L’artisan au Bazooka cherche la lumière : interview choc de Ludovic Szczepaniak !
Publié le 13/03/2024
Denis Gentile
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Interview d'un super artisan : Ludovic Szczepaniak
Il y a des métiers du bâtiment méconnus et certains artisans souffrent de ce manque de reconnaissance. Voici l’interview de l’un d’entre eux : Ludovic Szczepaniak.
Il publie des vidéos spectaculaires sur TikTok. On dirait un super-héros avec une arme titanesque et intimidante dans ses mains, un bazooka pacifiste.
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Un métier de l'ombre
Ludovic a 43 ans et 3 enfants. Il a monté sa boîte Bâtiment S, « S » comme Superman, au Mans il y a 3 ans et demi. Son métier ? Bandeur ! Plutôt étrange comme nom, non ? Et quand on lui demande ce que c’est ce métier, il répond comme ça sur les réseaux sociaux :
« Bandeur, c’est un métier de solitaire, un métier de l’ombre ! À quand la reconnaissance de notre métier ? On remarque toujours le travail du plaquiste ou du peintre, mais il serait temps de se rendre compte que notre métier est un vrai métier ! »
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Ludovic, la lumière est au fond du couloir
Ludovic, quand j’ai lu ton message sur les réseaux sociaux, j’ai entendu un cri du cœur et j’ai voulu y répondre. Vraiment, car on sent ta passion derrière ces mots, accompagnée d’un besoin de reconnaissance et de respect de la part des autres intervenants sur un chantier. Est-ce que je me trompe ?
« Déjà, c’est un métier où l’on est tout seul. C’est un métier à part. Personne nous calcule, personne ne respecte notre travail ! Tu fais les bandes, c’est encore tout frais, les mecs passent après nous sans s’en préoccuper, ils s’en moquent. Tu es toujours en train d’essayer de rattraper les dégâts. On est aussi obligé d’être à moitié magicien, car parfois les poses de placo sont cradingues. Malgré tout, il faut un rendu propre, c’est donc de la magie. »
Tu fais un travail remarquable, il suffit de jeter un œil sur tes vidéos. Tu dois donc au moins recevoir les félicitations du jury, non ?
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Et voilà le travail après l'intervention de Ludovic et avant celle du peintre
« Détrompe-toi Denis. Quand l’architecte, le client ou le maître d’œuvre passent, ils s’exclament : « Wow, le plaquiste, c’est incroyable le boulot qu’il a abattu. Top le peintre aussi, car le rendu est magnifique, c’est impeccable ! » Et le bandeur ? On l’oublie. On oublie que c’est lui qui a fait les bandes pour que le peintre puisse travailler sur un support propre, pour qu’il ne soit pas embêté. Mais au final, on ne voit que le travail du plaquiste et le rendu final avec la peinture. Le plaquiste a juste posé des plaques… »
Ludovic, je t’interromps, car je sens, dans tes propos, parfois crus, et dans ta voix, que tu es complètement désespéré. Imaginons que sur un chantier tu n’interviennes pas, qu’ils t’aient pour le coup complètement oublié, que se passerait-il ? Quelles seraient les conséquences ?
« On a notre rôle sur un chantier, on est essentiel, comme les autres d’ailleurs. Si on n’était pas là ? Alors, imagine-toi une plaque de placo et essaie de la peindre, tu verras toutes les vis qui resteront apparentes, tous les joints du placo aussi, tu verras tous les défauts du plaquiste pendant la pose comme les jours entre les plaques au niveau des cueillies ou du sol, tu verras les rayures sur les cloisons, etc. »
Alors Ludovic, je vais en rajouter une couche. Je ne connaissais pas, moi non plus, ton métier ! C’est donc indispensable de te faire connaître à travers tes vidéos sur les réseaux sociaux et aussi cette interview publiée sur un média pro du bâtiment, Zepros Bati et sur la newsletter Bricoman. Ton témoignage sera diffusé massivement. Forcément, je ne vais pas être le seul à découvrir le métier de bandeur. La reconnaissance commence là, en communiquant.
« Il serait temps que le métier de bandeur soit vraiment reconnu en tant que tel. Aux États-Unis, c’est un métier reconnu : « Drywall finisher ». En France, non ! Ce n’est que l’ombre du plaquiste et du peintre. Il fait un travail transparent pour rattraper les accrocs du plaquiste. »
Il est donc temps de passer de l’ombre à la lumière.
« Oui, bandeur est un métier de l’ombre, un métier solitaire. Les autres corps de métier s’en moquent. Aujourd’hui même, j’étais invité à l’inauguration de la première tranche d’un chantier, j’étais seul pourtant je suis quelqu’un de sociable, ouvert et j’aime bien rigoler. Au bout d’une heure, je suis parti ! Des moments comme ça, ça te met le moral dans les chaussettes ! Heureusement que j’ai de l’estime pour mon travail. »
Tu connais d’autres bandeurs, ça se passe comment pour eux ?
« J’ai des amis bandeurs bien sûr à Montpellier, Arras, Lille, Mulhouse, au Havre, en Vendée, un peu partout en France. On est une petite communauté, on se connaît bien et on dit tous la même chose. Il est vraiment temps que notre métier soit reconnu en tant que tel. Beaucoup dépriment et baissent les bras. »
On note quand même une contradiction : on fait appel à vous pour intervenir sur les chantiers, puis on vous oublie une fois que le travail est terminé !
« Oui, on fait de plus en plus appel à nos services. Je dirais même plus, les plaquistes ont horreur de faire les bandes ! Quand je croise un plaquiste, il est ravi de me voir. Mais pour les architectes et les maîtres d’œuvre, notre travail est invisible. »
Si ça peut te réconforter, je viens de faire une interview de Cédric Prats, le 7ème ARTisan et on a parlé de toi. Voici ce qu'il m'a dit :
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Cédric Prats le 7ème ARTisan avec Ludovic
« J’ai pas mal échangé avec lui et il a envie de communiquer sur les réseaux sociaux. C’est bien de lui donner un coup de main avec une interview. Il doit parler de lui, de ses passions, communiquer ses émotions, car la technique, ce n’est pas suffisant pour percer. »
Est-ce que c'est important pour toi t'entendre ce témoignage ?
« Ça fait un petit moment que je suis abonné ! Cédric est un talent qui met le talent des autres en avant ! Je suis fan ! C’est quelqu’un qui malgré sa notoriété reste simple. Il donne de bons conseils sans les monnayer, alors que d’autres ont pris la grosse tête. Je discute régulièrement avec lui en privé, il est toujours disponible. J’aime sa façon de filmer, ce n’est jamais surjoué, c’est naturel. Il vient sur les chantiers et il filme la réalité. Avant, il était lui-même artisan. Il connaît donc le milieu, le métier et les problématiques. Il peut aussi intervenir et briefer un artisan s’il voit qu’il peut faire un effort au niveau de la sécurité par exemple. »
Lire les interviews des artisans que l’on fait avec Bricoman, c’est donc quelque chose d’utile pour toi qui communique sur les réseaux sociaux. Je crois savoir que tu apprécies aussi beaucoup Stéphane Aria. Sur TikTok, c’est vraiment le meilleur. il a même publié une vidéo de toi sur son compte TikTok avec plus de 27000 visualisations ! Sympa, non ?
« Si tu regardes dans le dico la définition de Steph Aria, il y a écrit : « la crème des crèmes ». C’est un pro qui partage sa passion, des astuces. Il a le cœur sur la main. Avec lui, tu peux parler de tout, il se démène pour ses collègues. Il peut se déplacer aux quatre coins de la France pour donner un coup de main. Je ne le connais que depuis six mois, mais c’est comme si je le connaissais depuis toujours. »
Les réseaux sociaux pour créer des emplois
Ce sont vraiment 2 artisans modèles pour un artisan comme toi. Quel est ton but sur les réseaux sociaux ?
« Je suis quelqu’un qui essaie de percer sur les réseaux sociaux. Effectivement, Cédric et Steph sont 2 super modèles. Je ne manque pas de boulot, mais j’aimerais avoir plus de notoriété pour avoir plus d’opportunités, plus de débouchés, de nouveaux chantiers et faire évoluer l’entreprise, créer des emplois.
Avoir des gars qui viennent chaque jour dans mon local, former 2 ou 3 binômes, ça serait sympa. Ça me soulagerait aussi, car bosser seul, c’est épuisant. »
Mon bazooka ? Mon jouet préféré !
Tu adores ton métier, c’est clair, mais aussi tes outils, tu me le confirmes ?
« J’adore mon métier, j’adore mes outils. D’ailleurs, pour moi, ce ne sont pas des outils, mais des jouets. J’aime les utiliser tous les jours et de les montrer fièrement sur les réseaux sociaux. »
D’ailleurs, il y a un outil que tu mets souvent en avant dans tes vidéos. Peux-tu nous en parler ?
« Oui, mon nouveau bazooka carbone hybride élite séries de la marque Northstar.
Je suis d’ailleurs le premier à l’avoir en France !
Introuvable en Europe, je l’ai commandé au Canada, il a même été bloqué 3 semaines à la douane. C’est une fierté de travailler avec. Au départ, je le voulais comme un gamin veut un jouet. C’était un caprice, je voulais bosser avec ce jouet. C’est la Rolls-Royce du bandeur. »
On va continuer de parler de tes jouets, avec quelles autres marques tu as l’habitude de travailler ?
« Les enduits Semin, surtout le CE78 lent, ont une excellente glisse, le ponçage est facile, la texture est agréable autant à la main qu’en mécanisé. Le couleur blanc immaculé donne de la luminosité au chantier. »
Ludovic m'envoie une vidéo dans laquelle il a filmé son atelier. Il me montre les produits et les outils qu'il a en stock : Toupret, Alltek (Tollens), Delko, l’Outil Parfait.
À part les bazookas Northstar, on retrouve la plupart de ces produits et outils professionnels chez Bricoman.
Vous pouvez suivre Ludovic sur TikTok, sur Instagram et sur LinkedIn. Nous, on va continuer à le suivre assidûment et on vous donnera des nouvelles sur sa notoriété croissante.
Comme promis, on a continué à suivre Ludovic. Le 4 mars 2024, il a publié cette vidéo sur TikTok et Instagram. Il parle de la solitude des artisans et des réseaux sociaux. Un beau message pour inciter tous les artisans à venir parler d’eux sur les Instagram, TikTok ou LinkedIn.
👉 « Certains m’ont dit que je ne devrais pas raconter ma vie comme ça 🤷🏻♂️ sur les réseaux sociaux. 🔄 Au contraire, je crois qu’on devrait être plus nombreux à le faire. »
〰️ C’est certain, chez Tokster on est sur la même longueur d’onde 📻 👂On écoute avec attention les messages des artisans et on les transmet 📡 avec plaisir à travers nos médias. Laissons Ludovic reprendre son discours 🎤
👉 « On devrait parler plus souvent des problèmes qu’on rencontre au quotidien sur les chantiers, de nos galères. » 🛑 Et c’est exactement ce que Ludovic a fait avec un inquiétant « J’ARRÊTE ! » dans un REEL sur Instagram 🤳
🐮Mais Ludovic, plutôt que ruminer tout seul dans son chantier, s’est livré totalement. Voici sa conclusion 👇
👉 « Moi, je croyais que j’étais seul à avoir ces problèmes. En revanche, je m’aperçois qu’on est plein à vivre les mêmes galères. Et en parlant des collègues m’ont non seulement apporté leur soutien 🤝 mais aussi des solutions et des idées » 💡
