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Hygiène sur les chantiers : il y a encore (un peu) de “ménage à faire”

Grégoire Noble
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Base-vie sur un chantier du BTP.

À l’issue d’une vaste campagne de sensibilisation menée il y a un an auprès des entreprises, l’Organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP) constate qu’il existe encore certains manquements concernant le respect des mesures d’hygiène sur les chantiers.

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À l’automne 2023, l’OPPBTP avait mené une vaste campagne pour promouvoir l’hygiène sur les chantiers et les bonnes pratiques. Quel a été le résultat de cette vaste opération menée en partenariat avec la Direction générale du Travail, la Cnam et les services de prévention de santé au travail du BTP ?

L’intérêt a été au rendez-vous, puisque plus de 8 entreprises sur 10 (échantillon de 4 934 sociétés du secteur) déclarent avoir été intéressées par le sujet. Toutefois, une grande marge d’amélioration existe, puisque seulement un tiers d’entre elles affirment avoir effectivement mis en place des mesures. Et seule une sur cinq se déclare, aujourd’hui beaucoup plus concernée par le sujet... après la campagne de l’OPPBTP.

Et pourtant ! En France, l’article R4228-1 du Code du travail* impose aux entreprises l’obligation d’équiper les chantiers temporaires et mobiles de structures sanitaires adéquates, propres et en quantité proportionnelle au nombre de compagnons.

Dans l’ensemble, quatre entreprises sur cinq se disent suffisamment informées – surtout depuis la crise du Covid qui a mis en lumière cette problématique. Ce qui fait que les contenus et outils de l’OPPBTP sont finalement peu utilisés : seul un tiers des entreprises s’est rendue sur le site dédié hygienebtp.fr de l’organisme dont 24 % ont effectivement téléchargé le guide “Bien choisir une base vie et/ou une installation d’hygiène pour son chantier” ou d’autres ressources de la boîte à outil de l’organisme de prévention.
* Selon cet article du Code du travail, « l’employeur met à la disposition des travailleurs les moyens d'assurer leur propreté individuelle, notamment des vestiaires, des lavabos, des cabinets d'aisance et, le cas échéant, des douches ».

En matière d’hygiène sur les chantiers, 20 % des dirigeants de TPE n’ont mis aucune action en place. Et 12 % reconnaissent n’avoir rien retenu de la crise sanitaire de 2020.

Travailler au grand air... ne change rien !

Une enquête spécifique a été menée auprès des compagnons par les services de prévention et de santé au travail autour de cinq thèmes essentiels : accès à l’eau, WC, conditions de pauses, repas pris sur les chantiers, enfin vêtements et équipements de protection.

Parmi les salariés interrogés, 71 % se disent satisfaits des conditions rencontrées. Toutefois, 20 % des dirigeants de TPE n’ont mis aucune action en place. Pis ! Ils sont 12 % à reconnaître n’avoir rien retenu de la crise sanitaire en matière de respect des règles sanitaires et d’hygiène. Le chiffre atteint même 28 % chez les charpentiers et couvreurs !

En outre, les retours d’expérience montrent encore que près de la moitié des locaux sont entretenus de façon insuffisante, tandis qu’un quart des répondants avoue recourir au système D pour obtenir de l’eau (jerrycan ou accès au réseau public).

Dans les faits, 44 % des chantiers ne disposent pas de douche, qui – si elles sont présentes – sont souvent mal-entretenues, voire inutilisables (33 % des cas). Les vêtements de protection, eux, sont le plus souvent lavés à la maison (66 %) alors que les chantiers sont considérés comme polluants et présentent des risques de contamination de l’extérieur. Enfin, les pauses déjeuner sont souvent prises à bord des véhicules – à hauteur de 47 % pour les chantiers de courte durée.

Face à ces constats, l’OPPBTP recommande de mieux planifier les bases-vie et d’intégrer l’hygiène dès le début des travaux. Avec, forcément, des installations « fonctionnelles », mais également... « entretenues ».

Grégoire Noble
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