Les industriels de la terre cuite dans le rouge

Grégoire Noble
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Tuiles en pile stock

L’année 2023 a connu une chute des livraisons de tuiles et de briques, reflétant la dégradation continue depuis 2021 de l’activité de construction de logements en France. Même l'activité de rénovation est en baisse ce qui n'aide pas. Seul point positif : les stocks sont revenus à des niveaux normaux d'avant-Covid.

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Avec un marché de la construction neuve en crise et un marché de la rénovation qui ne parvient pas à décoller, l’industrie de la terre cuite connaît un sérieux ralentissement. La brique surtout, utilisée principalement en logement neuf (maisons individuelles et collectif) subit de plein fouet cette chute de la demande.

Cette famille de produits a terminé l’année 2023 à -25 %, soit 1,4 million de tonnes livrées, annonce la Fédération française des tuiles & briques (FFTB). Les tuiles, généralement employées en neuf mais aussi en entretien-rénovation de toitures, ont également connu une baisse des livraisons avec -19 % fin 2023, soit 1,9 million de tonnes.

1/3 des logements neufs construits en briques
2/3 des maisons individuelles à toiture en tuiles

La FFTB explique que les industriels ont maintenu un certain niveau de production sur leurs 125 lignes de fabrication, afin de reconstituer les stocks qui étaient à un niveau historiquement bas, en particulier pour les tuiles.

Grâce à cette mesure, les stocks ont quasiment doublé sur la période et sont revenus au niveau d’avant la crise Covid-19. Ils représentent aujourd’hui environ 3 mois de livraisons. Pour autant, la production de deux familles de produits a reculé : -18,5 % pour les briques et -8 % pour les tuiles.

Frédéric Didier, le président de la FFTB, analyse : « C’est une période difficile pour notre industrie, nos usines, nos collaborateurs, et les perspectives 2024 ne sont pas meilleures. La baisse continue et forte de la demande de matériaux, du fait de l’effondrement des permis de construire et des mises en chantier, affecte durement l’ensemble de la profession ».

Et ce, alors qu’elle « engage de lourds investissements pour s’inscrire dans la transformation énergétique et écologique de l’industrie et du bâtiment, avec un objectif ambitieux de décarbonation de la production à l’horizon 2030 et 2050 ». Le représentant fédéral demande de ce fait des actions aux pouvoirs publics afin de relancer tout le secteur de la construction.

Grégoire Noble
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