Collectif, non résidentiel et entretien pour sauver le bâtiment

Grégoire Noble
Image
Olivier Salleron FFB

À défaut de bénéficier déjà d’un plan de relance pour le Logement, la Fédération française du bâtiment se montre pleine d’espoir et de vigilance pour la suite des événements politiques. Car il y a au moins un sujet où le constat est partagé, c’est bien celui du logement en crise.

Partager sur
Image
mdb
Image
mobile

Avec les chiffres présentés mi-septembre par la Fédération Française du Bâtiment (FFB), le 3e trimestre ne montre pas encore de signe d’amélioration : les mises en chantier (-20 % en 12 mois) et les permis de construire (-12 %) ont continué de baisser au cours de l’été. Olivier Salleron note : « Seules les mises en chantier dans le collectif reprennent, boostées par les achats en groupe de 50 000 logements par Action Logement et CDC Habitat. Mais cela ne suffira pas à une embellie ». Car le secteur de la maison individuelle reste sinistré : -24 % en 6 mois ! « Le point bas n’est plus très loin, mais il est trop tôt pour évoquer une éventuelle reprise », poursuit le président Salleron. « Il n’y a plus d’investissement des particuliers depuis 2 ans ».

Image
conjoncture FFB rentrée 2024

D’où viendra le salut ?

Le non résidentiel a lui aussi continué de reculer mais sur un rythme moindre (-7 % de surfaces commencées et -6 % de surfaces autorisées). « Ce segment est tiré par les bâtiments publics, en raison des élections municipales qui se tiennent dans moins de 2 ans », analyse Olivier Salleron. Mais également grâce au secteur hôtelier qui réinvestit, à un fort besoin de bâtiments agricoles et à des commerces qui se maintiennent.

Du côté de l’amélioration-entretien (y compris la rénovation énergétique), l’activité croît (+1 % par rapport à 2023). « Cela reste positif mais c’est bas par rapport à ce que nous devrions faire, au moins +4, +5 ou +6 % ! », assure le président de la FFB. Mais l’instabilité sur MaPrimeRénov’ profondément retouchée en janvier puis corrigée en catastrophe au mois de mai, n’a pas incité à faire des travaux énergétiques. « Les clients sont perdus, mais aussi les artisans et les entreprises. À chaque touche de modification, on complexifie et on tue la poule aux œufs d’or », se désespère-t-il.

Image
Conjoncture FFB rentrée 2024

En termes d’emploi, le bâtiment fait de la résistance. Environ 28 000 postes auraient été perdus sur les derniers mois, liés aux défaillances d’entreprises du neuf et de la rénovation énergétique. Et les prévisions pour la fin de l’exercice 2024, si elles ne sont pas brillantes, sont finalement moins dramatiques qu’annoncées avant l’été. Avec une activité globale de la construction qui s’établirait à -5,5 % (dont -14,6 % sur le neuf), la FFB estime que ce sont 45 000 postes qui pourraient être détruits et non plus 90 000, comme elle le craignait alors.

Pour réellement rebondir, le secteur demande un retour du PTZ, un prolongement du Pinel qui risque de s’arrêter au 1er janvier 2025, et une stabilisation des aides à la rénovation au barème actuel de MaPrimeRénov’ (et pas de celui de janvier 2024). Enfin, dernier ajustement réclamé : un report de l’application des seuils carbone plus exigeants de la RE2020, de 2025 vers… 2028. Le temps de bien reprendre son souffle.

Image
conjoncture FFB rentrée 2024
Grégoire Noble
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire