
MaPrimeRénov' : un retour sous contrôle

Comme prévu, le guichet MaPrimeRénov' pour les rénovations d'ampleur rouvre le 30 septembre avec un ciblage renforcé et un contrôle accru contre la fraude.
Après une fermeture estivale destinée à renforcer la lutte contre la fraude, la réouverture du guichet MaPrimeRénov’ pour les rénovations d’ampleur s’accompagne d’un recentrage des aides sur les ménages les plus modestes et sur les logements les plus énergivores, dans le cadre d’un effort continu pour réduire la précarité énergétique en France.
La fermeture du guichet, intervenue le 23 juin dernier, avait pour objectif de passer au crible près de 25 000 dossiers, représentant 935 millions d’euros de subventions potentielles. Cette vérification a également concerné les entreprises liées à ces dossiers, incluant une centaine d’accompagnateurs rénov’ (MAR) et plusieurs centaines d’entreprises de travaux ou mandataires. Selon les premières estimations, cette opération a permis d’éviter 36 millions d’euros de fraudes et de retirer les agréments des entreprises impliquées. Environ 14 000 dossiers, correspondant à 600 millions d’euros de subventions potentielles, restent toutefois sous surveillance active, et feront l’objet d’un suivi approfondi.
Recentrage sur les passoires thermiques
À partir de fin septembre, les aides seront désormais concentrées sur les logements classés E, F ou G au Diagnostic de performance énergétique (DPE), afin de lutter plus efficacement contre les « passoires thermiques ». Les plafonds de travaux subventionnables ont été adaptés :
- Jusqu’à 30 000 € hors taxes pour un gain de 2 classes énergétiques,
- Jusqu’à 40 000 € hors taxes pour un gain de 3 classes ou plus.
Le « bonus de sortie de passoire » est supprimé, mais les taux d’aide restent inchangés. Les ménages les plus modestes peuvent donc bénéficier d’une aide de l’État pouvant atteindre 80 % du plafond de travaux, soit 24 000 € pour un gain de 2 classes et 32 000 € pour un gain de 3 classes. Une étude sur les prix des travaux est par ailleurs en cours pour identifier les abus et les effets d’aubaine.
Une territorialisation du dispositif pour mieux piloter les rénovations
Face au succès du dispositif, qui a presque doublé les rénovations d’ampleur par rapport à l’an dernier (71 828 dossiers engagés au 12 septembre 2025 contre 37 626 en 2024), 13 000 nouveaux dossiers pourront être acceptés d’ici la fin de l’année 2025. Pour faciliter le suivi et l’anticipation locale, des objectifs par territoire seront publiés, accompagnés d’un suivi hebdomadaire accessible aux acteurs de la rénovation. Les dossiers déposés entre septembre et décembre devraient être instruits et engagés au premier trimestre 2026, sous réserve de l’adoption de la loi de finances.
Les guichets pour les rénovations en copropriété restent ouverts sans modification des conditions, tandis que des ajustements sont prévus pour l’année 2026.
Une vigilance accrue contre les fraudes et les abus
Le ministère souligne que la vigilance reste de mise. Depuis le début de l’année, 137 949 dossiers de rénovations monogestes ont été engagés, contre 181 288 à la même période l’an dernier, ce qui s’explique par la montée en puissance simultanée des rénovations d’ampleur. L’ensemble de ces mesures illustre la volonté de l’État de concentrer ses moyens sur les ménages les plus vulnérables et sur les logements les moins performants, tout en limitant les dérives financières.