Covid-19 / J-G.Darré (SDI) : "Oui au maintien de l'activité sur les chantiers"

Jérémy Becam
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Depuis le début des mesures de confinement liées au coronavirus, le Syndicat des indépendants (SDI) est en première ligne pour informer les professionnels. Jean-Guilhem Darré, délégué général du SDI, est revenu, pour Zepros, sur la situation des artisans du bâtiment et sur la problématique de l’arrêt ou non des chantiers. L’organisation professionnelle salue en tout cas les mesures prises par les pouvoirs publics.

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Zepros : Quelle est la position de votre syndicat vis-à-vis des mesures prises par le gouvernement ?

J-G.D : Tout d’abord, et il est important de le souligner, nos adhérents sont totalement conscients de la situation d’urgence sanitaire à laquelle nous sommes confrontés. L’ensemble des artisans avec qui nous avons pu échanger sont solidaires et comprennent les décisions prises depuis la semaine dernière notamment par rapport au confinement. Il y a néanmoins plusieurs questions qui restent en suspens. Comment doivent-ils gérer leurs salariés par exemple ? Il faut savoir que le site permettant de déclarer un chômage partiel est totalement saturé. Il faut rassurer les artisans concernés : ce n’est pas grave. Ils ont encore 28 jours pour faire cette déclaration en sachant que la date de début de chômage partiel sera celle du début de l’arrêt de l’activité. Globalement, nous trouvons que les mesures annoncées pour l’instant vont dans le bon sens et tiennent compte de la situation de nos adhérents. Les indépendants et les TPE sont satisfaits que le gouvernement se préoccupe de leur situation.

Zepros : Et concernant le monde du bâtiment ?

J-G.D : C’est un secteur bien particulier qui ne fait pas partie des entreprises obligatoirement fermées. Nous recevons de nombreuses questions depuis quelques jours : ai-je la possibilité d’envoyer mes employés sur un chantier ? Puis-je exercer mon métier ? Comment faire si les clients ne veulent plus me recevoir ? Comment faire sans matière première ? Dans l’absolu, les professionnels peuvent continuer à travailler. Les artisans doivent présenter deux choses : leur attestation sur l’honneur et l’attestation de leur employeur. Avec ces deux documents ils peuvent se rendre sur les chantiers.

Quelle est votre position sur la volonté de la FFB et de la Capeb de fermer les chantiers ?

J-G.D : À partir du moment où les pouvoir publics ont considéré que cette activité pouvait se poursuivre, il n’y a pas de raison d’aller à l’encontre de cette décision. Le plus important est de respecter les gestes barrières. Dans ces conditions-là, en sachant que le virus ne se transmet pas dans l’air, les artisans peuvent continuer de travailler. Il ne faut pas que la France s’arrête intégralement.

Quelle est la position des artisans du BTP présents dans votre syndicat ?

J-G.D : Ils sont dans une situation délicate. D’un côté ils ne vont pas nécessairement pouvoir bénéficier de l’aide de 1500 euros prévue par le fonds de solidarité car ils ne sont pas obligés d’arrêter leur activité. De l’autre côté, ils vont avoir une baisse de chiffre d’affaires assez important. Cette baisse devrait être inférieure à 70%, en tout cas nous l’espérons. Ce qui signifie qu’ils n’auraient pas suffisamment de perte pour bénéficier des aides. Ils ont tout de même accès aux autres dispositifs comme le report de charge ou le crédit de trésorerie. C’est une situation difficile pour eux, mais ils sont capables de la traverser. L’urgence, pour eux, est de savoir comment et combien de temps ils vont tenir le coup durant cette crise.

Vous êtes donc d’accord avec les propos de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, au sujet des entreprises du BTP qui décident de fermer leur activité ?

J-G.D : Sur le principe, elle a totalement raison. Il ne faut pas que cette crise soit un prétexte pour certaines entreprises du BTP de baisser leurs charges pour les faire prendre en charge par les collectivités.

Comment aider les indépendants face à cette crise ?

J-G.D : Nous allons tout d’abord essayer de faire bouger le curseur des 70% de baisse de chiffre d’affaires, justement pour que certaines entreprises puissent continuer d’exercer leur activité. Il y a une autre problématique. L’année dernière, 854 000 entreprises ont été créées dont une grande majorité après mars 2019, comment comparer leur chiffre d’affaires ? Je tiens également à rassurer l’ensemble des indépendants : s’ils doivent arrêter leur activité, ils auront nécessairement une aide de la part du gouvernement. Le message passé par les pouvoirs publics est clair : le but est qu’il n’y ait aucune fermeture définitive d’entreprise à cause du coronavirus. Nous y croyons fermement avec des éléments concrets mis en place. De notre côté, nous avons un devoir une simplification des démarches. Notre rôle est de les informer le mieux possible.

Jérémy Becam
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