Un préparateur à la une : Youssef Oubram de First Plast France
Imaginez-vous des sportifs de haut niveau comme Kylian Mbappé ou Cristiano Ronaldo, sans un préparateur physique ? Non, c’est nécessaire et indispensable. Ils ont même souvent un préparateur mental, je pense notamment au champion olympique du 100 mètres, Marcell Jacobs. Les performances de ces athlètes sont étroitement liées au travail de ces préparateurs.
Maintenant, transposez cette question dans un autre secteur comme le bâtiment. Imaginez-vous une entreprise, comme First Plast France, sans un excellent préparateur, spécifiquement un préparateur de commande ? Non, c’est nécessaire et indispensable. Son rôle participe étroitement aux bons résultats de l’entreprise.
On le voit rarement, car la scène du préparateur, ce sont les coulisses. Il est presque perdu au milieu de l’immense volume d’un entrepôt. II travaille dans l’ombre. Alors, je vous propose de découvrir l’un d’entre eux et de mettre en lumière cette belle profession. Son nom : Youssef Oubram.
Pour vous aider à mettre une intonation en lisant les réponses de Youssef, je peux vous dire que le ton de voix de Youssef est calme, serein, relaxant et joyeux. À la fin de cette interview, vous devriez être plus zen.
Bonjour Youssef, depuis quand travailles-tu chez First Plast France ?
« Depuis 7 ans en CDI, avant j’étais déjà là en intérim pendant 9 mois. »
Donc tu étais présent le jour de l’incendie de l’entrepôt en septembre 2017. (Lire nos articles sur cet évènement qui a marqué l’histoire de cette entreprise. Voici le lien vers le premier épisode : « Ta boîte part en fumée »)
« J’étais dans les allées de l’entrepôt. J’ai commencé à voir des flammèches qui tombaient et à entendre des personnes qui criaient. C’est le genre de choses que tu vois à la télé. Mais là, c’était complètement différent. J’étais sur place, je l’ai vécu directement sur mon lieu de travail. C’est vraiment choquant.
Psychologiquement, tu te demandes : est-ce que j’aurais la force de retourner un jour à l’intérieur sur mon lieu de travail sans être encore traumatisé ?
Le fait de ne pas avoir pu y retourner immédiatement, en attendant la reconstruction de l’entrepôt, a été une bonne chose. Cela m’a permis d’évacuer toutes mes craintes.
Le nouvel entrepôt est moderne. Il est lumineux aussi. Avec les carreaux en verre au plafond, on voit passer les saisons, on voit la journée s’écouler ! C’est vraiment plus agréable. »
Faire un geste pour que les clients soient satisfaits
Quel est ton rôle chez First Plast ?
« Je suis préparateur de commande. Le personnel dans les bureaux reçoit les commandes par téléphone, puis les saisit informatiquement. Chaque préparateur reçoit ses bons de commande.
Par exemple, il y a un préparateur attitré pour les commandes de Leroy Merlin, un autre de Brico Dépôt, et moi, je m’occupe des commandes « Gencod ». Ce sont les codes-barres sur les produits. Je m’occupe surtout des produits en vrac pour des clients indépendants comme des revendeurs de plus petites enseignes, des artisans ou des entreprises du bâtiment.
Avec le temps, je connais les habitudes de certains clients. Il y a ceux qui ne commandent qu’à une certaine période dans l’année. D’autres qui ne font qu’une seule grosse commande par an. J’arrive à identifier le métier de certains artisans, car ils vont pendre par exemple , des raccords d’évacuation, des produits de ventilation ou des gouttières. Si les quantités sont importantes, je sais que c’est pour de la revente. »
On dirait presque un jeu Youssef. Le principe est : dis-moi ce que tu commandes, je te dirai qui tu es. Peux-tu nous citer une action importante que tu réalises régulièrement et qui est fondamentale dans le bon fonctionnement de l’entreprise ?
« J’aime bien avoir des attentions particulières pour les clients. Faire un geste pour qu’ils soient contents. Comme je ne fais que du « Gencode », autrement dit du détail, je n’envoie pas les pièces éparpillées dans le carton. Je les range par sachets de 10, comme ça c’est plus facile pour le client quand il reçoit sa commande.
Je fais aussi attention à ce que les pièces soient impeccables, propres ou poussiéreuses, sinon je passe un coup de chiffon. »
Est-ce que tu as un retour sur la satisfaction des clients ?
« Oui, indirectement. C’est le personnel des bureaux qui reçoit les appréciations des clients par mails et qui nous les transmet bien sûr. Et ça fait énormément plaisir d’avoir des retours positifs. »
Est-ce que tu te sens épanoui dans ce rôle ?
« Oui, j’aime particulièrement travailler dans une petite entreprise, je dirais même, pour son ambiance, une entreprise familiale. Si quelque chose ne va pas, on sait qu’on peut compter sur les autres. Je te donne un exemple. Parfois, on reçoit de grosses commandes. Même si ce n’est pas forcément dans mes attributions, au regard de mon expérience dans l’entreprise, on me demande de les faire. C’est quelque chose de gratifiant. Notamment quand le commercial revient vers nous avec les compliments du client qui a tout reçu sans le moindre accroc. »
On pourrait dire que tu travailles en coulisses et tu ne vois pas et n’entend pas les réactions du public. On sent, et c’est normal, que tu as besoin de savoir que tu as bien travaillé à travers les réactions du client.
J’ajoute même une chose Youssef. Quand on grandit, on comprend une chose fondamentale : beaucoup plus que des victoires, c’est important d’avoir des récompenses dans la vie. Bien plus que de gagner, c’est important d’être récompensé. C’est à la fois un soulagement et une reconnaissance. On en a besoin pour se motiver à faire toujours mieux.
« Oui, ça nous motive vraiment à aller de l’avant. »
Faire marcher son cerveau
Tu travailles avec Rafik et Cédric, que j’ai déjà interviewés, mais aussi Damien Kurt, même s’il est peu plus loin dans les bureaux.
« Oui, avec Damien, on se connaît depuis très longtemps. On allait dans le même collège à Lagny-sur-Marne. J’étais venu à First Plast pour une première mission de dix jours. J’ai été surpris de le croiser ici. On était aussi dans le même club de foot, lui dans une catégorie inférieure. Je connais aussi très bien son cousin. »
Quel est le mot qui caractérise le mieux First Plast France ?
« C’est l’entraide. Comme dans une famille.
J’ai toujours été déçu par les missions professionnelles que j’ai eues précédemment. Quand je suis arrivé à First Plast, j’en ai parlé à Rafik Adassen (ndlr : le rôle principal de Rafik est d’organiser le travail des préparateurs de commande). Il m’a pris sous son aile et il m’a mis en confiance.
Jour après jour, semaine après semaine, j’ai ressenti ce lien d’entraide familiale. J’ai rapidement compris qu’en fait ici, l’entreprise ne fait qu’un. »
Quel est ton produit First Plast préféré ?
« J’aime travailler avec le vrac. Parce que tu dois en permanence être attentif, compter et vérifier les quantités. Ce n’est pas un travail répétitif ou automatique. J’ai l’impression de toujours faire marcher mon cerveau.
Je cherche toujours à améliorer ce que je fais déjà, j’ai besoin de me casser la tête. »
Youssef, je te conseille de lire la dernière interview de Stéphane Aria. Tu vas te reconnaître dans sa personnalité. Il m’a dit les mêmes phrases que toi.
Quelle est d’après toi la qualité principale de Steve Le Bris ?
« Monsieur Le Bris a un comportement très humain. Je te donne un exemple. Il vient nous voir tous les matins pour nous demander comment on va. C’est un geste que j’apprécie. Il n’est pas obligé de le faire, car il a ses propres responsabilités, mais il le fait quand même.
Il s’intéresse à nous, c’est rare pour un dirigeant. Dans les autres entreprises dans lesquelles j’ai travaillé, on ne voyait jamais le directeur. »
Le matin, quand tu franchis les portes de l’entreprise, qu’est-ce qui te fait penser que la journée sera bonne ?
« Ça se passe tellement bien que j’ai l’impression de vivre chaque fois la même journée. Je ne subis pas le poids de la journée. Ce n’est pas une obligation de venir au travail, mais un vrai plaisir de travailler. Et toujours dans la bonne humeur. »
On va sortir de l’entreprise. Quelle est ta passion ? Je connais déjà peut-être ta réponse : le foot ?
« Oui, c’est le foot. J’ai joué longtemps. Je suis gaucher et j’ai évolué à plusieurs postes au milieu de terrain, j’étais plus défensif en début de carrière et plus créatif ensuite. J’aimais bien toucher le ballon.
Je peux regarder tous les types de matches, de tous les niveaux, de tous les pays, du foot féminin ou masculin.
En France, je supporte l’Olympique de Marseille. Je suis né à Lens, j’ai grandi et je vis en région parisienne, mais je suis pour une équipe du Sud ! C’est comme ça. C’est par rapport à l’ambiance, à la diversité. C’est le mélange qui me plaît. »
Est-ce que tu joues encore ?
(Rires) « Non, j’ai arrêté depuis un moment. Une blessure m’a éloigné des terrains et c’est dur de récupérer. »
Pour continuer à jouer après sa blessure, Youssef aurait eu besoin du préparateur physique de Cristiano Ronaldo ! On comprend, une fois de plus, que le monde tourne plus rond avec de bons préparateurs, dans tous les secteurs en passant par le sport et le bâtiment.
À suivre…