Audinnov veut “monter” sur le gros œuvre

[Zepros Bati] Après une première diversification en 2015 vers les métiers du second œuvre, le fabricant d’échelles et plateformes professionnelles fait un pas de plus en lançant BatiStep : une gamme courte, mais premium de PIR et de PIRL. L’idée ? Cibler, notamment, les entreprises de maçonnerie.
À l’été 2019, le palais du “Roi Soleil” lui a ouvert ses portes ! Pour les opérations d’inspection et de maintenance du château et des jardins de Versailles, Stéphanie Drimaracci, la chef de service, a en effet choisi la nacelle Ergolift d’Audinnov. Une référence « d’exception » qui s’ajoute à la liste déjà longue de grands comptes (Enedis, Orange, SNCF, des majors du BTP dont Vinci, la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris…) avec lesquels son PDG, Yves Bugy, travaille depuis 2004 lorsqu'il rachète l'entreprise. Ex-Mines Saint-Étienne, cet ingénieur de formation et son bureau d’études mettent « un point d’honneur » à « faire évoluer, tous les cinq ans, les gammes d’échelles et plateformes professionnelles afin de se caler au “millimètre près” sur les évolutions réglementaires* ». D’ailleurs, à Bruxelles, Yves Bugy anime un groupe de travail au sein du CEN-Cénélec (Comité européen de normalisation électrotechnique) pour « suivre à la loupe et faire évoluer » le champ normatif sur « un marché certes sous tension, mais qui demeure plutôt actif ». En France, cet expert évalue d’ailleurs le segment BtoB des équipements de travail en hauteur sécurisé « à 60-70 M€ par an dont 60 à 65 % réalisés avec le seul marché du Bâtiment ».* Décret du 01/09/2004 relatif aux travaux temporaires en hauteur

Dans les entreprises de construction, si le chiffre reste stable depuis dix ans, la Direction des risques professionnels de la Sécurité sociale constate pourtant que, l'an dernier, 17 % des accidents de travail restent liés aux chutes de hauteur. Si le Bâtiment n’est pas son marché historique, la PME de Saône-et-Loire avait néanmoins lancé en 2015 une gamme de PIR (plateformes individuelles roulantes) et de PIRL (plateformes individuelles roulantes légères) destinée spécifiquement aux entreprises artisanales du second œuvre technique et de la finition.Rebelotte sur l'édition 2019 de Batimat ! Le fabricant qui revendique « environ 3,6 M€ de chiffre d'affaires annuel », poursuit sa diversification « dans une logique premium » en déployant BatiStep. Avec sa nouvelle marque ombrelle et son savoir-faire multi-matériaux (alliages et composites), Audinnov entend clairement cibler les artisans du gros œuvre. Et exploite ainsi les codes métiers pour valoriser BatiStep en adoptant la couleur “orangé chantier”. Selon le PDG, « l’arrivée de BatiStep dans notre plan d'assortiment doit maintenant nous permettre d’adresser tous les segments des PIRL ».

À la clé ? Une gamme plutôt courte, mais « à prix marché », tout en revendiquant une « forte » culture de l’innovation. Avec, par exemple, « des portillons à verrouillage automatique au lieu de “classiques” chaînettes, des systèmes de PIR entre-banche aussi aisés à manier qu’une… brouette », argumente Yves Bugy. Destinée à n'être référencée que « chez les négoces » et « absolument pas en GSB », BatiStep s’appuie aujourd'hui sur deux commerciaux et un animateur réseau ; tous trois managés par Olivier Nesme, le directeur commercial de la PME. Face à des marques très bien implantées auprès des professionnels du Bâtiment, BatiStep va devoir maintenant se faire un nom auprès des acheteurs en centrales. Audinnov qui « se positionne en outsider », en a bien conscience. Néanmoins, cela n'empêche pas Yves Bugy de « souhaiter atteindre » la barre des « 4 M€ de chiffre d'affaires consolidé, a minima, courant 2020 ». La preuve ? À Varennes-sous-Dun où siège le fabricant, une troisième unité de production doit entrer en activité, a priori, d'ici à la fin de l'hiver. Un investissement de l'ordre de 800 k€ pour une extension d'un peu moins de 1 000 m². S. V.