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Que devient ma vieille chaudière ? On a mené l’enquête avec des artisans du bâtiment

Denis Gentile
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Que devient ma vieille chaudière ? On a mené l’enquête avec des artisans du bâtiment

Remplacer sa vieille chaudière par une pompe à chaleur, c’est de plus en plus courant et indispensable. On fait un geste pour notre porte-monnaie, mais aussi et surtout pour l’environnement. Exit les énergies fossiles. Vive les énergies renouvelables et le confort chez soi. 

Mais le cercle vertueux ne serait pas complet, si dans le même temps, on retrouvait nos vieilles chaudières et cuves à fioul éparpillées dans la nature. Il est donc nécessaire de recycler nos anciennes installations. Mais sait-on vraiment ce qu’elles deviennent ?

J’ai décidé de mener l’enquête en interrogeant des artisans, des pros du bâtiment, des plombiers-chauffagistes, mais aussi à une start-up qui aide les entreprises à recycler les déchets de chantier.

Ils sont tous autour de moi dans le sous-sol d’un vieux pavillon de la région parisienne, comme dans un roman d’Agathe Christie.

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Le propriétaire nous montre une chaudière à gaz des années 90 qui fonctionne tant bien que mal.

« J’ai quand même prévu de la changer d’ici l’hiver prochain. Regardez, il nous tend un dépliant. J’ai choisi cette solution, une pompe à chaleur Air/Eau Nimbus Net R32 d’Ariston, c’est tout nouveau. »

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La pompe à chaleur Air/Eau Nimbus Net R32 d’Ariston
La pompe à chaleur Air/Eau Nimbus Net R32 d’Ariston

Je la feuillette rapidement et cette phrase attire mon attention « Le confort thermique fait face à un impératif écologique. » Elle fait plus de 50 pages, elle est vraiment très détaillée. C’est intéressant, j’irai la télécharger plus tard sur leur site. Je lui rends sa brochure, mais il me fait signe de la garder. 

«  Suivez-moi, me dit-il, je vais vous montrer quelque chose de complètement différent, une véritable pièce d’antiquité. Il regarde d’un air amusé mes chaussures. Sa grimace, avec les lèvres qui s’écartent et la mâchoire serrée, me fait craindre le pire. De belles chaussures de tennis, ce n’est pas l’idéal pour aller là, » me dit-il. 

«  C’est pas grave, lui répondis-je, ce sont les risques du métier. »

J’ai vite compris. Je viens de mettre les pieds sur un vieux tas de charbon. Je suis dans une cave à charbon. 

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Chaudière en fonte

« Le collector est dans l’autre pièce », me précise-t-il en désignant du doigt une épaisse porte jaune en acier. Je la pousse en m’aidant de l’épaule et je découvre une chaudière centenaire.

Je me tourne vers lui à la fois choqué, impressionné et perplexe. Il éclate de rire, puis sur un ton rassurant, il affirme sans ambages : 

« Non, celle-ci n’est plus en état de marche. Je l’ai trouvée comme ça quand j’ai acheté ce pavillon. » 

«  Je comprends, elle ne risque pas de bouger. Elle doit peser des tonnes, pour la sortir de là, il faut avoir une force surhumaine. » 

« Ouais, il faudrait même toute une équipe de super-héros », répondit-il avec humour.

Oui, vraiment, il faudrait une équipe de super-héros, comme celle qui est autour de moi aujourd’hui. On les appelle « les magnifiques ». Justement, je décide de leur poser la question suivante :

« Que faites-vous des systèmes de chauffage et de production d'eau sanitaire hors d'usage récupérés chez vos clients, comme ici dans ce sous-sol d’un vieux pavillon ? »

Des vieilles chaudières pour récupérer l'eau de pluie !

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Stéphane Aria

« Je ne suis pas plombier Denis, clarifie immédiatement Stéphane Aria, Monsieur « Eh, salut ! » sur TikTok, mais j’ai l’habitude des métaux. On peut les ramener chez un ferrailleur qui saura les réutiliser. Mon ami, Benji Metal, les récupère aussi. Il en fait des sculptures. Tu le sais bien Denis, car tu as déjà fait son interview. Depuis ton article, il en a vendu pas mal d’ailleurs.»

En effet, c’est vraiment la belle histoire d’une rencontre que j’ai racontée dans cet article : « Sauver la planète et aider les autres : l’incroyable histoire d’un influenceur et d’un artiste ».

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Sam Gyver plombier

« Attends Denis, me dit Stéphane qui vient de recevoir un SMS. J’ai mon pote Sam Gyver qui vient d’arriver. Lui, c’est le pro de la rénovation des vieilles chaudières. Je crois qu’il en remplace au moins 3 par semaine ! ».

Stéphane sort un instant pour aller récupérer son ami. Quand il revient, il fait les présentations d’usage, puis Sam prend la parole en confirmant ce chiffre.

« Oui, avec les aides qu’on accorde aux particuliers, ça représente une grosse partie de notre boulot. En général, ce sont les « gros » pollueurs qui paient comme Total. Rien que pour les déplacer, on utilise une mini-pelle. Ce sont des chaudières en fonte qui font au moins 300 kg. Avant, il faut bien les nettoyer. Le fioul, c’est dangereux et je ne prends aucun risque. Tiens regarde. »

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Transporter une vieille chaudière avec une mini-pelle

Il me montre sur son téléphone les dernières antiquités qu’il a remplacées.

« Et pour les citernes, c’est encore plus lourd, non ? » demande le propriétaire. « J’en ai une dans la cour, je vous la montrerai quand on sortira. »  

Son pavillon est un vrai musée.

« On ne déplace que les citernes en plastique, répond Sam. Ensuite, on les transforme en cuve pour la récupération des eaux de pluie. Mais les autres en métal, on ne peut pas les déplacer, alors on les enterre. »

Le recyclage des chaudières

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Jean-Bernard Melet, Eldo et animateur radio

Jean-Bernard Melet d’Eldo, en bon animateur, prend la parole. Il en profite pour parler de sa nouvelle émission sur Batiradio, la radio du salon Batimat. Son titre  « L’influenceur BTP ». Peut-être, parlera-t-il un jour de notre chaudière qui veut être recyclée.

Il est accompagné d’un ami, le gérant de l’entreprise Leboeuf Fillon, spécialisée dans la plomberie, chauffage, énergies renouvelables et électricité depuis bientôt 40 ans. 

« Je te présente Luc Barillon, son entreprise à plus de 260 commentaires positifs sur Eldo. Et sur le recyclage des vieux produits et matériaux, ils sont super bien organisés. »

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Luc Barillon Leboeuf Fillon

« On a obtenu la qualification Qualibat environnement, cela signifie qu’on s’engage notamment à trier des déchets et réduire l’impact environnemental de nos chantiers. On traite tous nos déchets. On a au moins 6 bennes spécifiques pour la ferraille, les cartons, les gravats, le plastique, le bois et d’autres petits containers pour des produits comme le silicone, les aérosols, les verres, etc. Tout est trié, tracé puis apporté dans les déchetteries. »

En écoutant Luc, je suis rassuré. Rien, pas même le plus petit boulon, ne finira sa course dans la nature. Ma vieille chaudière sera bien recyclée. Le témoignage de Remi Maurice, le super plombier, va dans le même sens.

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Remi Maurice le super plombier

« Nous aussi, nous recyclons tout, explique Remi. Nous avons des contrats avec des déchetteries locales. Quand il y a une cuve enterrée, c’est un terrassier qui intervient. Une autre entreprise s’occupe de ce qui est dégazage. Pour les tôles, l’acier, on travaille avec un ferrailleur local qui nous rachète tous les métaux au kilo, notamment le cuivre, le plomb et le laiton, pour les réutiliser. Mais avant on démonte toute la chaudière pièce par pièce, comme les portes chauffantes, les composants électroniques, etc. »

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Denis Gentile Storyteller

« C’est important ce que vous expliquez. Car souvent les particuliers décident de changer de chaudière pour faire des économies sur la consommation, mais aussi par conscience écologique. Ils choisissent alors des énergies renouvelables. Il est donc essentiel de leur dire que leur vieille chaudière n’est pas jetée dans la nature, mais que tous ses éléments sont bien recyclés. »

La valorisation des métaux et des hommes

« Et toi, Sonia Boury, chez Ze Plombier, vous faites comme Remi ? »

« Si c’est un chauffe-eau électrique, on a l’obligation légale de le reprendre. La part d’écoparticipation sur la facture correspond au traitement des déchets. C’est l’agence Rexel, située près de chez nous à Nantes, qui les récupère directement sur le chantier. 

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Ze Plombier Sonia Boury

En effet, les chaudières doivent être entièrement démembrées. Le corps de chauffe et les objets en cuivre sont séparés. Les parties métalliques sans réelles valeurs vont partir en déchetterie. Pour le cuivre, le laiton et les autres matières recyclables, ce sont les plombiers salariés de notre entreprise qui s’en occupent personnellement. On leur en fait cadeau et ils peuvent donc les vendre eux-mêmes. Ils ont ça le week-end ou le soir sur leur temps libre et ils gagnent un peu d’argent en plus comme ça. »

« Sympa ça, c’est un peu comme s’ils recevaient un pourboire. »

« Oui, ça leur permet de mettre du beurre dans les épinards. »

Les chaudières en France ont donc une belle histoire. Non seulement les professionnels s’attachent à bien les recycler, mais en plus, elles permettent à leurs employés de se faire un peu d’argent en plus. Et qui sait, si elles ne se transforment pas parfois en cadeau de Noël ou d’anniversaire pour leurs enfants. Il y a un aspect conte de fées dans cette démarche.

Jacques Sabater, le fondateur de l’application Hector, l’assistant virtuel pour les entreprises du bâtiment, était là et a réagi immédiatement aux propos de Nadia.

« C’est une pratique courante, puisque j’ai connu ça dans une boîte où je travaillais avant. Cette PME du bâtiment fabriquait, vendait et installait des fenêtres. On récupérait l’alu et les gars allaient les recycler. Et ça leur faisait une petite prime. »

« Et si tu pouvais récupérer un peu d’argent avec les métaux des chaudières recyclées, tu en ferais quoi Jacques ? »

« En général, tu utilises ces primes dans ta vie quotidienne : tu vas au ciné, tu fais un resto avec ta femme, un cadeau à tes enfants ou un séjour dans un hôtel. »

Grégoire Noble, journaliste chez Zepros, pointait récemment du doigt le réemploi des matériaux dans le bâtiment. Il citait notamment quelques chiffres éloquents : le BTP est responsable de 70 % de la production de déchets en France, au total ce sont 46 millions de tonnes de déchets, c’est vrai vu le poids des chaudières (et des cuves) au charbon ou au fioul, le chiffre monte assez vite !

Les entreprises du bâtiment et les artisans ne peuvent pas porter tout le poids du recyclage des déchets de chantier et des grosses chaudières en fonte sur leurs épaules. Il faut aussi les aider.

Les Ripeurs, une app pour recycler les déchets de chantier

Des start-up ont pris ce problème à bras-le-corps. C’est le cas de l’équipe des Ripeurs en Île-de-France. Justement deux d’entre eux sont là, Jason et Anaïs Cateni-Caudéran. Ils me parlent des décharges sauvages qui se multiplient et qui provoquent aussi une forte pollution des sols.

« Anaïs, comment est née l’idée des Ripeurs ? »

« Romain Icol, le fondateur des Ripeurs s’est posé la question suivante : quel est le plus gros producteur de déchets en France ? » 

Ma réponse fuse :

« Bien évidemment le bâtiment ! »

« Exactement Denis, c’est le secteur du bâtiment avec 46 millions de tonnes déchets générés chaque année ! Mais Romain est allé plus loin en se posant une autre question : comment moi, en tant qu’entrepreneur, est-ce que je pourrais avoir un impact sur ce problème ? Sachant que seulement 50 % de ces déchets étaient valorisés. Il s’est rendu compte qu’il n’y avait pas assez de tri à la source sur les chantiers. Ce qu’il l’a surtout interpellé, c’est la quantité importante de décharges sauvages ! »

« Donc votre but aujourd’hui, c’est de valoriser plus et mieux les déchets de chantier, mais aussi de réduire drastiquement les décharges sauvages. »

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Anaïs les ripeurs

« Oui, par le biais d’une seule app, on propose aux artisans et aux professionnels du BTP  de collecter tous leurs déchets et en les gérant jusqu’à la revalorisation, en leur fournissant toute la traçabilité. »

Anaïs prend son smartphone et elle ouvre devant moi l’app des Ripeurs. Elle nous fait une démonstration en direct.

« Regardez, on va simuler l’enlèvement et le recyclage d’une chaudière. On sélectionne la catégorie des encombrants. Vous voyez, il demande si c’est un objet lourd, entre 25 et 50 kg,  et volumineux. C’est le cas de notre chaudière. 

Ensuite, on précise où l’on doit récupérer l’objet. Par exemple, sur le trottoir ou au 5e étage. On indique le nom du contact sur le chantier et bien sûr l’adresse exacte. On ajoute des commentaires et une photo de la chaudière. 

On nous propose alors un créneau horaire pour la récupérer, par exemple demain à 7h30 sur le trottoir à Champigny-sur-Marne. Et le prix de l’intervention. Dans notre exemple, cela fait 57 euros. J’ajoute que plus on va trier tes déchets, moins ça va coûter cher.

Si on es d’accord, on clique sur suivant et demain on viendra récupérer ta chaudière. »
 
« Qui va s’occuper  de démanteler la chaudière ? »

«  C’est le centre de tri qui va séparer les différents éléments et matériaux de la chaudière et les envoyer dans les différentes filières de revalorisation. 

Ensuite, vous recevrez un BSD, le bordereau de suivi des déchets indiquant tout le parcours de ta chaudière. Enfin, on vous donne un dernier chiffre qui précise le pourcentage exact de la revalorisation de ta chaudière ! »

« Impressionnant, votre app est géniale Anaïs, merci beaucoup. »

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Jacques Sabater Hector

Jacques Sabater, qui vient de parcourir 700 km à vélo avec son compère Kévin Jardinier pour mettre un coup de projecteur sur l'urgence climatique et le rôle du bâtiment, prend la parole et nous livre une conclusion parfaite :

 

« La rénovation énergétique n’est pas un luxe, mais une nécessité ! »

L’enquête a été rondement menée. Il se fait tard et la soirée sera encore longue avec mes amis du bâtiment, « les magnifiques », mais je suis rassuré car je sais que ma chaudière est entre de bonnes mains. Elle sera bien recyclée grâce à des professionnels du bâtiment responsables, passionnés et consciencieux. 

On arrive au terme de son histoire et c’est une happy end comme je les aime !

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Que devient ma vieille chaudière ? On a mené l’enquête avec des artisans du bâtiment

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Retrouvez les magnifiques dans le premier épisode de cette série :

Plombier VS électricien : qui sera le premier sur le chantier ?

Denis Gentile
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