[Témoignage d'artisan] : le nouveau quotidien de Rakor Plomberie
Travailler ou pas ? C’est la question qui se pose chez les artisans alors que le confinement perdure pour une durée indéterminée. Nous avons recueilli les témoignages de patrons d'entreprises artisanales sur différents corps d’état. Ils montrent bien la diversité des situations et donc la complexité de toute décision.
Nouveau témoignage de notre série : Benoit Quettier, gérant de Rakor Plomberie, Lyon(69)
Sans hésitation, Benoit Quettier, le gérant de Rakor Plomberie dans le centre de Lyon, a continué ses interventions. « Je me retrouve à mes débuts en 2015. Je n’étais presque plus sur le terrain et là je suis reparti à fond. J’étais surtout dans la gestion, la stratégique, l’organisation. » Il témoigne sur nouveau quotidien.
En personnel restreint avec deux salariés en garde d’enfants et un troisième dont la période d’essai a dû être stoppée le 3 avril, il continue à travailler d’abord pour une question de trésorerie. Pas le choix et également dubitatif sur les aides de l’Etat et le calendrier de versement.
Mais, prudent l’artisan a mis en place « un protocole d’intervention pour la sécurité des gens » chez qui il intervient. Equipé avec un masque, des lunettes et des gants, il reste à au moins 2 mètres du client et reste seul dans la pièce où il intervient. Pour le paiement des particuliers, l’opération se fait sur internet via l’application Lydia. Il dispose d’une pièce spéciale dans son local pour les vêtements de travail. Les vêtements civils et professionnels ne se côtoient pas et le soir, douche obligatoire.
« Je ne suis pas très inquiet au sujet du virus. Par exemple demain je suis dans un EPHAD, dans le 7e arrondissement pour un WC encastré et je serai pris en charge par le service sécurité hygiène de l’établissement. » Rakor Plomberie reste sur son secteur historique d’intervention Lyon et le proche périphérique. « Nous sommes équipés de véhicules anti embouteillage et anti problème de stationnement. » En clair, une flotte de véhicules électriques composée d’une camionnette Nissan, d’un triporteur électrique de 2 m3, d’un vélo cargo et de deux gyroroues. Mais depuis le début du confinement, Benoit Quettier a l’embarras du choix pour circuler et c’est au volant de son Nissan qu’il sillonne la ville avec un changement dans ses interventions : « Curieusement plutôt que de faire mes quatre ou cinq dépannages en une journée, je suis plus sur du remplacement de chaudière ou de ballon d’eau chaude. » Mais pour la suite, c’est encore un peu l’inconnu. « L’approvisionnement en pièces, c’est plus cela qui va déterminer le type d’intervention que je suis en capacité à assurer ou pas. » Certains distributeurs avaient commencé début avril à assurer un minimum de service sur les stocks déjà constitués. « Mais s’il faut commander, ce ne sera peut-être plus possible » souligne Benoit Quettier. (recuelli par Vincent Riberolles)
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