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Chauffage au bois : quel impact sur la qualité de l’air ?

Rose Colombel
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Bois énergie

Selon une analyse du Laboratoire Ceric, référent dans les domaines de la cheminée et des énergies durables, la part du chauffage au bois dans les concentrations annuelles de particules fines (PM2,5) serait « largement » inférieure aux estimations d’émissions habituellement communiquées. 

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Pour son étude, parue en janvier 2024, le Laboratoire Ceric a analysé, sur deux années, les données journalières de particules fines (PM2,5) relevées en temps réel par 89 stations de mesures françaises, répertoriées sur le site Geodair.fr. A partir des informations collectées, le laboratoire a conclu que les activités hivernales spécifiques dont le chauffage au bois domestique, représentent en moyenne 22,4 % des concentrations de particules fines respirées. C’est inférieur aux estimations d’émissions de 64%, chiffre avancé par une étude Ineris-Citepa. 


Le Laboratoire Ceric souligne que « les concentrations de particules réellement respirées se distinguent de ces émissions de polluants » et que le Citepa s’est appuyé sur une méthodologie européenne (EMEP/EEA) pour son calcul ; des données qui ne tiennent pas compte des évolutions et transformations des polluants dans l’atmosphère. 


Le laboratoire Ceric révèle également que les taux de concentration de particules PM2,5 ne sont pas plus élevés dans les régions où il se vend le plus d’appareils au bois domestique, et que la qualité de l’air des grandes villes est peu impactée par les activités hivernales, donc pas le chauffage au bois, les concentrations de PM2,5 respirées se situant entre 2 % et 30,9 %, soit une moyenne de 17 % environ, dans les 5 premières villes de France. 
 

La pollution par les particules fines est à l’origine de 40 000 décès par an et près de 8 mois d’espérance de vie perdue, selon Santé Publique France.

Poursuivre les efforts

Le Laboratoire Ceric souligne que les émissions de particules fines ont été réduites de plus de 60% depuis 1990, notamment dans les secteurs résidentiel et tertiaire. Une tendance qui se doit aux mesures déjà prises par le secteur (amélioration continue des appareils, formation des installateurs, qualité du combustible bois), soutenues par le « Plan d’action Réduction des émissions issues du chauffage au bois en France », lancé par le Gouvernement en 2021. « Cette dynamique doit se poursuivre notamment grâce à une politique publique adaptée et aux efforts déployés par la filière bois énergie », insiste l’étude. 

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Parmi les recommandations formulées par le laboratoire, celle d’encourager et de soutenir l’installation d’appareils de chauffage au bois performants. Ce soutien à la conversion vers les « meilleures » technologies disponibles, via les aides publiques (Fonds air bois, MaPrimeRénov’…), doit concerner l’installation de primo-équipement et le remplacement des anciens appareils, estime le Laboratoire Ceric. Le remplacement des équipements les moins performants (foyers ouverts, appareils de plus de 20 ans) pourrait être soutenu par les Certificats d’économies d’énergie (CEE). 
 

Rose Colombel
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