[Réemploi] La plateforme web Articonnex ouvre un second entrepôt près de Nantes
À l’approche de l’entrée en vigueur définitive de la filière REP Bâtiment en janvier 2023, la jeune entreprise nantaise spécialisée dans la vente de matériaux déclassés, de seconde main et de fins de série veut accélérer son développement avec un réseau d’entrepôts physiques. Elle envisage aussi de créer un atelier pour revaloriser les produits issus des chantiers de déconstruction.
Sur le segment prometteur du réemploi, Articonnex ne perd pas de temps ! Après l’ouverture d’un premier entrepôt-magasin en mars 2021 à Orvault, au nord-ouest de Nantes, c’est à Sainte-Luce-sur-Loire, au nord-est, que la société indépendante fondée courant 2019 double, cette fois-ci, la mise sur le terrain.
La plateforme rajoute aux 350 m² de stockage de son premier site physique une surface de l’ordre de 1 350 m² pour ses produits et matériaux déclassés, de déstockage ou de réemploi, acquis et vendus dans une logique d’économie circulaire. Elle s’est d’abord spécialisée dans les produits bois et dérivés, puis a élargi son plan d’assortiment aux isolants, aux plaques de plâtre, au carrelage, mais aussi aux équipements en sanitaire et chauffage et à l’univers de la quincaillerie entre autres.
À Orvault, la première année d’exploitation du site a validé le concept mis au point par les trois fondateurs et co-associés d’Articonnex. En 2021, cet entrepôt a traité un volume évalué à « 400 tonnes de matériaux de qualité professionnelles », dont environ « 150 tonnes “détournées” de la benne ». Les dirigeants visent le seuil des 1 000 tonnes en 2022 grâce notamment aux partenariats locaux noués avec des distributeurs BtoB qui leur confient leurs fins de stock.
L’entrée en vigueur définitive de la responsabilité élargie au producteur pour les produits et matériaux de construction du bâtiment (REP PMCB) au 1er janvier 2023 est également l’occasion de se faire connaître auprès des éco-organismes afin de récupérer les matériaux que ceux-ci collecteront auprès de leurs adhérents.
Tout en revendant les produits de -40 % à -80 % moins chers que leur tarif d’origine, Articonnex revendique un business-model rentable grâce aux volumes importants qu’elle traite.
Déconstruction et réemploi
Autre gisement en développement : les surplus de chantier. Articonnex a passé un accord avec Bouygues Construction. Elle passe sur les chantiers du constructeur avec un camion benne pour récupérer les matériaux non utilisés qui auraient été sinon mis au rebus. Pour les chantiers de déconstruction, la société s’appuie sur Occamat, Océan Insertion 44 et Tri’n’Collect afin de récupérer les matériaux réutilisables avant de les remettre en vente.
Côté acheteurs, l’enseigne adresse les TPE et PME artisanales intervenant sur des chantiers en diffus, ainsi que des entreprises générales pour des besoins spécifiques. Elle cible également des particuliers bricoleurs attirés par les petits prix et/ou la démarche écologique. Chaque semaine, la plateforme informe les utilisateurs sur ses nouveaux arrivages via une newsletter envoyée par e-mailing.
La société cherche maintenant à se développer dans le sud de l’agglomération nantaise en prévoyant d’y implanter son troisième entrepôt, voire un quatrième site. Avant de dupliquer son « modèle vertueux » dans d’autres territoires de l’ouest de la France. L’entreprise nourrit aussi un projet. Cette fois-ci, il s’agirait d’ouvrir des ateliers de revalorisation de matériaux provenant de chantiers de déconstruction Thierry Goussin (correspondant régional, Pays de la Loire)