année se solde finalement par un recul global de 9% pour les artisans : -8,5% en construction neuve et -9,1% en rénovation. Les effets du Plan de relance ne sont pas encore directs, toutefois, estime le président, les mesures mises en place ont sans doute contribué à restaurer une certaine confiance chez les particuliers pour lancer des projets mais aussi pour laisser leurs portes ouvertes aux chantiers lors du deuxième confinement.
De +5 à +6 % en 2021, si….
Les artisans ont donc réalisé, sur une année « chaotique » des résultats supérieurs aux attentes et ont même réussi à faire mieux que maintenir les emplois : la Capeb évalue ainsi à 15 000 le nombre de postes créés l’an passé. Pour 2021, l’exercice de prévision est particulièrement périlleux. La confédération se hasarde à avancer une progression à + 5 ou +6%, ce qui signifierait un retour au niveau de 2017. Pour accompagner ces chiffres et afin de mieux cerner le moral des troupes, la Capeb a effectué fin décembre une rapide étude d’opinions de laquelle il ressort qu’à 52 %, les artisans s’attendent à une stabilité de l’activité. Dans les faits, mais toujours sur du déclaratif, début janvier, les carnets de commandes se situaient à 72 jours, comme en octobre.
Pour la Capeb, la question étant maintenant de savoir si ce plateau sera ascendant dans les prochains mois. Pour Jean-Christophe Repon, nouvelle vague de virus mises à part, plusieurs actions viendront influencer les courbes à la hausse en favorisant l’activité de entreprises artisanales : « simplification des dispositifs des CEE et mise en place sur le territoire des facilitateurs pour accompagner les entreprises au quotidien dans leurs demandes de qualifications RGE et de certificats d’économie d’énergie ». Parallèlement, les effets du lancement de Ma PrimeRenov’ devraient se faire sentir au 1er trimestre. Mi-décembre l’Anah recensait 170 000 dossiers de demandes.
Sur le terrain de la rénovation toujours, Jean-Christophe Repon salue les premiers pas vers un allègement des procédures de qualification RGE , avec le lancement de l’expérimentation sur 2 ans du RGE-Chantiers. Quant à la construction neuve, elle sera sans doute marquée par les orientations qui seront données au dossier RE2020. Mais le président de la Capeb ne se fait guère d’illusions. « Nous avons très peu été associés, ni même entendus sur l’élaboration de la RE2020 jusque-là. Et sur les amendements que nous avons déposés avec cinq autres syndicats professionnels, nous n’avons pas reçus de signes favorables », déplore le président (Lire notre article ). Le Conseil Supérieur de la Construction doit rendre son avis le 26 janvier prochain.
(Marie-Laure Barriera)