Le SERCE explore de nouveaux leviers pour renforcer l’attractivité des métiers techniques
En pleine accélération de la transition électrique, le SERCE dévoile une étude qui décrypte les attentes des jeunes et identifie des leviers concrets pour attirer davantage de talents vers les métiers techniques. Formation, immersion sur le terrain et communication plus authentique deviennent des axes clés pour répondre aux besoins massifs de recrutement d’ici 2030.
Alors que la France entre dans sa troisième révolution électrique, les métiers techniques liés à l’énergie et au numérique prennent une place centrale dans la réussite de la transition énergétique. Pourtant, le vivier de jeunes susceptibles de s’y orienter reste insuffisant. Partant de ce constat, le SERCE s’est doté d’une étude approfondie destinée à mieux comprendre les aspirations de la génération des 15-20 ans et à identifier les leviers susceptibles de renforcer l’attractivité de ces métiers.
Décoder les attentes des jeunes pour établir un dialogue crédible
L’étude menée avec l’agence Néno et Ipsos-BVA combine une approche quantitative auprès de 500 jeunes et un volet qualitatif fondé sur des échanges avec des apprentis, des stagiaires et des jeunes éloignés de l’emploi. Elle observe 4 métiers emblématiques : chef de chantier, technicien de maintenance, monteur électricien et technicien de bureau d’études.
Les résultats éclairent les ressorts d’une génération en quête de sens, de stabilité et de perspectives d’évolution. Ils offrent aussi des clés pour ajuster le discours de la profession et bâtir une communication qui parle réellement à ce public.
Transmission, formation et accompagnement au cœur des parcours
Le secteur s’appuie sur 3 piliers structurants : le tutorat, le compagnonnage et la formation continue. Cette culture de la transmission se traduit concrètement dans les entreprises. Près de 4 salariés sur 5 d'entreprises adhérant au SERCE bénéficient d’au moins une formation annuelle, pour une moyenne de 25 heures par personne alors que la moyenne nationale est de 41 %.
Ces données rejoignent les attentes des jeunes. En effet, 72 % trouvent la formation continue attractive et 75 % estiment qu’un bon métier est un métier où l’on apprend tout au long de sa carrière. L’étude souligne également qu’un accompagnement mieux valorisé à l’entrée dans la profession aiderait à rassurer les 31 % de jeunes qui n’osent pas s’orienter vers ces métiers par manque de confiance dans leurs compétences.
Répondre au déficit d’image par le concret et la proximité
Aujourd'hui, 1 jeune sur 2 se déclare mal informé sur les métiers techniques, un phénomène encore plus marqué chez les 15-17 ans. Pour inverser cette tendance, le SERCE privilégie des formats plus incarnés. Les jeunes attendent des échanges directs avec des professionnels, des immersions sur les chantiers, des vidéos embarquées qui montrent le quotidien et des témoignages de pairs. Ils rejettent les formats institutionnels perçus comme trop publicitaires et privilégient l’authenticité afin de comprendre la réalité des métiers avant de s’engager.
Un secteur en forte demande de talents d’ici 2030
La profession devra recruter près de 50 000 nouveaux collaborateurs dans les prochaines années pour répondre aux besoins de la mobilité électrique, des bâtiments intelligents, des data centers, du nouveau nucléaire et des énergies renouvelables. Pour rendre ces opportunités plus visibles, le SERCE a lancé une campagne à destination des 15-20 ans sur les réseaux sociaux grand public. Un forum virtuel organisé le 19 novembre a réuni plus de 250 jeunes et une cinquantaine de professionnels. Il a permis de créer un dialogue direct autour de métiers encore peu connus mais essentiels à la décarbonation et à la réindustrialisation du pays.