Rebaptisé Hérige Industries, Hérige affiche son recentrage industriel

Stéphane Vigliandi
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Usine Atlantem de Saint-Sauveur-des-Landes (35).

Récemment délestée de sa branche Négoce cédée au groupe Samse, la société vendéenne Hérige se dote d’une nouvelle identité pour incarner le recentrage sur ses activités industrielles autour de deux pôles : Edycem (béton) et Atlantem (menuiserie industrielle). Herige Industries vient de dévoiler son plan stratégique Révolution. Avec trois axes de performance : économique, humain et environnemental.

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Une nouvelle identité pour incarner le changement ! À peine avoir cédé sa branche Négoce de matériaux à Samse, le groupe Herige change de nom. Il adopte celui d’Herige industries pour souligner son recentrage sur ses deux domaines d’activité stratégiques jugée à plus forte valeur ajoutée : la menuiserie avec Atlantem et le béton avec Edycem.

Depuis la vente de VM au groupe isérois Samse, Benoît Hennaut, le président d’Hérige, a détaillé les raisons de ce choix le jeudi 6 juin lors d’une conférence de presse. « Avec nos deux entités actuelles Edycem et Atlantem, nous pouvons devenir les meilleurs dans notre activité. Ce qui n’était pas le cas avec le négoce », a-t-il argumenté.

Cette évolution de la structure du groupe et les opérations de croissances externe réalisées ces deux dernières années redessinent le profil du groupe dont les activités se recentrent et qui changent d’identité pour devenir Hérige Industries. « Ce nouveau nom n’a pas vocation à devenir une marque commerciale. Ce sera notre marque corporate », précise le dirigeant.

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Logo d'Hérige Industries.

Une “Révolution” pour plus de valeur ajoutée clients

L’adoption d’un nouveau logo s’accompagne d’une nouvelle feuille de route stratégique 2024-2025 qui sera animée dans « un esprit de conquête » tant côté menuiseries industrielles que pour la branche Béton. Nom de code interne : “Révolution – Édifions demain dès aujourd’hui”.

« Depuis des années, nous sommes dans le changement, puis dans la transformation. Nous sommes entrés dans une révolution que nous allons mettre en place de façon structurée en gardant nos fondamentaux », explique Benoît Hennaut.

À la clé, le plan Révolution s’articule autour de trois priorités de performances : économique, humaine et environnementale. « Sur le plan économique, l’objectif est de toujours avoir une position qui nous permette d’apporter de la valeur ajoutée à nos clients, au juste prix, avec des produits vertueux », détaille Benoît Hennaut. Il et aussi question de s’inscrire dans un mouvement de revitalisation industrielles des territoires.

En matière environnementale, Hérige Industries poursuivra l’accompagnement de la décarbonation du secteur du BTP, ainsi que de ses activités en développant leur circularité. Sur le plan humain, toutes les équipes internes du groupe vont être accompagnées pour s’engager plus avant dans ces mutations. Avec un même objectif : « apporter aux clients des solutions toujours plus efficaces et plus durables ».

Data et IA centric

À l’image d’autres acteurs de la filière du Bâtiment, le groupe œuvre depuis plusieurs années déjà dans les domaines de la data et de l’intelligence artificielle (IA) tant sur les implications techniques que sur le facteur humain. Pour la groupe, les données sont d’ailleurs « un véritable patrimoine au même titre qu’un actif matériel » – à l’instar entre autres de l’outil productif.

Entamé depuis plus de deux ans, le projet Data se poursuit et s’intensifie. Avec de nouveaux projets digitaux : système d’informations RSE, outils collaboratifs, espace Prescription en ligne pour Edycem, CRM pour Atlantem, etc. Nouvelle avancée en 2024 avec la mise en place opérationnelle de la plateforme Data’Lib.

« Dans ce domaine, il faut que nous définissions comment, dans nos métiers, l’intelligence artificielle nous permettra de devenir plus performants », prévient Benoît Hennaut. Ainsi, en mai 2024, plus de deux-cents cadres ont été formés à l’IA générative, tandis qu’une plateforme d’évaluation de l’aptitude à l’IA est en cours de déploiement, avec un parcours de formation dédié.

Hérige Industries veut « pivoter vers une économie circulaire. Le terme “déchets” va disparaître. Nous parlerons de matière à recycler. »
Benoît Hennaut, président d’Hérige Industries

« Affirmer le leadership » d’Atlantem

Au-delà de ces dossiers transversaux, la Révolution d’Hérige Industries constitue une véritable boussole pour les deux filiales Atlantem et Edycem. Piloté par Richard Marchant arrivé à la direction générale, le projet Hisser d’Atlantem repose sur les valeurs partagées par les différentes entreprises qui constituent le pôle menuiserie : « Humanisme, Intégrité, Sociétal, Satisfaction client, Engagement, Résultat », énumère le nouveau dirigeant.

« Nous voulons qu’Atlantem affirme son leadership, qu’il soit un acteur qui compte, avec toutes ses valeurs où l’humain a une part importante. Nous allons mettre en place des business modèles différenciants pour répondre à notre ambition de satisfaction client, du poseur aux grands chantiers », poursuit-il.

Dans les faits, Atlantem (19 sites industriels, 1 400 collaborateurs, un réseau d’environ 200 installateurs et 270,1 M€ de chiffre d’affaires) a d’ores et déjà redéfini son organisation en six domaines d’activité stratégique (DAS), chacun étant conduit par une direction dédiée qui permet de « balayer l’ensemble des segments de marché » (voir encadré ci-dessous).

« Nous sommes en train de travailler ce segment avec des paysagistes, qui ont des besoins dans ce domaine, mais n’ont pas la technique. Nous avons référencé des partenaires pour le faire pour l’instant », observe Richard Marchant.

Le nouveau comité de direction d’Atlantem a une multitude d’idées à concrétiser, sans pour autant s’éparpille. « Ce qui nous intéresse, c’est de développer une marque qui soit connue du grand public », poursuit Richard Marchant. Finalement, le plus important c’est l’expérience client, quel qu’il soit, de l’artisan au consommateur. »

Edycem capitalise sur les bétons bas carbone

Pilotée par Olivier Collin, directeur général d’Edycem, la branché Béton se fixe désormais une mission clé : « Donner un nouveau sens à la construction ». Les axes de travail sont relativement similaires à ceux d’Atlantem.

Les priorités ? Accélérer la consolidation du modèle opérationnel et se focaliser sur la satisfaction client, tout en développant l’activité Préfabrication ou encore de nouvelles offres sur les marchés des infrastructures et aménagements.

Au niveau économique et environnemental, Edycem entend jouer « le rôle de poisson-pilote du groupe ». À fin avril 2024, environ 80 % des bétons commercialisés sont estampillés Vitaliss : sa gamme à empreinte carbone réduite. Dans la même veine, l’éco-circularité est favorisée comme l’illustrent les lancements de la démarche Circuit+ by Edycem et du bloc béton Réponse.

Edycem pousse la logique encore un peu plus loin. À travers la troisième phase de sa Chaire de recherche avec l’École Centrale Nantes, l’industriel se penche en particulier sur le confort urbain. Parmi les axes de R&D : limiter les îlots de chaleur, favoriser l’infiltration de l’eau dans les sols tout en s’intégrant dans la ville de manière harmonieuse.

Atlantem se réorganise autour de 6 domaines métiers

• DAS Réseaux : Fabrice Tomas (ex-Hydro) a rejoint Atlantem en mai 2024 « pour accélérer la croissance des réseaux Solabaie et Charuel ». Ambition affichée ? Se positionner comme « le premier réseau de menuiseries de confiance ».

• DAS Chantiers : ancré sur le savoir-faire de Poralu en la matière, il est dirigé par Bruno Manissol, directeur général de l’entreprise rhônalpine depuis mars 2024. Ce DAS doit illustrer le virage engagé vers les segments de la réhabilitation résidentielle et le tertiaire. Se présentant comme « un partenaire expert et polyvalent » auprès des grands donneurs d’ordre, la filiale dispose déjà d’« une plateforme en région PACA, mais nous allons en ouvrir une autre dans le secteur de Rouen ».

• DAS Réparation : jugé comme étant un segment à fort potentiel de développement, Atlantem veut aller à la conquête du client final par une nouvelle activité en donnant au particulier la possibilité de réparer plutôt que de remplacer. « Nous voulons que nos prochains produits soient écoconçus, c’est-à-dire réparables et recyclables ».

• DAS Professionnels du Bâtiment : il vise à « proposer à tous les types d’entreprise un parcours client optimal : de la prospection à la pose, jusqu’à la fidélisation ».

• DAS Négoces et Cémistes : il a pour mission de devenir un partenaire privilégié des constructeurs de maisons individuelles en France, en direct ou via les négociants.

• DAS Paysagistes : il couvre les métiers du portail (portails, clôtures et garde-corps) et de la pergola ; ces deux univers n’étant pas encore exploité par Atlantem.

Stéphane Vigliandi
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