Deux nouveaux éco-organismes se positionnent sur les déchets du bâtiment

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] Après Valobat et Valdelia, deux éco-organismes supplémentaires ont fait part de leur intention de participer à la filière REP des « produits et matériaux de la construction ». Il s’agit d’Ecominero, focalisé sur les déchets inertes des matières minérales (béton, pierre, enrobé), et d’Eco-mobilier, un acteur déjà présent sur l’aménagement intérieur. Détails.

Et de quatre ! Dans le cadre de la loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire, le régime de la responsabilité élargie au producteur (REP) sera étendu aux produits et matériaux de construction du bâtiment à partir du 1er janvier 2022. Afin de contribuer à la collecte et au retraitement des déchets du secteur, plusieurs éco-organismes se sont constitués et positionnés, comme Valdelia et Valobat , ce dernier rassemblant 26 grands acteurs de l’industrie (Saint-Gobain-Distribution-Bâtiment, Legrand, Knauf, Schneider Electric, Rockwool, Tarkett, Siniat, Gerflor…). Les matériaux minéraux étaient les grands absents de cette initiative, puisqu’ils avaient annoncé travailler sur leur propre éco-organisme depuis le mois de mai 2021. Et ce dernier a désormais un nom : Ecominero.

La cible : les matériaux minéraux

Les syndicats qui sont à l’origine représentent le ciment (SFIC), le béton prêt à l’emploi (SNBPE), le béton (FIB), les granulats (UNPG) ainsi que les utilisateurs de gravats comme Routes de France. Ils revendiquent plus de 2 000 entreprises, y compris de la pierre de construction, des tuiles et briques et des enrobés routiers. Leur éco-organisme dédié aura pour particularité de se concentrer sur les déchets inertes, d’origine minérale. Le communiqué explique : « Cette volonté d’une véritable économie circulaire dans la construction, permettant à tout détenteur de déchets inertes de disposer d’une solution e proximité et de valorisation dans la gestion de ses déchets, est dans l’ADN des industriels des produits de construction minéraux. Leur règle d’or est l’utilisation du bon matériau, au bon endroit, pour le bon usage, afin de fournir des matériaux locaux – naturels ou recyclés – en boucles courtes pour limiter les transports et les émissions de CO2 ». Pratiquement, ils entendent continuer à s’appuyer sur les 1 500 sites déjà en activité (déchetteries privées, plateformes de tri et recyclage) plus 500 unités d’enrobé, pour récupérer les matériaux en fin de vie. Ce réseau est complété par 4 000 déchetteries publiques qui réceptionnent les déchets inertes des particuliers. Ecominero annonce vouloir mobiliser l’ensemble de l’écosystème industriel pour atteindre un taux de valorisation de 90 % en 2028, « en développant des solutions de recyclage locales à haute valeur ajoutée, aux services des entreprises de construction ». Si l’éco-organisme annonce vouloir renforcer le maillage territorial de points de reprise ainsi que la traçabilité des déchets depuis les chantiers, peu d’autres informations sont communiquées. Point différenciant : l’annonce du soutien aux collectivités locales pour le ramassage des déchets abandonnés dans des décharges sauvages.

Le bois, les mousses plastiques...

De son côté, Eco-mobilier apporte d’autres réponses. L’éco-organisme spécialisé dans le mobilier et la literie, annonce vouloir se lancer dans les nouvelles filières REP du bricolage, du jardin et des produits du bâtiment. Une suite logique pour lui : « Eco-mobilier se positionne sur ces nouveaux marchés, qui viennent naturellement s’intégrer à un système déjà bien en place et éprouvé avec succès. Avec plus d’un million de tonnes de déchets recyclés et valorisés chaque année, l’éco-organisme est le 1er opérateur de recyclage en France pour le bois (700 000 tonnes) et les mousses (340 000 tonnes), plastiques, métal et inertes… matières qui composent en grande partie les produits de ces nouvelles filières ». Dominique Mignon, la présidente de l’organisme, argumente : « Grâce aux compétences acquises depuis 10 ans et aux volumes de bois recyclés, de mousses et plastiques transformés par Eco-mobilier et ses partenaires, nous proposons aux professionnels de ces secteurs une véritable stratégie de filière ». Concrètement, pour faciliter le tri des matériaux, l’éco-organisme annonce qu’il mettra à disposition sur site des bennes et autres contenants et garantira partout en France l’accès à un point de collecte à moins de 20 minutes. Pour cela, lui aussi s’appuiera sur les 230 centres de tri et valorisation du territoire et 5 000 lieux déjà en activité, tout en poursuivant son partenariat avec 500 associations de réemploi. Pour les distributeurs soumis à l’obligation de reprise sans condition d’achat auprès de leurs clients, Eco-mobilier proposera le rachat des déchets collectés. Mais les déchets du bâtiment représentent une masse et une diversité bien plus grande que le 1,2 Mt de déchets géré actuellement par l’éco-organisme de l’ameublement…

G.N.

Grégoire Noble
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