« Ta boîte part en fumée » : l’incroyable récit de l’incendie qui a ravagé l’entrepôt de First Plast
Le scénario va vous sembler incroyable, pourtant l’histoire que je vais vous raconter est bien réelle.
Le feu évoque énormément de choses dans la mythologie, comme l'expression « renaître de ses cendres » qui signifie aussi que l'on ne doit jamais baisser les bras face aux difficultés. Ces articles vont parfaitement l’illustrer.
Delphine Mercier marche sereinement vers son bureau au siège de la société First Plast France dans la zone industrielle de Chelles. Elle a fini de déjeuner. Le ciel est clément. C’est une belle journée dans cette jolie ville située sur les bords de Marne entre Paris et Disneyland. Elle se place même en première position dans « le classement des villes où il fait bon vivre » en Seine-et-Marne. Pourtant, en ce vendredi 22 septembre 2017, un évènement allait bouleverser la tranquillité de ses habitants et marquer à jamais la vie des employés de First Plast.
Delphine, Carole, l’assistante de direction, et Cédric Henry, responsable de la réception et de l’expédition des marchandises, ont repris leur travail. Ken Jessie, un intérimaire qui va terminer dans quelques heures sa mission d’une semaine, est dans l’entrepôt. Avant de reprendre le travail, il se dirige vers les toilettes. Il y a aussi deux ouvriers d’une entreprise du BTP. Ils font des travaux sur le toit.
Certains membres de l’équipe sont absents. Steve le Bris, le directeur, est sur la route, direction la Belgique pour un salon. Damien Kurt, le chef des ventes, et Rafik Adassen, le responsable du dépôt, n’ont pas encore regagné leur poste de travail.
Quelques minutes plus tard, le téléphone de Damien sonne plusieurs fois. Il répond et une voix lui annonce sur un ton affolé :
« Ta boîte part en fumée ! » Il se précipite alors vers son lieu de travail.
Au même moment, un préparateur s’aperçoit que le toit de l’entrepôt brûlait et que des palettes avaient commencé à prendre feu. L’alerte est donnée.
Carole et Delphine sont les dernières à quitter la bâtiment. De l’intérieur, elles n’ont pas pris conscience de la gravité de l’incendie. En l’absence de Steve, elles prennent en main la situation. Avant de quitter le navire, elles veulent s’assurer qu’au premier étage, il n’y ait plus personne. Leurs collaboratrices les regardent avec des yeux plein d’effroi et leur conjurent de sortir immédiatement.
« Je me souviendrai toute ma vie de leur regard, raconte Delphine non sans émotion. J’ai couru le plus vite possible pour les rejoindre, je n’étais toujours pas vraiment consciente de l’ampleur de la catastrophe. Exténuée, j’ai fini par me retourner et voir ce qu’il en était. J’ai compris que la situation était encore plus grave que ce que j’avais pu imaginer. »
Elle a alors le réflexe de prendre une photo avec son téléphone. La voici.
« Il fallait garder son sang-froid pour être efficace et rassurer les salariés présents. Tout le monde a été évacué sur le champ et beaucoup s’inquiétaient pour leur voiture sur le parking ou leurs affaires restées dans l’enceinte de l’entreprise. Mais la priorité était que tout le monde soit à distance de l’incendie. »
Un fourgon d’une unité spéciale armée arrive en premier sur le site. Ils doivent déterminer s’il s’agit d’une attaque terroriste.
« Heureusement, ce n’était pas le cas ! commente Delphine. Carole appelle Steve qui était en déplacement professionnel. »
Sur l’autoroute, Steve fait immédiatement demi-tour. Il a reçu d’autres appels. Notamment des personnes du siège de l’entreprise en Italie, car elles ont vu les images des caméras de surveillance. Des clients aussi qui s’inquiétaient. Steve a voulu parler avec chaque employé pour tenter de les rassurer, car certains étaient en état de choc.
Pendant ce temps-là, les pompiers arrivent. Un périmètre de sécurité est mis en place. Au total, ce sont 180 intervenants, dont 115 sapeurs-pompiers, 45 engins venus de 23 centres de secours, qui seront mobilisés.
La fumée, le feu, la chaleur, les sirènes, l’agitation, Carole, Delphine et leurs collègues voudraient sortir de ce mauvais rêve. Mais la réalité prend le dessus, Ken Jessie, l’intérimaire, n’est pas encore parmi eux. Un sapeur-pompier décide alors de partir à son secours. Il sait que le temps est compté.
En s’approchant, il distingue des cris étouffés. Ken Jessie est prisonnier des flammes dans les toilettes. Quand tout s’est déclenché, il n’ a rien vu, rien entendu. Il ne peut pas sortir. Le pompier, aidé par un fonctionnaire de police, vont se relayer pour faire une brèche dans ce mur constitué de briques et de béton. Ils hurlent des consignes de sécurité à Ken Jessie :
« Baisse-toi, allonge-toi sur le sol. »
Malheureusement, il n’entend pas et sur l’un des coups qui transperce le mur, il est blessé. Il sera sauvé in extremis. Mais, il sera hospitalisé pendant 4 mois et aura perdu un doigt de la main gauche ! C’était le cinquième et dernier jour de sa mission d’intérim. Il a vécu l’enfer et restera marqué à jamais. Même si ça peut paraître dérisoire, on a voulu raconter cet épisode pour lui rendre hommage.
Plus Steve se rapprochait, plus il prenait la mesure de la catastrophe. L’épaisse fumée noire était visible à plus de 40 km à la ronde.
« Quand j’arrive, je vois que tous les employés ont été évacués. C’est la seule chose qui comptait pour moi à ce moment-là. Le reste, c’était le moindre de mes soucis. »
Pourtant, l’incendie ravagera les 4500 m2 de l’entrepôt et laissera des séquelles financières de plusieurs millions d’euros !
Après 24 heures de lutte, les pompiers ont vaincu les flammes. Mais les problèmes ne font que commencer et le premier rebondissement surgit.
À suivre…
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