Ces artisans ont assisté à Éclairage de Zepros et ils ont envie d’en parler

Hilanie Rousseau est peintre en bâtiment. Malgré son jeune âge (29 ans), elle a déjà 13 ans de métier ! Cindy Plumbs est artisane plombier et carreleuse, « de père en fille » précise-t-elle dans sa bio sur les réseaux sociaux. Paulo Da Silva est plombier-chauffagiste. Il a fondé sa société, Ceitil dans les Yvelines, en 2013 et il est meilleur artisan de France depuis 2020. Enfin, Mehdi et Saly, le couple d’artisans le plus célèbre de France, sont capables de rénover entièrement votre habitation de A à Z et dans les règles de l’art.

Avec Tokster, l’agence digitale qui aime interviewer les artisans du bâtiment, entre deux conférences, nous leur avons posé une question : parmi les nombreux intervenants de l'évènement Éclairage, qui auriez-vous aimé rencontrer après sa conférence ? Et pourquoi ?

« Caroline Semin » répond sans hésitation Hilanie Rousseau. Parce que c’est une femme bien sûr, mais aussi parce que son discours est ambitieux. »

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Hilanie s’est d’ailleurs inscrite à la première édition des trophées « les talentueuses » organisée par Semin. Sera-t-elle récompensée ? Les résultats sont attendus le 15 juin prochain.

Justement, Caroline a cité quelques chiffres. En France, il n’y a que 2% de femmes qui travaillent sur les chantiers. C’est peu. Est-ce que tu as l’impression de faire partie d’une élite ?

(rires) « Pourtant, moi j’en connais beaucoup. »

Tu as raison Hilanie. Regarde autour de toi, vous êtes 5 face à moi et il y a 3 filles. Mon expérience est donc de dire qu’aujourd’hui, vous représentez 60 % des effectifs du bâtiment !

(rire collectif)  « On est de plus en plus nombreuses sur les chantiers, note Saly. Et puis, il y a eu plusieurs femmes qui sont intervenues aujourd’hui comme Sibylle Daunis (CEO chez PUM) et Pauline Mispoulet (Présidente du directoire Socoda). »

«  Je suis peintre en bâtiment depuis 13 ans, raconte Hilanie. Au début, quand il n’y avait pas encore les réseaux sociaux, j’avais l’impression d’être la seule femme sur les chantiers. Avec l’avènement des réseaux sociaux, mon impression a complètement changé. Je connais plus d’une centaine d’artisanes grâce aux réseaux sociaux. »

« Vous avez une plus grande visibilité, c’est vrai », reconnaît Paulo.

« Aujourd’hui, on ne fait plus de différences entre les hommes et les femmes sur les chantiers, ajoute Mehdi. On est tous des acteurs et des actrices sur les chantiers. La preuve, on travaille en couple avec Saly. » (rires)

Et toi, Saly, qui aimerais-tu rencontrer  ?

« L’architecte Stéphane Cochet. J’aime bien sa façon de voir les choses à long terme. Notamment, quand il évoque la construction des parkings en sous-sol. »

J’ai noté l’une de ses phrases, écoutez :

« J’ai discuté avec lui, nous révèle Mehdi, car je suis allé voir l’une de ses réalisations à Montreuil. J’ai trouvé ça futuriste du point de vue architectural avec l’utilisation d’écomatériaux. En l’écoutant aujourd’hui, j’ai encore appris des choses. Par exemple, sur les bardages en bois qui habillent un bâtiment, on peut y faire passer les gaines pour la clim par exemple, au lieu de les mettre par l’intérieur. J’ai pris des notes aussi sur les extensions en bois que l’on peut faire sur du béton. »

Vous faites surtout de la rénovation, vous a-t-il inspiré pour un nouveau chantier ?

« Il nous a surtout confortés dans nos idées. On aime bien utiliser le bois, car c’est un produit noble, biosourcé et économe. »

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Et vous, les plombiers, Paulo et Cindy, qui auriez-vous voulu rencontré ?

« C’est vrai que l’architecte était passionnant, renchérit Paulo. Ce que je retiens, ce sont les efforts que l’on doit faire sur l’isolation des bâtiments. Comme Fabrice Shoshany (ndlr : il est Directeur commercial, marketing et services chez BDR Thermea) le faisait aussi remarquer, en installant des pompes à chaleur un peu partout, on est aussi en train de chauffer inutilement des passoires thermiques. C’est complètement absurde. Avant de les chauffer, il faut faire une bonne isolation. Il a soulevé un point vraiment intéressant. Sur le terrain, on nous pousse à faire des installations utilisant les énergies renouvelables, mais c’est une vision à court terme. Si l’on n’isole pas, on chauffe les oiseaux ! »

J’ajoute, et cela va dans ton sens, qu’il a insisté sur l’importance de la formation des installateurs. Ton témoignage devrait attirer son attention Paulo.

L’architecte Stéphane Cochet a aussi dit quelque chose qui devrait inquiéter les plombiers-chauffagistes. Il construit des maisons passives sans chauffage…

« Sans radiateur ! » me corrige immédiatement Cindy. 

« C’est ça qui est pertinent, précise Mehdi. Il va falloir s’adapter. Nos métiers évoluent, parfois en réutilisant des matériaux qui étaient ancestralement utilisés ! »

Caroline Semin a bien rendu compte de cette constatation. Elle a raconté succinctement l’histoire de sa société. À l’origine, en 1838, Semin était spécialisée dans la fabrication de plaques de plâtre. En 1982, quand son père a pris la succession, il a réorienté la production de Semin vers les colles et les enduits. Avec l’arrivée de Caroline, le groupe se tourne de plus en plus vers les matériaux biosoucées et écosourcés. La preuve avec le lancement en 2022 de la gamme Semin 99, des enduits nouvelle génération. Elle a fait ce petit historique pour illustrer qu’une entreprise du bâtiment doit développer les innovations et se réinventer continuellement.

« C’est la même chose pour nous »,  répondent-ils tous en chœur.

« Et toi, Denis, qu’as-tu retenu de cette journée ? » me demande Mehdi.

Franchement, je ne lui ai pas vraiment répondu sur le moment. Mais aujourd’hui en écrivant cet article, j’aimerais conclure en remarquant que l’avenir du bâtiment s’écrit de plus en plus au féminin.

Et les réseaux sociaux ont grandement contribué à cette évolution. Hilanie nous l’a fait remarquer, avant elle se sentait seule sur les chantiers, aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux son impression a complètement changé. Les réseaux sociaux, même TikTok malgré sa réputation infantile, provoquent des changements en profondeur et positifs dans notre société.

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Alors, si les dérèglements climatiques sont inquiétants, dans le bâtiment grâce à des femmes comme Caroline Semin, Hilanie Rousseau, Cindy Plumbs, Saly, mais aussi Marine Calmet, on a tout lieu d’être optimistes. 

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, si Philippe Nanternoz et Philippe Paulic ont donné la parole à Marine Calmet à la fin de cette journée. Son intervention, qui s’est déroulée après la fin de mes interviews avec les artisans, a été remarquable. Avocate de formation, elle a fondé Wild Legal, une association pour défendre les droits de la nature.

Sa réflexion et surtout les actions qu’elle a décidé de mener pour défendre juridiquement la nature sont passionnantes. Alors, je vous donne rendez-vous prochainement pour une interview exceptionnelle de Marine Calmet.