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Guillaume Kasbarian, nouveau ministre délégué au Logement

Grégoire Noble
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Guillaume Kasbarian ministre Logement

Après un mois de vacance, le portefeuille du Logement a finalement un nouveau ministre délégué. Il s’agit de Guillaume Kasbarian, jeune député de l’Eure-et-Loir (Renaissance), précédemment président de la Commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale. Quelques réactions à cette nomination ont déjà été remarquées.

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C’est fait. Le logement a de nouveau un ministre en charge. Après la démission du gouvernement Borne et le départ de Patrice Vergriete, le monde de la construction attendait impatiemment de savoir avec qui il devrait renouer le dialogue afin de sortir de la crise du logement. Car le niveau de construction neuve est historiquement bas et que la rénovation peine à voire se concrétiser les espoirs de massification, aussi bien dans le résidentiel que dans le tertiaire, malgré les aides et les textes réglementaires. Guillaume Kasbarian, député Renaissance de l’Eure-et-Loir depuis juin 2017, est né en février 1987 et se présente sur le site de l’Assemblée nationale comme « cadre supérieur du secteur privé ».

Son parcours débute en classes préparatoires au lycée Saint-Louis-de-Gonzague à Paris, avant de se poursuivre à l’ESSEC, dont il sort diplômé en 2009. Guillaume Kasbarian entame une carrière dans le conseil chez Monitor Deloitte puis PMP Conseil. Parallèlement, il s’engage en politique en 2016 comme référent En Marche dans l’Eure-et-Loir, avant d’entrer au bureau exécutif de la République en Marche en novembre 2017. En juillet 2018, il est nommé trésorier de Tous Politiques ! un institut de formation LREM qui vise « à accompagner l’émergence d’une génération progressiste ». Élu député de la 1re circonscription d’Eure-et-Loir, il s’engage pleinement dans la politique et quitte le conseil.

Un député qui défend le droit à la propriété

Membre de la commission des Affaires économiques, Guillaume Kasbarian est rapporteur d’une commission d’enquête sur les décisions de l’Etat en matière de politique industrielle. Durant son premier mandat, il intervient peu sur les questions de logement. En juin 2019, il introduit des amendements qui limitent la portée d’une mesure du projet de loi Energie-Climat – contre l’avis du gouvernement. Cette dernière consistait à obliger au prélèvement d’une partie du produit de la vente d’un bien mal isolé afin d’en financer la rénovation. Un positionnement que le député présentera comme une défense du droit de propriété contre une « taxe déguisée » qui risquait de créer « des inégalités territoriales et sociales ». De nouveau, en 2020, Guillaume Kasbarian dépose et fait adopter un amendement à la loi Asap (Accélération et simplification de l’action publique) qui durcit les sanctions contre les occupants illégaux de logements (squatteurs), qui encourent désormais 3 ans de prison et 45 k€ d’amende (soit trois fois plus qu’auparavant). Mais l’article est censuré par le Conseil constitutionnel comme cavalier législatif.

Réélu en juin 2022, Guillaume Kasbarian devient cette fois président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée. En 2023, il fait de nouveau voter son projet de loi anti-squat qui accélère les procédures d’expulsion en cas de loyers impayés et durcit les sanctions. Le Sénat retoque une partie des mesures et un texte moins dur est finalement adopté en juillet 2023. Considéré comme un proche de Gabriel Attal, il est nommé ministre délégué au Logement le 8 février 2024, poste où il succède à Patrice Vergriete.

Guillaume Kasbarian s’est exprimé en exclusivité dans les colonnes de L’Echo Républicain quelques heures après l’annonce : « Je vais me consacrer à répondre à cette crise du Logement. C’est une très grosse responsabilité, un gros défi et je suis convaincu qu’on va réussir à le relever. J’ai toute la motivation, la niaque, pour libérer l’offre, puisque la feuille de route est claire : c’est de permettre à chacun d’accéder au logement (…) C’est beaucoup de travail qui m’attend parce que le logement est en crise et qu’il y a aujourd’hui beaucoup de personnes qui n’arrivent pas à trouver de location et d’autres qui cherchent à acheter et essuient des refus des banques ».

Premières réactions

Intéressés au premier plan, les acteurs du Logement n’ont pas tardé à réagir à l’annonce de cette nomination. L’Alliance regroupant la FFB et son Pôle Habitat, l’USH, la Fnaim, la FPI, l’Unis, l’Unsfa et l’Untec a rapidement félicité le nouveau ministre. Avant de rappeler qu’il fallait un plan d’action immédiat : « Il est temps de mettre en œuvre les moyens pour relancer, partout en France, la construction neuve et dynamiser la rénovation de logements, l’outil de production étant en train de se fragiliser, voire de se fracturer avec la perte annoncée de dizaines de milliers d’emplois qualifiés dans toute la filière ». L’Alliance trouvera peut-être une oreille favorable auprès de Guillaume Kasbarian, défenseur du droit de propriété, pour soutenir l’accession à la propriété et instaurer « un vrai parcours résidentiel des Français et l’investissement locatif de longue durée ». Après avoir formulé ses propositions, déjà avancées auprès des précédents repsonsables, l’Alliance espère rapidement rencontrer le nouveau ministre délégué.
Moins enthousiaste, la Confédération nationale du Logement (association de locataires HLM) accueille fraîchement le nouveau ministre : « C’est une véritable gifle à tout le secteur » et "une déclaration de guerre aux locataires", déclare Eddie Jacquemart à l’antenne de France Info.

De son côté, la Capeb "demande au nouveau ministre du Logement de prendre les arbitrages que le secteur attend avec une grande impatience". Pour la construction neuve notamment, la confédération artisanale "est convaincue qu'il faut réinventer le modèle de la promotion immobilière en rompant définitivement avec les dispositifs du passé". Sur la rénovation, la Capeb ravive son Appel de la dernière chance lancé fin décembre 2023, pour mobiliser les 620 000 entreprises du secteur du Bâtiment en modifiant les conditions d'attribution des aides comme MaPrimeRénov' (jusque là réservée aux professionnels détenteurs du signe RGE).

Grégoire Noble
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