Stéphane Soucasse (Elec’Gaz Maintenance) : « Personne ne mesure la crise économique qui arrive »

Jérémy Becam
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Entreprise spécialisée dans le dépannage et l’entretien de tous les systèmes de chauffage et de traitement de l’eau, Elec’Gaz Maintenance a tourné au ralenti durant le confinement. Entre investissement et présence sur les réseaux sociaux, Stéphane Soucasse, gérant de l’entreprise, revient sur ce qu’il a mis en place durant cette crise sanitaire.

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« En mode branle-bas de combat ». Voilà comment résumer la première journée de confinement de Stéphane Soucasse et de son entreprise, Elec’Gaz Maintenance. Dès l’annonce des pouvoirs publics de la mise en place du confinement, le dirigeant de l’entreprise spécialisée dans le dépannage et l’entretien de tous les systèmes de chauffage et de traitement de l’eau a contacté ses confrères professionnels pour échanger sur l’organisation à adopter. « Nous sommes une entreprise essentiellement spécialisée dans la maintenance. Nous réalisons des chantiers mais cela reste une petite partie de notre activité. J’ai modifié nos plannings pour traiter uniquement les urgences. J’ai décidé de mettre mes équipes au chômage partiel. Nos deux secrétaires ont continué en télétravail tandis que mes techniciens ont travaillé par roulement. L’objectif était que, malgré la faible activité, tout le monde puisse travailler un peu », explique le gérant de l’entreprise basée à Viviers-du-Lac entre Chambéry et Aix-les-Bains en Savoie (73) et à Seynod près d’Annecy en Haute-Savoie (74).

Contrairement à d’autres artisans, Stéphane Soucasse n’a pas rencontré de problèmes majeurs pour équiper l’ensemble de ses équipes. « Nous avions déjà des gants et des masques. Nous les avons partagés entre nos différents salariés. J’ai ensuite acheté du gel et un membre de ma famille a confectionné des masques en tissu. Il fallait protéger au mieux la santé de nos techniciens en attendant les recommandations de l’OPPBTP », détaille-t-il. Stéphane a également commandé des charlottes et des blouses qu’il n’a pas encore reçues. « Nous ne savons pas quand nous les recevrons car elles sont prioritairement destinées aux hôpitaux », précise-t-il. Concernant les masques FFP2, Stéphane en a reçu 1500 via une commande groupée passée avec le Synasav (Syndicat national de la maintenance et des services en efficacité énergétique). « Normalement, nous devrions être équipés jusqu’à fin août », ajoute le gérant. Au total, les adhérents du syndicat ont commandé 700 000 masques FFP2. Le dirigeant d’Elec’Gaz Maintenant a également dû se fournir en surchaussures sur demande de certaines immobilières avec lesquelles il travaille. Des achats qui représentent un investissement important pour l’entreprise. « Nous avons investi presque 3000 euros depuis le mois de mars et pour tenir 4 mois. Comme de nombreux professionnels, nous allons facturer l’achat des équipements de protection sur les devis de nos clients. Avant cette crise, nous indiquions une partie consommable facturée à 3 euros. Cette dernière est passée à 5 euros. Cela n’amortira pas tous les investissements que nous devons faire pour garantir la sécurité et la santé de nos équipes et de nos clients mais cela va nous aider », commente Stéphane.

"Nous avons approximativement perdu 150 000 euros de chiffre d’affaires"

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Concernant l’activité de son entreprise, Stéphane ne tourne pas encore à 100% mais il y a du mieux. « Aujourd’hui nous avons beaucoup de révisions en retard. Certaines personnes âgées ne souhaitent pas que nous nous rendions chez elles tandis que, dans le même temps, de nombreux clients ont repris le chemin du travail et ne sont pas présents chez eux pour nous accueillir. Pour ceux qui sont disponibles, ils nous laissent intervenir sans aucune crainte », explique-t-il. Pour la partie économique, l’impact est important et ne pourra malheureusement pas être totalement rattrapé. « Nous avons approximativement perdu 150 000 euros de chiffre d’affaires durant ce confinement. Je pense que nous pouvons en récupérer la moitié grâce aux révisions en retard. Personne ne mesure la crise économique qui arrive. De nombreuses entreprises risquent d’en souffrir et celles qui étaient déjà en difficulté avant cette crise pourraient ne pas pouvoir redémarrer », analyse Stéphane. De son côté, le dirigeant est plus confiant pour son entreprise grâce aux demandes en cours et aux révisions à effectuer.

Comme de nombreuses entreprises, Elec’Gaz Maintenance a profité de ce confinement pour développer sa présence sur les réseaux sociaux et notamment pour promouvoir son application. Disponible sur l’App Store et Google Play, cette dernière est destinée à faciliter la demande de mise en service des chaudières posées par l’entreprise. « Nous avons créé cette application il y a presque deux ans. Nous n’utilisions pas du tout les réseaux sociaux auparavant. Nous avons décidé de communiquer dessus durant cette crise car je me suis rendu compte que de nombreuses entreprises de notre secteur étaient présentes sur les réseaux sociaux. Je me suis donc mis à poster du contenu et je m’aperçois que ces informations sont beaucoup relayées. Les autres entreprises du secteur échangent avec nous, partagent nos actualités et réagissent à ces dernières. Aujourd’hui, nous utilisons les réseaux sociaux uniquement à destination de la profession et non pour faire de la prospection. Nos clients nous contactent davantage via notre site internet. Finalement, lorsqu’un réseau professionnel est bien géré et régulièrement mis à jour, il apporte des clients », conclut Stéphane.

Jérémy Becam
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